Une grande tente a été dressée au pied des machines à Quenne pour l'inauguration du parc éolien de l'Auxerrois, jeudi à midi. En Bourgogne, 207 éoliennes sont déjà construites ou en cours de construction. La plupart d’entre elles (102) sont concentrées dans l'Yonne. Il y en a 99 en Côte-d'Or, 6 dans la Nièvre et aucune en Saône-et-Loire. (DR)

Le couper du traditionnel ruban. Les premiers contacts pour la création de ce parc ont débuté en 2003. La société a dû traiter avec 67 propriétaires auxquels elle loue les terrains pour installer ces éoliennes. (DR)

 

"Les réserves en pétrole sont condamnées à se tarir. Cela prendra du temps. Mais c'est inéluctable. Notre responsabilité citoyenne est donc d'engager la transition énergétique qui avance au plan législatif et de transformer ce territoire auxerrois en territoire à énergie positive.. (...) nous devons aussi ouvrir le débat sur le partage des ressources fiscales qui doivent être réparties de manière équitable sur les territoires..." a lancé Guy Férez, président de l'agglomération des communes de l'Auxerrois.

Marie-Guîte Dufay, présidente de la grande région Bourgogne-Franche-Comté a abondé dans ce sens, affirmant que la transition énergétique était sa priorité numéro 1, dans une grande région pionnière dans la transformation de l’électricité en hydrogène, ce qui permet de la stocker. De ce point de vue, force est de constater que l'Yonne est le département en pointe, pour le moment, dans la grande région avec plus de 110 machines, 250 en 2020 et un objectif de 500 à l'horizon. Il y en aurait davantage sur les crêtes et les collines de l'Yonne, si à l'exemple de Vézelay, n'étaient pas édifiés des monuments patrimoniaux à protéger esthétiquement, a renchéri le préfet Jean-Christophe Moraud avec humour.

Une heure vingt de discours en cascades, sous une grande tente blanche dressée pour l'occasion sous les machines plein champs et plein vent et pluie, c'est intéressant mais long. 16 éoliennnes qui cependant brassaient l'air, développant une puissance de 32 mégawatts pour un investissement de 40 millions d'euros. un parc capable de couvrir les besoins en électricité d'une ville comme Auxerre.

 

La guerre du lobbying

 

12 éoliennes à Chitry et 4 à Quenne le long de l'autoroute A6, le parc a été mis en service en novembre 2015, une réalisation de la Compagnie du Vent (ça ne s'invente pas) Groupe Engie (ex-GDF Suez). La concertation avec l'ensemble des acteurs locaux a prévalu au bénéfice des territoires, mais que d'obstacles à franchir, que de préjugés à éclairer et que de combats contre les lobbys anti-éoliens, pointèrent les dirigeants de l'entreprise, Thierry Conil et Gwenaëlle Huet, le président et la directrice générale dont le discours fu remarqué.

Appel a été fait à des entreprises régionales selon le souhait de Marie-Guïte Dufay la présidente de la grande région Bourgogne-Franche-Comté, qui fait de la transition énergétique sa priorité numéro 1 au travers du développement d'une véritable filière régionale. Ainsi, c'est une entreprise de Lonvic en Côte d'Or qui a fabriqué les mâts. Il va falloir penser aux pales.

C'est le premier parc éolien de la Compagnie du vent dans l'Yonne et le deuxième en Bourgogne-franche-Comté après les parcs éoliens de Bretelle et d'Échalot en Côte d'Or.

L'après-midi, des ateliers ludo-pédagogiues permirent à 100 élèves de s'instruire et de visiter le parc éolien.

Une belle opération de communication dans un monde qui bouge et qui est cruel.

EDF achète le kWh éolien à 8,2 centimes d’euro et le vend autour de 0,15 c d’euros !
 

 

La présidente de la grande région Bourgogne-Franche-Comté a passé sa journée dans l'Yonne, jeudi. Après Quenne, le port de Gron et Sens en soirée (DR)

 

 

Pendant l'intervention du président de l'agglomération des communes de l'Auxerrois (DR)

 

 

 

Mouvements anti-éoliens: la région médiatrice neutre ?

 

"Nous avons besoin d’un outil de médiation. Il existe une contestation organisée, mais aussi des projets qui ne sont pas assez concertés. Pour améliorer le rapport entre l’éolien et le citoyen, il faut un médiateur neutre. La Région, aujourd’hui chef de file de la transition énergétique, peut endosser ce rôle. Mais la question des contestations se pose moins pour d’autres sources d’énergie.

"Nous sommes en avance sur le bois énergie : notre région dispose d’un large potentiel. Nous avons aussi l’hydraulique et la géothermie. Je pense qu’il y a une prise de conscience du public : maintenant, quand un particulier construit, il fait plus attention." (Marie-Guite Dufay, présidente de la région Bourgogne-Franche-Comté)