SOCIETE
Assises de l'école : le préfet répond oui à la demande de l'association des maires de l'Yonne
le mardi 15 mars 2016, 22:03 - SOCIETE - Lien permanent
Jean-Christophe Moraud, préfet de l'Yonne, s'est exprimé, mardi soir, en clôture de l'assemblée générale des maires de l'Yonne, en faveur de réunions de travail avec les maires et l'inspection académique afin de donner une lisibilité pluriannuelle sur l'évolution des ouvertures et fermetures de classes et non plus subir le suspense annuel sous forme de couperet incompréhensible parfois. L'idée c'est que les maires en ont marre d'investir des sommes importantes pour des écoles qui vont fermer des classes un ou deux ans plus tard
Jean-Christophe Moraud, préfet de l'Yonne, d'un point de vue personnel, ne serait pas opposé à l'idée d'une administration de la médecine, fut-elle provisoire, afin de répondre aux besoins des territoires et des populations, en cette période de pénurie médicale (DR)
Le moins que l'on puisse dire est que le discours au demeurant relativement bref du préfet de l'Yonne, Jean-Christophe Moraud, en regard d'autres, n'est pas passé inaperçu, mardi soir aux alentours de 21 heures, dans les salons de l'Hôtel de ville de Joigny, où se tenait depuis 17 heures, l'assemblée générale de l'association des maires de l'Yonne avec nombre de présidents d'intercommunalités qui ont un collège désormais au conseil d'administration au même titre que les anciens maires, les statuts ayant été modifiés et adoptés en ce sens.
Une vraie renaissance dont le mérite revient au président Mahfoud Aomar, homme d'ouverture et d'union, et à son équipe, qui vit le jour, l'année dernière à Venoy, dans la salle du conseil, à l'invitation de Christophe Bonnefond.
Ce sont plus de 110 maires qui furent accueillis dans les formes accoutumées, ce qui est de plus en plus rare, par le maire de Joigny et le président de la Comcom. Chaque arrivant et chaque partant à l'issue de l'assemblée qui s'est prolongée fort tard, eut droit aux égards républicains des deux élus de la puissance invitante, avec montée et descente des escaliers au programme puisque la grande salle de réception est située à l'étage.
Raviver la flamme
L'invité du jour n'était pas n'importe qui : André Laignel, ancien ministre de François Mitterrand et vice-président de l'association des maires de France, qui eut les mots pour exprimer son attachement à toutes ces petites lumières clignotantes qui éclairent la vie grâce aux communes, impliquant l'engagement citoyen des femmes et des hommes, véritable trésor de la République.
Imagine (all the people) a écrit John Lennon. Imaginez un pays, une France avec des fonctionnaires à la place des maires ... Comment ce serait, comment cela se passerait-il ?
Laignel c'était l'homme qu'il fallait pour raviver la flamme (qui couve en chacun), homme d'expérience, qui a du recul sur les choses et est capable d'imposer un discours apaisé, comme évident, sans aspérité. Tout est dans la manière de dire et on peut tout dire, d'ailleurs il l'a dit. Sans concéder quoi que ce soit sur les valeurs qu'il défend et ses convictions. Ce fut, pour chacun, un formidable appel à l'union des citoyens de base qui s'engagent. En somme tous ces maires qui font fonctionner la France malgré les emmerdements permanents.
Si le député Guillaume Larrivé proposa un programme Yonne 2020-25 comme celui de H2R des années 90 (Yonne 2001), hilare, ce dernier, le sénateur Henri de Raincourt, à la tribune, expliqua les voies de la nécessaire coopération entre toutes les structures (PETR, communautés de communes et d'agglomération, département, région). Il est lui-même le président du PETR du Grand Sénonais, Guy Férez étant son homologue pour le Grand Auxerrois, les deux hommes forts du département.
Un discours qui n'est pas forcément compris par les maires confrontés à la terrible voire terrifiante équation suivante : diminution des dotations et externalisations des recettes. D'un mot : veut-on tuer les communes ? Des maires qui plus que des paroles atttendent les actes. Y compris de la part de l'AMF 89.
Le collège Bienvenu-Martin
Alors, allez-vous dire, qu'a donc dit le préfet de l'Yonne ?
Il a dit que la carte des intercommunalités avait été adoptée par 20 voix pour et une contre (il a omis de dire qu'il y eut 15 absentions Ndlr)
Il a dit qu'il actait la demande de l'association des maires de l'Yonne d'organiser des réunions avec l'inspection académique et les maires de l'Yonne, pour établir un tabeau de bord afin de pouvoir mieux lire l'avenir et pouvoir anticiper.
Si le préfet de l'Yonne a expliqué qu'un des défis majeurs du département était la qualité de l'eau (cfr la Puisaye et les pesticides) - dont il a précisé qu'il n'imputait pas la responsabitilé aux agriculteurs "des générations passées qui étaient de bonne foi" - mais aussi l'ingeneering publique (administrative et économique), déficiente dans le département ; il n'a pu s'empêcher, cassant, sa marque de fabrique, de reprendre de volée "Monsieur le président" comme il l'appelle, (André Villiers, président du conseil départemental de l'Yonne à l'autre bout de la table). Un grand moment, qui a laissé tout le monde pantois.
"Je ne suis pas près de signer la fermeture du collège Bienvenu-Martin à Auxerre. Il faudrait une étude documentée et approfondie. "Non je ne suis pas près de signer l'arrêté. Et c'est moi qui signe (en dernier ressort Ndlr), Monsieur le président".
Il est rare qu'un préfet de la République, représentant de l'État, garant de l'ordre public, chargé d'appliquer les décisions gouvernementales, critique un élu en public.
Peut-être était-il au courant des débats du matin au conseil départemental où les élus de la majorité étaient réunis afin de prendre connaissance des conclusions de l'étude commandée au cabinet Menighetti, par l'exécutif du conseil départemental sur la question de la nouvelle carte scolaire dans l'Yonne, la dernière datant de 2010.
Des conclusions conduisant à la fermeture de Bienvenu-Martin, qui n'ont pas fait l'unanimité, au point de remettre en cause le sérieux de l'étude. Cependant, une très large majorité d'élus ont voté pour la fermeture du collège Bienvenu-Martin. On verra si ce vote se reproduira lors de la séance publique programmée au mois de mai ou au mois de juin.
Pierre-Jules GAYE
De plus en plus de communes ont repris leur cotisation à l'AMF. La ville d'Auxerre et la communauté d'agglomération vont adhérer (DR)
André Laignel, ancien ministre de François Mitterrand et vice-président de l'association des maires de France est reparti avec un magnum de chablis et un magnum d'irancy que lui a remis Mahfoud Aomar, président de l'AMF 89 (DR)
VIDEOS À SUIVRE SUR L'AG DES MAIRES DE L'YONNE
L'intervention d'André Laignel, vice-président de l'association des maires de France, ancien ministre
Commentaires
Administration de la médecine ?
En voilà une idée qu'elle est bonne. Ça ne pourrait que mieux fonctionner, bien évidemment. Il est désormais bien connu que plus on met d'administratifs, mieux les choses fonctionnent, et pour pas cher qui plus est !
Le déclin de la médecine et de la santé publique françaises, que l'on constate tous les jours, est hélas la conséquence directe de décisions politiques aussi stupides que déstructurantes, relayées avec zèle par une sur-administration pléthorique.
Et ce n'est que le début...
Bravo au préfet de l'Yonne de défendre l'éducation dans notre département. Il est une nouvelle fois regrettable de voir le président du Cd89 se détourner de ses prérogatives pour servir des intérêts sans doute plus personnels.
Surpris d'apprendre en lisant l'article que la "élus de la Majorité départementale" avait eu le droit d'avoir accès par son président A Villiers, à un séminaire privé sur la nouvelle carte scolaire du département.
Qui a payé ce cabinet d'étude déjà décrié, ( pour son résultat à priori décidé et dicté à l'avance) par beaucoup d'élus majoritaires ?
C'est cela la démocratie du président au CD 89......
Bravo monsieur le Préfet d'avoir rappelé que c'était vous qui signez, en dernier ressort, l'acte de fermeture d'un collège, surtout pour celui ci situé en zone Rep,
Nous, on veut plutôt un scénario à l'allemande : fusion des communes entre elles, rationalisation des moyens, etc. C'est ainsi que les petites communes auront un jour accès à la fibre et pourront investir, contrairement à ce qu'affirment ceux qui ne veulen pas renoncer à leur siège. Par ailleurs, il aurait fallu aller plus loin, supprimer le département qui ne ressemble plus à rien : des cantons immenses comme Chablis jusqu'à un canton ridiculement petit de Thorigny (si petit c'en est risible). QUi aura un peu de courage politque ?
voila enfin la parole de l'Etat, il était temps que l'autorité suprême mette de coté les querelles de pouvoir, de partis, d'égocentrisme mettant en péril l'économie départementale . Cela fait taire les prétentions, l'absolutisme, cette fausse souveraineté que beaucoup d'élus prétendaient détenir... ! Il est enfin aujourd'hui, la raison de l'état à ordonner dans le département aux responsables détenteurs décisionnels, les bonnes règles qui régissent notre bien vivre. Ces élus ont montré pour la plupart, l'incapacité à promouvoir les impératifs de gestion dont les conséquences graves sont commensurables . Il s'avère nécessaire de souhaiter un marquage et contrôles continuels des principes de l'état pour éviter d'avoir à subir ces décisions balourdes.