" La ville du futur sera ce que les habitants veulent qu'elle soit ou devienne. Elle est la somme des utopies individuelles", affirme Paola Vigano, architecte urbaniste italienne, qui a reçu le grand prix de l'urbanisme en France. Et d'aller plus loin en soutenant que " le manque d'attention aux villes est une erreur économique majeure ...".

Pour elle, la ville doit se penser de manière horizontale. Son rôle économique est sous-estimé. Et les problèmes qui l'accablent, dit-elle, ne sont pas tant créés par la ville que "par l'idée que la ville peut et doit tout résoudre par elle-même".

La ville du futur doit  relever trois défis selon Paola Vigano : le déséquilibre croissant entre riches et pauvres, le problème environnemental et la question politique.

Sur ce dernier point, il est remarquable que les questions urbaines peinent à s'approprier le débat politique. Du coup, le projet politique à l'égard de la ville n'est pas un projet de redistribution mais un projet de concentration, d'accumulation de ressources dans certaines couches de la population et dans certains lieux de la cité. Or il faut au contraire élargir et permettre l'accessibilité aux différents lieux de la ville. La ville est une ressource renouvelable.

À l'autre bout du spectre,il y a l'essor des villes privées comme en Corée du sud, en Inde, en Arabie Saoudite ou encore en Europe, où existent des "gated communities", ces quartiers résidentiels dont l'accès est contrôlé et dans lesquels l'espace public est privatisé. En Amérique latine, c'est devenu la manière de produire la ville essentiellement pour des raisons de sécurité.

Aux États-Unis le même phénomène est observable pour les seniors, ces pensionnés qui préfèrent rester entre eux.

Effrayant, ces gens qui décident librement d'aller vivre dans des villes privées éliminant la vie en société, voire la démocratie.

 

 P-J. G.