De Rio de Janeiro, Eugénie DORANGE

 

       

 

 

 

 

4 // En uber pour la finale mythique

 

Mardi 16 août

 

Lundi, on a vécu ce que des millions de personnes rêvent de vivre, une partie des bénévoles et moi : on a assisté à la finale du 100 mètres hommes en athlétisme aux jeux olympiques !

Le matin même, je suis allée au Pao de Açucar, un lieu très touristique où on a une vue d'ensemble magnifique de Rio. J'y suis allee avec trois autres bénévoles, Julie, Shanice et Mathilde, parce que nous avions notre demi journée de libre. C'était vraiment super beau !

Quand je suis revenue, j'ai pris mon poste à 14 heures, jusqu'à 20 heures. Peu avant la fin, la responsable de la billetterie a posté un message sur le groupe Facebook des bénévoles, annonçant que 9 places pour l'athlétisme, le soir même, étaient disponibles au secrétariat, et que les premiers arrivés seraient les premiers servis.

Mais les places sont parties super rapidement. J'ai pu avoir ma place quelques minutes après, car un second message avait été posté, et annonçait 8 places supplémentaires pour les épreuves d'athlétisme du soir. On est donc partis en uber, jusqu'au stade Olympique où se déroulaient les épreuves.

Le stade était rempli, l'ambiance était géniale. Les premières courses de la soirée étaient les demis-finales du 100 mètres hommes, avec bien entendu la star Usain Bolt en favori.

La finale était environ 1h15 après les demis-finales, et entretemps on a vu le 400 m hommes, avec notamment un nouveau record du monde, et la finale du triple saut féminin.

Quand le speaker a annoncé la finale du 100 m, tout le monde s'est mis à crier, des drapeaux de la Jamaïque flottaient partout, il y avait de la musique, c'était cool. Les coureurs sont entrés un par un sur la piste, ils étaient tous acclamés, soutenus par leur pays à l'exception d'un seul : Bolt, lui, était soutenu par tout le stade.

Quand il est entré, on entendait des supporters crier et chanter son nom partout, tout le monde s'est levé, a applaudi.

Il y avait aussi un sportif Français dans cette finale : Jimmy Vicaut. Les supporters français étaient nombreux, on l'a donc encouragé et soutenu comme il faut.

C'était une fierté pour nous d'avoir un athlète français présent dans la finale de cette épreuve aussi mythique ! Juste avant le départ, tout le monde s'est tu, il n'y avait plus aucun bruit dans le stade. Les supporters ont commencé à hurler à la seconde ou le coup de pistolet à été donné, tous les drapeaux volaient dans les tribunes, c'était énorme.

La course à été remportée par le favori Usain Bolt, et Jimmy Vicaut a fini à la 7ème place. Le Jamaïcain a fait le show après la course, il a fait le tour du stade avec son drapeau, il tapait dans la main dans supporters, s'arrêtait prendre des photos, il était acclamé dans tous les sens, c'était génial.

On n'a pas pu assister au podium, qui était le lendemain, mais on a vu et vécu cette grande finale !

 

 

3 // Une journée en tant que volontaire

 Jeudi  11 août

 

En dehors de nos heures de travail, nous n'avons aucune contrainte horaire. Les plannings nous sont envoyés à l'avance, ce qui nous permet de nous organiser pour nos activités extérieures.

Personnellement je travaille la plupart du temps le soir, de 20 heures à 1 heure, a l'accès VIP. Mon travail consiste à accueillir les invités, pour la majorité des personnalités politiques et sportives, ou membres de la famille olympique. On vérifie qu'ils figurent bien présents sur la liste des invités, on leur donne un bracelet d'accès à l'espace VIP, on veille à ce qu'ils soient bien orientés dans le club France et à ce que personne n'entre sans justification.

C'est parfois compliqué en tant que bénévole, sans statut officiel, d'être confronté à toutes ces personnalités, politiques, membres du CIO, du comité directeur du CNOSF, sportifs, artistes, invités d'honneur. Pour certains l'enjeu est grand (notamment avec la candidature de Paris 2024).

Le matin donc, je peux me lever quand j'ai envie, on prend le petit déjeuner à l'auberge et ensuite ceux qui ne travaillent pas ont du temps libre. On peut faire vraiment pleins de choses : la plage n'est pas très loin, il y a le jardin botanic juste à côté de l'auberge, on peut faire une randonnée jusqu'au Corcovado s'il fait beau, si on a des billets on peut aller voir des épreuves, un petit footing autour de la lagoa... Tant que nous sommes à l'heure à notre poste.

Tout au long de la journée, les épreuves sont retransmises au club France.

Il y a également des activités sportives qui sont proposées dans l'après midi, encadrées par les bénévoles.

Au début des jeux olympiques et même parfois avant, il y a eu dans la journée et la soirée toutes les conférences de presse des athlètes, par sport. Nous les bénévoles, avons le droit d'assister à toutes les conférences.

Le club France ferme à 5 heures. Du coup le soir après le travail, on peut aller voir des concerts, il y a souvent des soirées organisées, et bien entendu il y a une célébration pour chaque médaille de la délégation française.

Ce sont vraiment les meilleurs moments : l'ambiance est super dans la grande salle de conférence, il y a toujours beaucoup de monde pour féliciter les sportifs et les soutenir, et chaque célébration se finit par une Marseillaise. 

 

 

 

2 // L'arrivée au club France

 Mardi 10 août

 

Je suis arrivée à Rio deux jours après le reste des bénévoles, car j'étais en Biélorussie la semaine d'avant pour les championnats du monde de canoé.

Le club France est situé dans un centre hippique, au bord de la lagoa, où se déroulent les épreuves d'aviron et de canoe kayak. En arrivant, j'ai été prise en charge par les bénévoles déjà sur place, qui m'ont remis mon accréditation, donné ma tenue et montré l'hébergement.

J'ai ensuite visité le club France, c'était vraiment grandiose. Le site est très grand, il y a des palmiers partout, beaucoup de stands, un endroit avec des food trucks, un magasin Lacoste en plein milieu, une carrière réaménagée pour les activités sportives ...

Après m'être installée à l'auberge, notre responsable nous a donné, a moi et un autre bénévole (Niels) la première mission de la journée.

Les emplois du temps, avant l'ouverture officielle du club France au public (5 août), nous étaient envoyés le soir pour le lendemain matin, et on était répartis par binôme à chacun des postes.

Le fonctionnement est cool, car comme ça, on peut faire la connaissance de chacun des membres de notre groupe, puisque les binômes tournent d'un jour à l'autre ; et en plus de deux bénévoles du club France a chaque poste, il y a deux hôtesses brésiliennes, ce qui nous permet d'apprendre le portugais pour ceux qui ne le parle pas.

Pour chaque jour où on travaille, on a un repas à la cantine du club France, et pour le reste on s'en occupe nous même. On a à disposition une cuisine à l'auberge, il y a des food trucks dans le club France et sinon on peut aller dans Rio pour déjeuner.

Et enfin pour nos temps libres, le CNOSF (comité national olympique et sportif français) a mis en place un système de bourses au billet : chacun a un quota fixe des tickets que l'on utilise comme on veut, en fonction de ce que l'on a envie de voir, des places et billets disponibles et bien entendu notre emploi du temps.

C'est super de pouvoir aller voir des épreuves, et c'est encore mieux quand on peut aller voir les athlètes français !

 


 

 

1 // Des Jeux qui semblaient inaccessibles

 

Dimanche 7 Août

 

Au début je n'avais pas du tout pensé à postuler pour être bénévole au Club France (*), l'idée ne m'avait pas traversé l'esprit, premièrement car je n'avais aucune idée du fonctionnement du club France et ensuite car les jeux me paraissaient être inaccessibles que ce soit en tant que spectateur, sportif et même bénévole.

Cependant la FFCK (fédération française de canoé-kayak) m'a transmis le projet de l'OFQJ (office franco-québécois de la jeunesse), qui était d'emmener 10 jeunes francophones à Rio pour travailler en tant que bénévoles au club France pendant toute la durée des jeux.

L'idée m'a tout de suite plu, j'ai donc postulé et j'ai été retenue.

Nous sommes environ 70 bénévoles à travailler au sein du club France aux Jeux Olympiques de Rio, et nous sommes affectés chacun à un groupe où nous pouvons occuper différents postes.

Le club France est ouvert jusqu'à 3 heures du matin, cela implique donc une grande disponibilité de la part des bénévoles.

La majeure partie d'entre nous est logée dans une auberge de jeunesse, qui est juste en face du club France. Nous travaillons donc souvent le soir car nous sommes à côté de l'hébergement, ceux qui habitent plus loin sont donc en priorité affectés pendant la journée.

Pour pouvoir communiquer et se faire comprendre correctement, il est essentiel de maîtriser l'anglais, et certains d'entre nous parlent portugais couramment.

Comme ce n'est pas mon cas, j'essaye d'apprendre quelques mots indispensables qui pourront m'aider dans mon poste, car la population au club France est très diverse, et il y a beaucoup de Brésiliens qui ne parlent pas forcément anglais.

Les invités au club France sont également de nationalités multiples. Enfin, étant donné la présence de personnalités politiques et sportives de multiples pays, nous devons toujours être souriants, accueillants et efficaces pour faciliter au maximum leur venue au club France.

 

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Cyrille Carré la der pour l'Icaunais de Mailly-le-Château

 

Le kayakiste auxerrois Cyrille Carré, repêché au début du mois sur le 1000m, vivra ses 3e et derniers JO, son meilleur résultat une 6e place à Pekin. Il courra aussi le K4 1000M avec un collectif Bleu prometteur.

Ses RDV : lundi 15 series K1 1000M, finale le 16 – vendredi 19 séries K4 1000M, samedi 20 finale

 

 

Des bénévoles avec le champion de judo Teddy Riner. Eugénie Dorange à la gauche (DR)

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(*)  Après le succès remporté par le Club France des Jeux Olympiques de Londres 2012 qui, pour la première fois, était ouvert au grand public, l’expérience est renouvelée à Rio pour permettre à tous les supporters de l’Equipe de France de vibrer ensemble autour des exploits de nos athlètes.

A Londres, le Club France a accueilli près de 89 000 visiteurs qui ont pu célébrer les 34 médailles françaises avec tous les représentants de la famille Olympique tricolore.

Le Club France est une nouvelle fois l’ambassade de la France pendant les Jeux Olympiques de Rio 2016 : un lieu d’accueil et de rassemblement dans une ambiance conviviale et festive, autour de l’Equipe de France Olympique, pour vivre ensemble la magie des Jeux. Au programme : des animations exclusives, le partage de moment d’exception avec les athlètes, la célébration des médaillés tricolores et des concerts exclusifs.

Pour les Jeux Olympiques de Rio 2016, le Club France est installé à la Sociedad Hipica Brasiliera, au bord de la Lagune Rodrigo de Freitas, à proximité des sites où se dérouleront les épreuves de Canoë-Sprint et d’aviron.

 

 

L'Auxerroise Eugénie Dorange (à droite) dans le snapchat de François Hollande.  Arrivé à Rio pour assister à la cérémonie d'ouverture, le Président de la République s'est rendu au Club France, quelques heures avant de se rendre au Maracana. Accompagné par le porte-drapeau Teddy Riner, pour ce rendez-vous avec la communauté française de Rio, François Hollande a inauguré le nouveau QG du sport français, avec en ligne de mire, une pluie de médailles pour les Tricolores (DR)

(DR)

 

 

Eugénie Dorange et son entraîneur de l'OCKA Mikaël Ortu (DR)