Session budgétaire 2016, jour 1 (DR)

 


Que retenir d'une journée marathon dans le cadre de la session budgétaire ? Faure et Soisson excellaient dans l'art d'épuiser les adversaires fussent-ils amis en Terres-Plaines.

L'annonce de ne pas avoir recours à la fiscalité pour équilibrer le budget, où 30 millions étaient à trouver en économies ?
Les 425 millions en fonctionnement et en investissement dont environ 220 millions d'euros de dépenses sociales ?

Une dette de 247 millions d'euros qui place l'Yonne en avant dernière position en matière de capacité de désendettement ?

L'opacité de la nouvelle présentation du budget, distribué par axes et sous axes, sans comparaison possible des lignes budgétaires avec les années précédentes ?

 

Un RSA à crédit ?

La sous-évaluation objective du coût du RSA (revenu de solidarité active), évalué à 51 millions d'euros alors qu'il en faudrait 3,5 de plus, si l'on se réfère aux chiffres évoqués lors du débat d'orientations budgétaires du 15 janvier ? Anticipation hasardeuse (Gilles Pirman et JB Lemoyne ont mis en garde) d'une renationalisation incertaine ?

L'augmentation de 10% des droits de mutation dont les recettes avaient été sous-évaluées dans le précédent exercice, amenant un bonus salvateur ? Autant anticiper le mouvement voyons. Sauf si tout se casse la figure.

Que penser de la baisse de 2/3 de la subvention à Yonne Développement bras armé du département, qui s'éteindra au 1er janvier 2017. Tout comme Yonne Équipement dont les actions du CD 89 doivent trouver preneur au prix fort ... traduisant l'intention de garder la main, malgré tout, sur une compétence enlevée. Même le syndicat d'électrification mené par Loury, plein aux as, a dit non... Réserves. Ou la deuxième année de baisse de subvention à Yonne tourisme ? Un tourisme cheval de bataille des PETR mais dont il semblerait qu'on veuille le dépouiller, aujourd'hui.

Des débats parfois surréalistes (Arts Vivants en redressement judiciaire et 250 000 euros à trouver ou encore Yonne-en-scène délaissé par les villes qui ne trouveraient pas leur compte dans les programmes) où tout est mis sur la table mais où la délibération préparée d'avance est adoptée souvent à une majorité fut-elle étriquée ?

Où il apparaît que le bon sens est dans la coopération avec les communes et intercos et présidents d'écoles de musique, ce qui n'empêche pas de continuer sur la même musique et comme si de rien n'était ? Comme s'il fallait surtout ne toucher à rien et garder la main. Fut-ce à l'opposé de l'intérêt de toutes les parties ?

 

Un parc à 200 millions d'euros

 

Que faut-il penser de la prise de hauteur soudaine de Christophe Bonnefond qui règne sur routes et collèges : 33 collèges, 16 440 places pour 14 435 élèves, or il  faut 200 millions d'euros pour construire le nouveau collège dans le nord et réhabiliter les collèges... Or Bonnefond a obtenu, cette année, 10 millions d'euros au budget, soit 1,5 de plus que l'an dernier. OK mais comment on fait pour financer les 200 millions ?

Que dire de l'affectation avortée, en dernière heure, de 50 000 euros pour le musée de la poupée à Cerisiers (rachat de collection) qui a fait s'étrangler de jalousie Nicolas Soret en pensant à son maire Bernard Moraine qui risque une crise cardiaque lorsqu'il en prendra connaissance, lui qui attend quelqu'aide pour le Musée de la Résistance à Joigny, le plus ancien en France (1947), qui a toujours essuyé une fin de non recevoir ? Un NIcolas Soret qui a rendu publique son étude sur le département de l'Yonne.  Objet d'un dialogue vif et musclé avec André Villiers.

Une demi matinée consacrée à débattre et adopter une ligne budgétaire de 130 000 euros affectée à l'AJA, en présence du directeur général Baptiste Malherbe en tribune, sans convention et sans que l'on sache ce qu'elle contiendra effectivement, mission de  la prochaine commission permanente ?

Que dire de ce débat-retour-sur-historique, concernant le dossier du gymnase Albert-Camus à Auxerre, incendié mais jamais reconstruit car ni la ville ni le conseil départemental n'ont voulu jouer le rôle du maître d'ouvrage ?

Et que dire du dossier joint voir conjoint, au moins afférent de la construction de vestiaires au Rugby Club Auxerrois …. en attendant qu'il soit rebaptisé Auxerre-Yonne, puisque c'est la condition exprimée par le président André Villiers pour allouer sa part de subvention, toutes les autres étant d'ores et déjà acquises (FFR, État, région, ville d'Auxerre). Et cette saillie délicieuse si ce n'était tragiquement lamentable et affligeant : "le conseil départemental n'a reçu aucune demande officielle de demande de cofinancement…" Des dossiers en cours depuis quatre ans avec des partenaires qui se côtoient au quotidien et ils n'arriveraient donc pas à se parler et à s'entendre ?

 

La dynastie Villiers


Que dire de la litanie des dossiers égrenés sur 548 pages (on en était à la 277ème page à 19 heures, jeudi soir). Les échanges vifs après le déjeuner, se sont faits de plus en plus rares et doux au fil des heures et de la lassitude qui gagne forcément les corps et les esprits. Oui une demi matinée pour discuter de 130 000 euros alloués à l'AJA football et 1 minute pour approuver une ligne de 51 millions vouée au versement du RSA dans l'Yonne qui concerne 12 000 foyers.

Bon vendredi, deuxième journée de la session budgétaire avec le vote du budget en point d'orgue. Allez, on se risque : au contraire de l'année dernière où il manquait 11 voix, la majorité départementale LR-UDI le votera ainsi qu'Érika Roset, ex FN, qui a signé au parti Debout la France et qui a estimé le budget 2016 acceptable dans le contexte actuel.

André Villiers élevé au sérail des dynasties avallonnaises des Flandin et Laurent, entre autres, sans oublier Chardon et les maquignons des Terres-plaines et autres morvandiaux, constatera que le cheptel est vivant et rentre au bercail avec un élément de plus. Il sait aussi que rien n'est jamais gagné sur le chemin et que ce qui compte c'est justement le chemin.

 

Cherchez la femme

 

Est-ce l'euphorie de la victoire annoncée sous forme de lapsus préparé ? En fin de séance, jeudi soir, avant la pose sandwich-pomme-orange dans une annexe valant étable mais pas abreuvoir, sur le coup de 20h20 (reprise des travaux à 21 heures), le président eut cette ébrouade (ou si l'on préfère  s'ébroua...) en réponse à une question de Valérie Leuger pour faire avancer le tourisme culturel notamment à Maulnes en Tonnerrois et en Vézelien en s'inspirant de ce qui marche, : "Je vais proposer à Clarisse Martin de prendre la direction du tourisme dans l'Yonne ... " .

Après un long silence quelqu'un rectifia : "vous voulez parler de Maryline Martin ...? La femme derrière Guédelon (350 000 entrées par an).

Pas sûr... Pendant ce temps, Jean-Baptiste Lemoyne, assidu, mesuré et consensuel du matin au soir, s'était éclipsé avec Isabelle Froment-Meurice, pour assister à la conférence de presse du parti LR à Venoy, sur l'organisation des primaires.

Le jeune boss séduisant du tourisme dans l'Yonne y avait trouvé sa rampe de lancement. Deviendra-t-elle une planche à savon ?

 

Pierre-Jules GAYE

 

 

 

Bienvenu-Martin manifeste devant la Pyramide

Des représentants des parents d'élèves et du personnel du collège Bienvenu-Martin menacé de fermeture à Auxerre, avaient posé des banderoles, jeudi matin à l'entrée du conseil départemental avant l'ouverture de la session budgétaire.
Ils ont distribué des dossiers argumentés aux élus qui les ont reçus.
André Villiers le président du conseil 89 a indiqué que la procédure de consultation était en cours et qu'il attendait les réultats de l'étude pour le mois de mai qui concernent notamment la projection des effectifs dans les prochaines années compte tenu de la baisse démographique. La ville d'Auxerre est confrontée au même problème de rationalisation, qui va fermer des écoles en centre ville et redispatcher les élèves ailleurs