ARQUEBUSADE
Le Dernier Homme
le jeudi 07 janvier 2016, 11:34 - ARQUEBUSADE - Lien permanent
Ainsi parlaient Nietzsche, Marcuse, Zarathoustra ... l'heure est venue de casser les codes, de changer de perspective, de changer de vie. Et vive la laïcité vrai butin, trésor du vivre ensemble. Alors au combat Citoyens !
Le dernier homme est une expression utilisée par le philosophe allemand Nietzsche pour désigner l'extinction à venir du dépassement de soi de l'homme. Il représente l'état passif du nihilisme dans lequel l'homme ne désirera plus rien que le bien-être et la sécurité, et se réjouira de son absence d'ambition.
Nous y sommes peut-être. Le consommateur connecté à la vie lisse sans heurts, pas de stress, pas de grand désir, pas de grandes ambitions. Être peinard, profiter au max, sans trop de vagues, sans prendre de risques. Chacun veut la même chose.
L'Homme Unidimensionnel annoncé aussi par Herbert Marcuse avant 1968. Nous n'avons pas uniquement les mêmes jeans, les mêmes smartphones. Nous suivons l'injonction permanente d'être heureux selon les normes diététiques, bancaires, sexuelles, professionnelles ...) et sans souffrance, sans souci comme sans ride ni surpoids. La mort a disparu, il ne faut pas en parler sinon dans les protocoles de fin de vie, technicisée, déshumanisée.
Et la peur qui rend esclave et soumis, qui ouvre la voie au totalitarisme, de tout temps. Comme le soleil éclaire le jour, et la lune la nuit.
Les tragédies du 7 janvier et du 13 novembre 2015 nous déroutent parce que nous n'avons plus l'impression de maîtriser. Pas d'assurances vie contre la barbarie humaine qui existe au quotidien depuis les origines de l'humanité et à laquelle nous participons objectivement dans le monde au jour le jour.
La vie de tout temps, ce sont des bonheurs et des malheurs. C'est la vie et la mort. Impossible de supprimer en appuyant sur la touche delete. Pas de tri définitif possible. Il faut donc dire oui aux deux : à l'amour, l'amitié, la beauté, l'extase mais aussi nécessairement à la haine, la souffrance, la trahison, l'horreur ...
Le dernier homme de Nietzche dans "Ainsi parlait Zarathoustra" veut se garantir contre toute souffrance et vivra au rabais petitement de jouissances bas de gamme, du riquiqui.
Alors contre cette petite vie du dernier homme, n'ayons pas peur et concentrons-nous sur ce qui reste. Le refus obstiné de capituler, les petites lâchetés où l'on peut se planquer, les accommodements.
Il faut dénoncer l'anesthésie du bien-être, et raviver le sens du risque, des conflits, des affrontements. Le débat où l'on se respecte et s'écoute.
La laïcité, ce logiciel inestimable du vivre ensemble, vaut combat de tous les instants, qui quotidien.
Hors de question de reculer d'un iota devant le religieux, qui est affaire personnelle, intime. Privée. Et relève de la liberté de conscience, principe républicain au même titre que le respect des autres et de soi-même et la tolérance mutuelle, non pas petite vertu mais grand levier car on n'est tolérant qu'avec celles et ceux qui consentent les mêmes efforts.
Là est la question, toute la question pour survivre. il faut militer.
La vie est une étincelle entre deux néants a écrit Nietzche l'homme du jour. Dans cette hypothèse, raison de plus pour la faire jaillir.
Pierre-Jules GAYE
Commentaires
@ Renard : "Quel beau texte" veut dire quel beau texte. Je ne vois rien de "rigolo" là -dedans. Le texte me plaît.
Quelques questions:
- peut-on vraiment mettre sur le même plan "ne pas aimer les endives ou les épinards" et "les juifs et les musulmans"?
- qui sont les "barbares" qu'on a laissé entrer dans la cité (e??) et qui vont "faire effondrer l'empire"?
- quelles sont concrètement les menaces sur la laïcité, ici et maintenant?
- pouvez-vous indiquer les références précises des citations pour ceux qui veulent approfondir et lire le texte intégral?
Merci.
Moins sérieusement, je relève quelques termes à double sens:
- "faire jaillir l'étincelle"
- "pour qui sonne le gland"
- "le sommeil des glands" (pub déguisée pour le viagra?)
-" il y a "de bons heurts"....(ah fais moi mal Johnny!)
- "quel beau texte!"
Si c'est volontaire, c'est rigolo, si c'est involontaire, c'est tout aussi rigolo!
Mon cher PJG, je partage votre analyse et vous me permettrez de l'exprimé comme un sale gosse en demandant : Mais pour qui sonne le ... gland ?
En politique, le "gland", par définition glandeur, est ce citoyen qui se laisse entrainer par les émotions du moment, qui baguenaude au gré des mouvements d'opinions et qui s'avère être un bon client, un terreau fertile pour tous les démagogues, qu'aujourd'hui on nomme des "populistes". Dans l'émotion, les évènements sont subis comme un choc, un heurt, "heureux" ou "malheureux". Certes l'esprit repose tant sur la raison que sur l'émotion, comme le ying et le yang, comme l'eau et le feu, mais l'équilibre est dynamique, incertain, fortement influencé par le contexte, celui du moment où les évènements surviennent.
Au plan individuel cet équilibre est déjà délicat, où par défaut de raison on peut se laisser submerger par l'émotion. Au plan collectif, alors que la raison ne semble pas avoir d'effet cumulatif, il n'en va pas de même pour l'émotion, qui se cumule, voire se renforce et s'amplifie, tant dans le "bonheur" que dans le "malheur". Cet aspect de l'Humanité en fait à la fois sa force et sa faiblesse, selon que l'une : l'émotion ou l'autre : la raison, sera prédominante. S'il est naturel, qu'individuellement, nous soyons d'abord saisis par l'émotion, il nous faut toutefois raison garder, pour progressivement reprendre le contrôle de nous mêmes. Au plan collectif, dans sa dimension "politique", il appartient aux "instances dirigeantes", qu'en toutes circonstances, raison soit gardée, et qu'elles possèdent ce que l'on appelle "la résilience" nécessaire pour que l'édifice ne s'écroule pas au moindre "heurt", qu'il soit un "bon heurt" ou un "mal heurt".
Tout cela est humain et donc naturel, il nous faut "faire avec". Ce qui l'est moins, c'est que certains veuillent "jouer" avec ces émotions collectives, dans leurs seuls intérêts particuliers. Dans ces "jeux", l'enjeu n'est plus l'intérêt collectif, mais la préservation d'intérêts de clans, de castes, formant de faits, une oligarchie dominante. L'Histoire montre que les plus grands Empires se sont effondrés, non pas à cause de l'invasion de quelconques "barbares", mais parce qu'une partie de son oligarchie dominante s'est compromise, dans des arrangements tactiques, avec ces "barbares", afin de préserver leurs intérêts particuliers. D'aucuns, allant jusqu'à laisser ces "barbares" entrer dans la citée, comme on s'injecte un poison à petite dose, tel Mithridate espérant s'en immuniser.
La situation est donc pour le moins complexe, car à la réalité des faits, il faut ajouter une dimension "intentionnelle", celle des véritables enjeux. Tous ces éléments se nouent entre-eux, comme ... un sac de nœuds, tel un "nœud gordien". La solution d'Alexandre fut de "trancher le noeud gordien", montrant que la solution ne peut-être que brutale et irréversible. Waouh!! Mais que sommes-nous conduit à dire ? Faut-il parfois se rebeller ? Prudence, nous risquons l'incrimination sinon l'inculpation d'incitation à la révolte, aussi vais-je courageusement me réfugier derrière des révolutionnaires patentés, ceux qui on écrit : "La déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen". Lisons respectueusement :
Art. 2. Le but de toute association politique est la conservation des droits naturels et imprescriptibles de l'Homme. Ces droits sont la liberté, la propriété, la sûreté, et la résistance à l'oppression.
Art. 12. La garantie des droits de l'Homme et du Citoyen nécessite une force publique : cette force est donc instituée pour l'avantage de tous, et non pour l'utilité particulière de ceux auxquels elle est confiée.
Art. 16. Toute Société dans laquelle la garantie des Droits n'est pas assurée, ni la séparation des Pouvoirs déterminée, n'a point de Constitution.
(source : http://www.legifrance.gouv.fr/Droit... )
Moi en sale gosse, je doute de la théorie du gland soir, car à lire les glands média nationaux on pense à la citation de Juvénal dans la Rome antique : "Panem et circenses" : Du pain et des jeux. Depuis, il n'y a vraiment rien de nouveau sous le Soleil des grands et le sommeil des glands !!
Quel beau texte... Oui, la laïcité est une des solutions depuis que tant de religions cohabitent et parfois se bousculent. Un code laïque pour tous, et chacun sa vie privée, religieuse et autre.
Le monde change et c'est nous qui devons nous plier aux changements, ces vagues venues de minuscules gouttelettes apportées au fil du temps. Mais la peur ne doit pas être l'invitée d'honneur. Ni la langue de bois.
Et non, nous ne voulons pas de jouissances riquiqui et bas de gamme. Cette vie est un cadeau merveilleux, vivons là à grande bouffées, brassées et gorgées.
laïcité ? pourquoi ? mettons en pratique la tolérance qui autorise autant la laïcité que les religions. pour les enfants, c'est un sentiment naturel et ce seront souvent les parents qui feront remarquer à leur petit qu'il est différent, mieux bien sûr, et hop ! il s'en va dans la vie avec une idée nouvelle, atténuant ses premiers élans. on a le droit de ne pas aimer les endives ou les épinards, les juifs ou les musulmans, les politiciens ou les policiers mais, comme le souffle elisabeth badinter, on garde ces sentiment pour soi.