François Sauvadet, président UDI du conseil départemental de Côte d'Or. L'élu s'est dit extrêmement surpris de cette annonce dont il affirme ne pas être au courant (DR)

 

Le parquet national financier (PNF) a mis le nez dans la tambouille locale de François Sauvadet, président du conseil départemental de Côte-d’Or depuis 2008 et député UDI, tête de liste de la droite et du centre aux dernières élections régionales, souché à Montbard.

Une enquête préliminaire a été ouverte à la suite d’un signalement effectué en juillet 2014 par des opposants qui s’inquiètent de possibles détournements de fonds publics ou délits de favoritisme au sein du conseil départemental – un signalement d’abord effectué auprès de la procureure de Dijon, qui s’est ensuite dessaisie au profit de Paris en mars 2015. Au cœur du dossier : le sens de la « solidarité » bien à lui de François Sauvadet.

C'est le principal angle d'attaque du signalement, qui comporte trois volets, explorés par les gendarmes de la section de recherches de Besançon. Depuis des années, le centriste Pascal Grappin, directeur de campagne de François Sauvadet aux dernières régionales, maire et conseiller régional lui-même, est rémunéré comme chargé de mission au conseil départemental de Côte-d’Or, présidé par son mentor. La bonne affaire remonte à 2009.

En 2008, comme dans pléthore de collectivités tenues par la droite, c'est Bygmalion qui a décroché le contrat pour la fabrication du journal départemental, Côte-d’Or magazine. Attribué via une commission d’appel d’offres, ce marché a été reconduit en 2013. Enjeu financier : entre 100 000 et 150 000 euros par an. En 2008, face à trois autres candidats, la filiale de Bygmalion (arrivée deuxième sur le plan tarifaire) a notamment décroché une note de 10/10 pour « l’originalité et la créativité » de sa maquette. Question créativité, il est vrai que la société pilotée par des proches de Jean-François Copé n’a jamais démérité. À ce stade, rien ne vient cependant suggérer que l’attribution du marché aurait été faussée.

Aux magistrats, les élus d’opposition signalent tout de même qu’ils n’ont pu obtenir l'intégralité des procès-verbaux de la commission d’appel d’offres, puisque l’analyse technique des offres concurrentes a été noircie par les services de François Sauvadet, au nom du secret industriel et commercial. « Ce marché a été contracté dans des conditions strictement conformes au code des marchés publics », a déjà eu l'occasion de répondre le patron du département. À la justice, désormais, de faire le tri dans tous ces soupçons, conclut l'article de Mediapart.

 

François Sauvadet calme et serein

 

François Sauvadet n'a pas souhaité réagir à cette information, renvoyant à la déclaration que le président du conseil départemental de Côte-d'Or a faite au Bien Public.

« J'ai été très surpris en lisant l'article de Mediapart ce matin car ni le directeur général des services du conseil départemental, ni moi-même n'avons été informés d'une procédure quelconque. L'article relate des allégations de l'opposition départementale en 2014 au sujet de dossiers qui ont fait, en leur temps, l'objet de délibérations de l'assemblée en toute transparence. Après les tracts diffamatoires dont j'ai été victime durant la récente campagne électorale, tout cela ajoute encore au climat délétère qui règne en Côte-d'Or depuis quelques mois. Pour ma part, je reste calme et serein... », a affirmé François Sauvadet dans les colonnes de notre confrère.