Après un match nul arraché au mental face à des Valenciennois accrocheurs la semaine dernière, l’AJA se déplaçait à Laval pour « récupérer les deux points perdus face à VA » dixit Jean-Luc Vannuchi.
La pression de recoller au groupe des prétendants devenait encore plus forte lorsque le président auxerrois, Guy Cotret, posait la condition d’un éventuel recrutement hivernal en cas de résultat positif en terre mayennaise.
Dans ces conditions, l’A.J. Auxerre était-elle en mesure d’effacer les désillusions du match aller et se relancer pour la remontée en Ligue 1 ?

L’AJA réaliste mais toujours fragile…

    Comme la semaine dernière, les Auxerrois rentraient dans le match dés le coup d’envoi avec l’obtention d’un corner par Ruben Aguilar (3ème minute) puis un centre tendu de Gaëtan Courtet qui ne trouvait pas preneur (8ème minute).
Ce-dernier parvenait trois minutes plus tard à servir Alexandre Vincent au point de pénalty qui ne parvenait pas à frapper à cause d’un retour salvateur d’Erwan Quintin, buteur victorieux dans les arrêts de jeu au match aller.
Pourtant privés de leur meilleur buteur Rachid Alioui, les Lavallois profitaient des espaces laissés par les icaunais repositionnés en 3–5–2. 
En effet, Julien Viale – titulaire au dernier moment – poussait Zacharie Boucher à une énorme parade (17ème minute)…
Quatre minutes plus tard, sur un centre parfait de Fouad Chafik, Hassane Alla – pourtant bien placé au sein de la surface – ne cadrait pas sa frappe en raison d’un superbe retour d’Aguilar (21ème minute).
Après ces deux avertissements, l’AJA repartait de l’avant et obtenait un coup-franc très intéressant proche de l’angle gauche de la surface de réparation lavalloise.
Courtet, l’homme à tout faire auxerrois, enroulait fortement sa frappe qui passait au-dessus du mur mayennais et battait Lionel Cappone (26ème minute, Laval 0/1 Auxerre).
Les Icaunais avaient l’occasion de faire le break à la 33ème minute sur corner mais Sébastien Puygrenier voyait le ballon repoussé par un défenseur lavallois.
« Jamais deux sans trois » : les Tangos adressaient un nouvel avertissement à l’AJA quand Viale pensait avoir égalisé avant que l’arbitre ne le signale hors-jeu (35ème minute).
L’ex-attaquant auxerrois était motivé comme jamais face à son ancien club, pour preuve Cédric Hountondji puis Sohny Sefil devaient s’employer pour l’empêcher de frapper (42ème minute).
Dans ce genre de match, inscrire le deuxième but pour se mettre à l’abri prenait là toute son sens : Aguilar s’arrachait pour empêcher le ballon de sortir en six mètres, centrait en retrait pour Courtet qui adressait une frappe à ras de terre frôlant le poteau gauche de Cappone (43ème minute).
Si dans l’animation offensive, l’A.J. Auxerre répondait présente, défensivement ce n’était pas encore le cas quand Ibrahima Seck dévissait totalement son dégagement et concédait un corner qui ne profitait pas aux locaux (44ème minute)…

… avant la débandade !

    Les Tangos revenaient sur le terrain en avance formant un cercle pour se motiver tandis que les Auxerrois étaient encore au vestiaire… signe annonciateur !
Malgré une percussion d’Adama Ba repris avec vigueur par Chafik, les Lavallois allaient donner une leçon non pas de tango mais de réalisme qui allait mettre à terre l’AJA.

Sur une frappe de César Zeoula qui touchait la transversale, Chris Malonga était tout heureux de récupérer le ballon pour servir Viale qui n’avait plus qu’à pousser le cuir dans la cage de Boucher désabusé (52ème minute, Laval 1/1 Auxerre).

La réaction auxerroise ne se fit pourtant pas attendre : sur corner, Hountondji était à deux doigts de redonner l’avantage à l’AJA mais Quintin sauvait sur sa ligne.
Trois minutes plus tard, Laval obtenait un corner et Nordi Mukiele – libre de tout marquage à cinq mètres du but – doubler le score d’un plat du pied (57ème minute, Laval 2/1 Auxerre).
Furieux de ce laxisme, Boucher pestait sur sa défense et interpellait même le staff…

La réaction icaunaise ne fut pas un sursaut d’orgueil mais un plongeon collectif : sur un coup-franc aux vingt mètres concédé par Puygrenier, Malonga – icaunais de naissance –  parvenait à trouver la lucarne du portier auxerrois (64ème minute, Laval 3/1 Auxerre).
Euphorique set transformés, les Mayennais profitaient d’une AJA fantomatique pour inscrire un quatrième but par Chafik qui parvenait à glisser sa frappe sous le ventre de Boucher (70ème minute, Laval 4/1 Auxerre).

À l’image de ses coéquipiers, Courtet était l’ombre de lui-même dans cette seconde période en ratant tout les coups de pieds arrêtés…
Jean-Luc Vannuchi, qui se souviendra longtemps de Laval à l’aller comme au retour, repassait à une défense à quatre en espérant ne pas prendre le cinquième…
Satisfaction si l’on peut dire, Zeoula – libre de tout marquage – manquait le 5–1 sur corner à la 86ème minute…

    Pour ce déplacement en terre mayennaise, si l’on devait trouver une métaphore pour illustrer la prestation de l’AJA, ce serait « Docteur Jekyll et de M. Hyde : un onze auxerrois présent en première mi-temps puis fantomatique (et l’adjectif reste faible) en seconde…
Comment expliquer un tel naufrage ?
Déjà, le 3–5–2 remis par Jean-Luc Vannuchi a explosé ce soir ; lors des précédents matches, les difficultés étaient masquées par la maladresse des adversaires.

Or ce soir, face à des Lavallois réalistes (un tir pour un but quasiment), l’AJA a constamment été prise de vitesse en seconde période.
S’ajoute à cela les erreurs de poussins de la défense auxerroise : comment laisser un joueur adverse libre de tout marquage aux cinq mètres ? comment concéder des coups-francs bien placés ?
Si le retour sera bien long, la semaine sera propice à une remise en cause de tous, des joueurs jusqu’au président en passant par le staff…

Avec cette désillusion, l’A.J. Auxerre reste provisoirement scotchée à la neuvième place et accuse désormais six points de retard ; en cas de victoire messine en terre valenciennoise, ce retard serait alors de sept… sur le podium.
Avant de parler de montée, objectif à mettre de côté vu les dernières prestations, il faudrait déjà penser à assurer le maintien ce qui reste à la portée des coéquipiers de Sébastien Puygrenier.

Devant un calendrier qui semblait favorable pour ce mois de Janvier, l’A.J. Auxerre devra se surpasser pour tenter de se défaire du Tours F.C. qui ne possède qu’un seul point de retard… gagner pour retrouver de la confiance mais surtout assurer un maintien le plus vite possible.
Certes il n’y a pas le feu dans la maison icaunaise, aux Auxerrois de tout faire pour qu’il ne se déclenche pas !

 

Romain MOUSSY



La fiche de la rencontre
    •    Affluence : 4 353 spectateurs
    •    Composition auxerroise : Boucher – Sefil (Sylla, 77ème minute), Puygrenier (cap.), Hountondji – Aguilar, Kilic, Diaw, Seck, Vincent (Berthier, 84ème minute) – Courtet, Ba (Montiel, 75ème minute)
    •    Avertissements : Julien Viale pour Laval ; Gaëtan Courtet pour Auxerre