Philippe Serré (Les Républicains Sens) est intervenu longuement en commission permanente à huis-clos puis après en séance publique, vendredi soir (DR)

 


Pascal Henriat (MoDem Auxerre) spécialiste financier a démonté les dérives de l'EPCC au cours d'une intervention remarquée (DR)

 

Vendredi après-midi, au siège de l'assemblée départementale, place de la Préfecture à Auxerre, la tension se sentait dans les couloirs. De 14 heures à 17h30, les élus départementaux, réunis à huis-clos, en commision permanente, ont non seulement traité les quelques 500 pages de délibérations à prendre, mais ils se sont dits un certain nombre de choses et remis en cause les pratiques anciennes. Un certain nombre de dossiers sont passés à une très courte majorité. Sur l'un d'entre eux, André Villiers a été mis en minorité, une première. Un dossier qui concerne une garantie d'emprunt à accorder à "Mon Logis" qui a un projet de construction de logements de type social à Villeblevin, faisant concurrence à Domanys le bailleur social. Pas de garantie donc.

Sur Domanys ensuite, le président du conseil départemental a du se résoudre à changer son fusil d'épaule et à suivre la proposition de l'ACSY (association citoyenne et oslidaire de l'Yonne), le groupe d'opposition, pour la désignation d'un administrateur en tant que personnalité extérieure "qualifiée" au conseil d'administration de Domanys. En conséquence Michel Pisani sort et Christophe Bausseron rentre au titre de la SIMAD en Jovinien qui était actionnaire dans Yonne Habitation désormais intégrée dans Domanys. Le conseil départemental avait pris un engagement moral en ce sens, de donner un poste d'administrateur à la SIMAD en contrepartie, ce qui avait été, semble-t-il, oublié.

 

Réforme et évaluations

 

Après avoir pris la juste mesure du cruel et édifiant diagnostic livré par la chambre régionale des comptes, en séance publique cette fois, dont la substantifique moëlle fut disséquée et éclairée par les interventions structurées et préparées de Nicolas Soret (PS Joigny) et Pascal Henriat (MoDem Auxerre), après que l'ex-président de l'EPCC en question (2011-2013) Patrick Gendraud (UDI Chablis) 1er vice-président du conseil départemental et André Villiers soi-même, président élu depuis 2011 eurent exprimé leurs vérités ;  les élus départementaux se sont résolument tournés vers l'avenir.

Philippe Serré le doyen des élus (Les Républicains Sens) dans le rôle du sage, a jeté un pont vers le futur et dessiné la voie à emprunter, selon lui. 

- (...) Monsieur le président, vous ne pouvez plus être le président de la reconduction, celui des héritages ... 

- (...) Vous devez devenir le président de la réforme et de la mise en oeuvre de politiques d'évaluation dont nous ne disposons pas pour contrôler les missions" (...) " Le monde a changé et les jeunes élus issus du large renouvellement au mois de mars sont un atout pour évoluer dans le bon sens...(...)

Auparavant, Isabelle Froment-Meurisse (Les Républicains Coeur de Puisaye) avait exprimé le souci de pérenniser les maillages, s'ils sont performants, en inventant et en adoptant les contrôles utiles, notamment sur les associations Arts vivants et Yonne en scène.

 

Anticiper

 

La satellisation de missions du conseil départemental externalisées à des associations incontrôlables fut également au centre des débats sans qu'une solution cependant soit apparue de manière claire et concrète. La prise de conscience des mécanismes en revanche, a gagné les esprits. La saillie de Philippe Serré est à cet égard éloquente : " Des administratifs se sont avérés plus fins politiques que les politiques ...".

C'est pourquoi les conseillers départementaux entendent désormais anticiper afin de ne pas se retrouver une nouvelle fois devant le fait accompli d'une gabegie, assortie de pratiques obscures voire illégales (salariés lésés traitement et cotisation retraite, inégalités de tarification en fonction de faveurs, non respect des appels candidatures pour un poste, amateurisme, défaillances, gâchis et on en passe)

Clairement, l'association Yonne-en-Scène est dans le collimateur d'autant que de nombreuses rumeurs fondées ou non, courent à son sujet. Il ressort du débat que, payés par les deniers publics, les acteurs-créateurs de l'organisme, vendent leurs spectacles en France (Festival d'Avignon) et à l'étranger (Japon, Canada) ce qui améliore leur solde sous couvert de droits d'auteur. En outre, une troupe de théâtre qui voudrait effectuer une tournée dans l'Yonne serait dans l'impossibilité de le faire, vu le monopole de fait de Yonne-en-Scène qui serait en mesure de s'ériger en censeur tout puissant.

Un premier signe montre qu'il y a de l'eau dans le gaz. L'annulation concomitante par son directeur (depuis 21 ans en poste) de l'assemblée générale de Yonne-en-Scène qui devait se tenir la semaine prochaine. L'AG est reportée au mois de septembre.

En tout cas, en matière de musiques et d'apprentissage musicale, le président a prévenu qu'il faudrait payer le juste prix, sans faveurs et que tous devront participer à la facture. Décryptage : la musique sera plus chère dans l'Yonne,  et la coproduction ville d'Auxerre-Conseil départemental comme vache à lait, c'était une époque révolue.

AUXERRE TV propose à ses lecteurs la video en deux parties, de l'intégrale du débat de vendredi soir. Chacun pourra se forger un avis en toute liberté.

 

Pierre-Jules GAYE

 

 

 



 

 

 

 

 

 

 

Isabelle Froment-Meurisse (Les Républicains Coeur de Puisaye) souhaite contrôles et pérennisation des maillages efficaces (DR)