Va-t-on vers la fermeture du collège éclaté de Saint-Fargeau, Saint-Sauveur et Bléneau ? En compensation d'un nouveau collège indispensable à Pont-sur-Yonne  ?

Yves Vecten (Vincelles), ancien pilier du RCA, a mis le feu aux poudres avec l'art qu'on lui connaît. Le matin, en plein débat sur les orientations budgétaires, il a évoqué la fermeture d'un ou de deux collèges dans l'Yonne.

L'idée a dû circuler et faire son chemin dans les neurones des élus jusqu'au début de l'après-midi et la courte pause déjeuner. Toujours est-il que les uns et les autres ont attaqué d'entrée sur le sujet, à commencer par Pascal Henriat.

La crainte s'est étendue comme une traînée de poudre et chacun de monter au créneau pour défendre son collège.

Le collège de Brienon-sur-Armançon serait également dans la ligne de mire. Et celui de Charny aussi, car en effectifs limites. Ainsi que celui d'Ancy-le-Franc, rumeur de fermeture revenue aux oreilles d'Anne Jérusalem.

Et puis voici qu'André Villiers annonce que le collège Bienvenu-Martin à Auxerre pourrait fermer dans l'intérêt d'une mixité sociale. Les personnels n'y seraient pas opposés, les élèves étant répartis sur Saint-Georges et Denfert-Rochereau, désenclavant une zone fermée. Pascal Henriat a confirmé cette hypothèse dont la ville d'Auxerre n'a pas encore été saisie.

Un débat impromptu qui a duré près d'une heure. Assez surréaliste, car fondé surtout sur des rumeurs et des extrapolations. Un débat qui exprime toutefois l'importance et l'attachement des élus envers ces établissements d'éducation, creusets d'éducation civique couvés comme le lait sur le feu.

Tout serait parti d'une réunion demandée par l'inspectrice d'Académie avec certains des élus de Puisaye pour voir comment il faudrait faire si à la rentrée, au lieu de 22 enseignants pour le collège éclaté, il n'y en avait que 17 ?

 

En tirant sur le fil ...

 

En somme, une réflexion sur l'organisation pédagogique a fait mouche, la nouvelle allant plus vite que les faits. Et comme le bon sens populaire est aiguisé en Puisaye, et qu'il n'y a jamais de fumée sans feu, cette info de base est forcément louche. D'ailleurs des regroupements par niveau ont été évoqués qui occasionneraient des surcoûts de transports scolaires. Bref, en tirant sur le fil, la pelote se déroule.

Étonnant pour un collège en milieu rural assez exemplaire, expérimental au départ qui a nécessité des investissements et dont les résultats au brevet sont supérieurs à la moyenne départementale (81% contre 79%).

Du coup, William Lemerre d'Aillant-Charny, qui connaît la musique, a pris les devants ne voulant pas que le collège de Charny fasse les frais du "sauvetage" du collège éclaté de Puisaye.

Une réunion est prévue le 20 janvier à l'inspection académique. On devrait peut-être en savoir plus, un peu plus parce que force est de constater que les grandes manoeuvres ont commencé. Des ballons d'essai sont lancés et si ce n'en sont pas ça y ressemble comme des gouttes d'eau.

Le président André Villiers avait annoncé en fin de matinée vouloir faire adopter une motion s'opposant à des fermetures éventuelles de collèges, notamment en Puisaye et à Brienon. D'autres sont venus s'ajouter dans la liste des menacés.

Et la motion fut oubliée. Mais elle peut faire surface à tout moment et ce n'est sans doute que partie remise.

Aujourd'hui, tous les regards sont braqués vers Auxerre et Bienvenu-Martin, homme politique de premier plan né à Saint-Bris-le-Vineux dont il fut le maire, mais aussi député, sénateur, ministre de l'Instruction publique, des Beaux-Arts et des cultes en 1905.

Si on ne construit plus de cathédrales aujourd'hui, on abat des monuments.

 

Pierre-Jules GAYE



 

 

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