SOCIETE
Demain, un film documentaire engagé qui file la pêche
le mardi 09 février 2016, 17:44 - SOCIETE - Lien permanent
Le film documentaire à petit budget "DEMAIN" programmé dans aucun circuit de distribution, fait un tabac. Réalisé par la comédienne Mélanie Laurent et son compagnon, le journaliste Cyril Dion, le film est plébiscité par le public, depuis sa sortie le 2 décembre 2015. Il a été produit grâce aux dons récoltés sur Kisskiss bankbank 444 390 euros ! Les Français ont financé le premier film qui réinvente le monde de demain à partir des meilleures solutions d'aujourd'hui
Auxerre TV est allé à la rencontre des spectateurs.
"Demain", le film, c’est de la politique.
Rappelons son propos. Partant d’une étude alarmante parue dans la revue scientifique "Nature" disant que notre planète (et donc, "une partie de l’humanité) risque d’être épuisée d’ici à 2100, Dion et Laurent décident de réaliser un tour du monde pour rencontrer ceux qui "proposent des solutions".
Les heureux habitants de San Francisco (plus de 800.0000 habitants) sont en passe de recycler 100% de leurs déchets – ce qui permet un compost de qualité pour les cultures alentour, des tombereaux d’emplois locaux et un abandon des incinérateurs, catastrophiques pour le climat.
Citons encore le couple Hervé-Gruyer qui, sur les terres normandes expérimentent la permaculture, une agriculture 100% bio et pourtant ultra-productive en terme de rendements, tout à fait capable de nourrir l’humanité entière sans détruire les sols.
Citons toujours l’exemple de Bâle qui avec sa monnaie locale, le WIR, réservé uniquement aux entreprises, permet de maintenir une activité économique locale. Ou le cas de Todmorden, ville britannique déshéritée, qui utilise les espaces verts municipaux pour planter des fruits et légumes, denrées de qualité, locales et consommables gratuitement…
La grande pertinence de "Demain", c’est de démontrer que toutes ces initiatives ont un point commun : privilégier le petit, le local et l’investissement des citoyens plutôt que leur assentiment passif. C’est très certainement l’économie du XXIe siècle qui nous apparaît là et qui signera le retour de l’ingéniosité, du frugal et du sur-mesure quand la société de consommation occidentale ne nous a tirés que vers le pré-mâché polluant et standardisé.
D'où la nécessité de développer une démocratie locale participative.
Et surtout sur la revendication claire à transformer une institution plus encore que les autres frappée d’archaïsme : l’école. Seules des écoles "différentes", capables de responsabiliser, valoriser et développer la créativité des enfants, seront capables d’accoucher de citoyens dignes de notre siècle en rémission.
Demain, un doc écolo, engagé, optimiste (et même pas culcul) Arnaud Gonzague