Et si ce départ  était aussi le début d’un nouveau regard sur le sauvetage de l’AJA ?

 

 

Car voilà que nous prenons conscience qu’il n’y a pas eu que de l’argent investi dans l’opération SOS AJA, mais aussi des passions et de l’enthousiasme. L’argent venu d’ailleurs, de non-bourguignons, de gens qui n’avaient pas tressé les racines de l’AJA dans la terre aux cépages de prestige, aux volontés tenaces, aux silences et méfiances de clans.

Guy Cotret nous apparaît comme un homme touché dans son cœur, sans pathos, sans tapage, mais dans l’interview qu’il a accordée à AuxerreTV, on l’entend revenir sur la nouvelle, sur comment il l’a gérée, et sur ce qu’il peut nous laisser entrevoir – car tout ne nous appartient pas ! - du caractère d’Emmanuel Limido, celui qui était derrière l’investisseur et dont il a appris peu à peu à déceler et apprécier l’intime.

Et ce faisant, c’est un peu de l’intime de Guy Cotret que nous entrevoyons également. Et qu’on arrive, enfin, soudés par ce drame singulier, à l’accepter.

Comme si, enfin, on réalisait qu’on est unis, pour le meilleur et le pire, avec «les porteurs de cet argent venu d’ailleurs », qui ont leur mot à dire et l’ont pris, mot que l’on a combattu et critiqué parce que voilà… qu’en savent-ils, les gens d’ailleurs, de notre AJA ?

 

 

Pas tout. Et nous non plus. Mais ils ont un autre regard et une autre dynamique, et … ils ont eux aussi leur vérité. Ni noire ni blanche. Il y aura encore bien des efforts, mais… ce décès que l’on ne peut encore comprendre pourrait-il être l’envol du phoenix, le signal que le coup d’envoi vers la remontée est enfin donné, et que c’est une équipe qui existe désormais, ceux d’ailleurs et ceux du cru, avec une toute nouvelle énergie ?

J’aime le croire.

 

                                                            Suzanne DEJAER