Au-delà du rififi et de la guerre déclarée entre la FFF et la Ligue de football, plus précisément entre les présidents Noël Le Graët et Frédéric Thiriez, ce qui est en jeu, c'est l'adaptation des structures actuelles de direction du foot français, leur coopération et la philosophie de solidarité en vigueur jusquà ce jour.

Le Ligue 2 reçoit 85 millions d'euros de droits TV. Frédéric Thiriez, qui dirige la LFP, sous la pression de plusieurs pontes du championnat, notamment l’Olympique Lyonnais de Jean-Michel Aulas, a souhaité passer en force le projet de réduction des descentes et de montées entre la Ligue 1 et la Ligue 2.

 

 


L'objectif recherché serait de sécuriser les investissements des clubs en première division et faire en sorte de limiter l’arrivée dans l’élite de petits clubs. et préparer le passage d’une Ligue 1 à 18 clubs.

Une réforme devait être mise en place avant la saison 2016-2017. En avançant la décision d’un an, la LFP dirigée par Frédéric Thiriez est passé en force, sans concertation.

Parmi les meneurs de la révolte, les dirigeants de Lens, Auxerre et Le Havre qui accusent Frédéric Thiriez d'avoir céder sous la pression des grosses écuries de l'élite.

Ils ont fini par obtenir le soutien du patron de la FFF, Noel Le Graët. Lequel a poussé son comité exécutif à poser son veto à la décision de la LFP, jugée "contraire à l'intérêt supérieur du football" français.

 

Guy Cotret pas opposé à des barrages


Quelques heures après l’annonce de l’annulation de la réforme de Frédéric Thiriez, le président de l’AJA, proche de Noël Le Graët et un des fers de lance en coulisse de la réaction de la Fédération, s’est exprimé devant des journalistes d’Eurosport.

Guy Cotret le président de l’AJ Auxerre ne mâche pas ses mots envers le président de la LFP.

« Il (Frédéric Thiriez) a eu une réaction déplacée et indigne pour les intérêts du foot français. A un an de l’Euro, c’est une attitude regrettable, qui tire tout le monde vers le bas. Il se comporte comme le président des clubs de Ligue 1, et non comme le président de la Ligue. Il oublie les 20 clubs de L2 et les 4 clubs pros de National qui sont en grande souffrance, il les enfonce encore un peu plus. Ses propos sont parfaitement déplacés et ne vont pas vers l’apaisement. Je ne suis pas sûr qu’il le souhaite, d’ailleurs. »

Guy Cotret n'est pas fermé à l’idée de réformer le système d’accession en Ligue 1.

« Cette règle mérite d’être discutée, nous ne sommes pas contre par principe. D’ailleurs, nous nous étions peu à peu ralliés à l’idée d’un système à deux montées/deux descentes + un barrage. Nous avions fait un pas important, les discussions avançaient. Et là, d’un coup, la Ligue a voulu passer en force. Pourquoi tant de précipitation ? Il y a sûrement des solutions pour renouer le dialogue. Noël Le Graët est un homme de dialogue, je compte sur lui pour nous aider à trouver un compromis. »

Et quid de l'image du football français ...?

« Ce n’est pas le nombre de montées et de descentes qui va changer le visage du football français. Mais il y a un vrai sujet derrière tout ça. Le football d’en haut profite à tout le monde, via l’augmentation des droits télévisés. Mais le football appartient à tout le monde, ce n’est pas que le « bling-bling » et les paillettes. La dynamique de notre sport, c’est la possibilité de monter en division supérieure qui l’engendre. Si on veut isoler un cocon de 18 clubs privilégiés, on tue la dynamique du football français. »