Lundi, les parties concernées par la vente de l'AJA seront réunies autour d'une même table (DR)

 

 

Guy Cotret, le président de l'AJA, a présenté en début de semaine, avec Corinne Limido propriétaire d'AJA XXL actionnaire majoritaire (60 %) de la Saos AJA et Jean-Luc Michaud avocat d'affaires de la famille et administrateur de la Saos, un projet de reprise du club par l'entreprise chinoise Org Packaging.

Selon Guy Cotret, le groupe chinois a proposé de racheter les parts de Corinne Limido pour 6 M€ et d’investir 6 M€ sur trois ans, à raison de 2 millions par an sous fome d'augmentation de capital. Un deal qu'a accepté la propriétaire Corinne Limido qui affirme s'être assurée de la qualité de l'acheteur car elle ne veut pas vendre à n'importe qui.

C’est le principal point de contestation car l’Association AJA, détentrice des 40% des actions de la Saos, dispose statutairement d'une minorité de blocage. Elle possède aussi l'essentiel du patrimoine du club et gère la licence fédérale et la marque. Or l'association n'entend pas renoncer à sa minorité de blocage ni voir ses parts diluées progressivement par des augmentations de capital.

Le président Guy Cotret a rendez-vous, lundi, avec la Direction nationale du contrôle de gestion. Il sera accompagné  des représentants de la société chinoise ORG Packaging, ainsi que de Corinne Limido et Jean-Luc Michaud, avocat de la propriétaire Corinne Limido et administrateur du club.

Michel Parmentier, président de l’Association AJA, a souhaité être présent à cette réunion et y participera.

Ce dernier a déclaré se réjouir de la volonté manifestée par la société chinoise d'investir dans l'AJA. Cependant, il estime que les 6 millions sur trois ans peuvent être apportés en compte courant sans faire l'objet d'une augmentation de capital qui impliquerait de modifier la forme juridique de la société propriétaire de l'AJA, la Saos, pour passer sous le régime d'une SASP, où l'actionnaire principal peut être propriétaire du total des actions, ce qui n'est pas le cas statutairement dans une Saos.

Par ailleurs, une assemblée générale de l'association AJA est prévue le 2 septembre.

 

Faire valider l'offre chinoise

 

Le président Guy Cotret,qui est aussi avocat de formation avant de devenir banquier de carrière, est déterminé. Le passage devant la DNCG est un moyen de faire avaliser et valider l'offre chinoise, et surtout de renforcer sa position dans le club ainsi que la crédibilité de sa communication.

Certains s'étonneront de la volte-face de Guy Cotret par rapport aux sociétés chinoises d'une manière générale, car il a toujours expliqué dans son entourage proche, que travailler avec les Chinois c'était compliqué du fait de la différence de culture, de la philosophie du droit, du droit coutumier et des usages en vigueur. De la même manière il s'était démarqué et défié des approches Albanaises évoquant l'éthique indispensable au respect des valeurs de l'AJA.

Une explication est que Guy Cotret figure dans le deal. Plus précisément, au cas où le rachat se ferait, Guy Cotret pourrait poursuivre son mandat à la présidence et du même coup ses responsabilités nationales dont une présidence syndicale des clubs de Ligue 2 plus Guingamp.

Le dirigeant joue par conséquent sa peau dans l'affaire.

Cette réunion, lundi, en présence des représentants de toutes les parties concernées, est en tout cas une bonne nouvelle. C'est en se parlant que l'on peut aplanir les difficultés et trouver, ensemble, des idées nouvelles, pour avancer, dans le respect des spécificités des uns et des autres.

C'est aussi envoyer un signe fort aux salariés du club, aux joueurs professionnels et amateurs, à quelques jours du coup d'envoi du championnat de Ligue 2, samedi, au Red Star.

On ne peut savoir à l'avance ce qui sortira de cette réunion sous l'égide de la DNCG, le gendarme financier du foot professionnel français. Il ne faut pas rêver. Au mieux une méthode et un calendrier.

Mais on peut garder espoir. Ou plutôt l'espérance.

 

Pierre-Jules GAYE