Qui détient, aujourd'hui, le pouvoir politique dans l'Yonne ?

Qui décide vraiment ? Où sont les vrais leviers ?

Pendant longtemps, le président du conseil départemental et les parlementaires du territoire trustaient les commandes.

Jean Chamant puis Jean-Pierre Soisson et enfin Henri de Raincourt, furent les figures de proue de l'Yonne. Ministres de la République, élus du territoire, les liaisons Gouvernement-Parlement-Territoire étaient bien huilées qui permettaient de servir l'intérêt général en dépassant les clivages politiques traditionnels.

Ce n'est plus le cas, aujourd'hui, principalement en raison des évolutions institutionnelles et des mentalités dans une économie globale.

Le logiciel de pouvoir décisionnel notamment en termes d'économie et de projets, est aujourd'hui clairement constitué par les communautés et agglomérations de communes regroupées, par les PETR (pôles d'équilibre de territoires ruraux qui regroupent en un bassin de vie de 150 000 habitants des communautés d'agglo et de communes), l'État, les régions et l'Europe.

Autrement dit, il faudra désormais passer par ce logiciel ternaire pour accéder aux tuyauteries de financement. Il faut savoir, par exemple, que la région Bourgogne n'a pas consommé tous les crédits européens qui lui étaient dévolus.

Si l'on suit cette grille de pouvoir, deux hommes dominent dans le département : au nord Henri de Raincourt, président du PETR du Nord de l'Yonne, président de la Communauté de communes du Pays du Gâtinais depuis 2008 ; au sud Guy Férez, président du PETR du Grand Auxerrois, président de la Communauté d'agglomération.

L'entente et la coopération entre les deux entités apparaissent en conséquence comme fondamentales pour le développement de l'Yonne. Le ticket Raincourt-Férez a remarquablement fonctionné lorsque le premier était président tout puissant du conseil général du temps de sa splendeur budgétaire  et le second,maire socialiste d'Auxerre.

Raincourt et Férez à la présidence des PETR, c'est donc une espérance pour l'Yonne. Dans un contexte politique délétère qui se délite.

 

Pierre-Jules GAYE