CULTURE
La maison de Colette... enfin!
le mercredi 16 mars 2016, 11:21 - CULTURE - Lien permanent
L'écrin de notre étincelante Poyaudine Bourguignonne, le temple d'une des plus belles plumes de la littérature française... va enfin ouvrir les bras aux visiteurs dès le samedi 21 mai 2016 à Saint-Sauveur-en-Puisaye
Ce sera toute l’année désormais que l’on pourra admirer le travail minutieux et amoureux qu’après son rachat par l’association « Les amis de Colette » en 2011, l’architecte en chef des monuments historiques Pascal Prunet et l’architecte-paysagiste Françoise Phiquepal ont réalisé.
La maison de Colette
Cette maison et son jardin sont bien plus qu’une maison et un jardin. Ils contiennent tous les regards de Colette, tous les parfums par elle respirés, toutes les rumeurs tendres par elle savourées. Caresses des pieds nus sur un carrelage rouge et frais ou sur la tendre pelouse hérissée de trèfle et pâquerettes. Caresse de la brise du petit matin, piquant les joues encore rouges du sommeil, drapant gentiment une écharpe molle autour d’un beau cou.
Le son d’un piano, mutin et vif, le miaulement d’un chat qu’on ne remarque pas assez vite pour son appétit de pacha, les rires dans le jardin, rires amoureux et coquets ou rires féroces, pleins de vie et de faim de tout. Quelques soupirs aussi, ceux qui succèdent aux grands drames et ceux qui précèdent les chagrins que l’on aime malgré tout.
Colette
Le souvenir des regards posés ici et là, gorgés du confort de l’habitude, repus de la quiétude dans cette maison-ventre, maison-mère. Sur le papier peint, sur les voluptueux iris du jardin, sur le perron de guingois, sur la glycine, cascade sucrée, sur la robuste grille, les pierres usées, un rideau qui virevolte, une araignée qui descend sur un bol de lait, un chat roulé serré sur un coussin décoré d’arabesques.
On l’entendrait rouler les r… On la verrait presque écarter une tenture pour nous entendre commenter son jardin, avec son long œil pharaonesque et cette bouche aux lignes pointues. On s’attendrait à voir s’envoler une page fraichement écrite par la fenêtre, soumise à un courant d’air, et échouer à nos pieds dans l’herbe constellée de rosée, l’encre encore humide s’y délavant et rendant les derniers mots de la dernière ligne sibyllins…
A visiter donc, dès le 21 mai 2016, sans modération aucune !
Suzanne DEJAER
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