Michel Parmentier, samedi matin, à Auxerre affirme être ravi de l'arrivée d'un nouvel actionnaire majoritaire à l'AJA qui s'est engagé à investir dans le club (DR)

 



 

Michel Parmentier, président de l'association AJA et l'association, se retrouvent malgré eux sur le devant de la scène médiatique dans la transaction en cours entre l'actionnaire majoritaire (60%) de l'AJA Corinne Limido qui veut vendre (la promesse de vente a été signée avec des conditions suspensives jusqu'au 30 septembre) aux Chinois d'Org Packaging.

Le président est sorti de sa réserve devant la caméra d'AUXERRE TV afin d'exprimer le point de vue de l'actionnaire minoritaire, montré du doigt et placé devant des responsabilités qui seraient les siennes dans le cadre d'une transaction commerciale entre deux autres parties.

Pour le président Parmentier, ce dossier concerne Corinne Limido qui veut vendre et n'a jamais voulu investir dans l'AJA, et le groupe Org Packaging Chinois acheteur pour une somme de l'ordre de 6 millions d'euros, voire 7 millions d'euros si l'on se réfère au procès verbal du dernier conseil d'administration de la SAOS AJA que préside Guy Cotret.

Les Chinois, dans le compromis de vente qui a été signé jeudi 28 juillet à Paris, s'engagent à investir 6 millions sur trois ans. Et d'autres millions en nombre par la suite, au fur et à mesure des besoins, si l'on se fie aux déclarations de James Zhou le patron d'ORG, vendredi soir, lors de la conférence de presse devant la délégation chinoise et la direction de l'AJA.

Michel Parmentier considère que Corinne Limido a pris en otage les Chinois en leur faisant signer un contrat dans lequel une disposition ne relève pas de sa compétence. Un contrat avec promesse d'autorisation de l'actionnaire minoritaire de voir diluer son capital et gommer sa minorité de blocage statutaire. Selon Michel Parmentier qui a eu des entrevues avec les négociateurs Chinois la semaine dernière, ORG veut 90% des actions. C'est l'idée de départ. Pour ce faire il faut donc créer une nouvelle société, une SASP dont les statuts aurorisent ce niveau de parts ainsi que la distribution de dividendes et la rétribution du président.

Or Michel Parmentier répète que l'association AJA entend conserver au minimum 34% statutaire en SAOS (c'est la loi) qui offre une minorité de blocage sur les décisions d'ordre stratégique. Le comité directeur réuni vendredi dernier, a voté à l'unanimité en ce sens.

Comment concilier ces deux positions qui seraient opposées et qui sont au coeur d'une des conditions suspensives de la promesse de vente ?

Michel Parmentier n'exclut pas que cette condition suspensive soit levée par les Chinois car le patron James Zhou considère l'association AJA comme un partenaire privilégié qui incarne l'histoire du club depuis 100 ans. "Il y a 10 000 manières de mettre de l'argent dans une entreprise " explique Michel Parmentier, par ailleurs chef d'entreprise dans son activité professionnelle. "Investir en prestations dans le centre de formation, abonder en compte courant, récupérer une opération de vente avec plus-value sur un joueur etc... L'histoire de l'augmentation de capital est un faux problème" indique Michel Parmentier

Pour le président de l'association AJA, Madame Limido a vendu ses parts (60%) à ORG. "Très bien. Nous disons, au revoir Corinne Limido et bonjour Monsieur Zhou."

 

Optimisme affiché

Les enjeux sont trop importants

 

Comment Michel Parmentier envisage-t-il l'issue ?

Il pense que l'affaire aboutira parce que les enjeux sont trop importants pour les trois parties.

Les Chinois.- Ils préparent l'organisation de la Coupe du monde de football dans les prochaines années. Or le groupe Chinois achètent un outil de formation performant pour pas cher en regard d'acquisitions récentes vendredi dernier (750 millions d'euros pour l'AC MIlan par un consortium chinois, 60 pour West Bromwich Albion par le groupe Guochuan Lai en Angleterre ...) ce qui peut les valoriser le groupe ORG en Chine. Ensuite, Org a fait un vrai travail de due diligence : audits comptables, financières et fiscales à l'AJA qui leur a coûté plus de 300 000 euros. S'ils ont fait une offre, c'est qu'ils ont vraiment envie et s'engagent. Enfin, ils se retrouvent aux commandes du club pour pas cher et disposent d'une centre de formation, 6ème de France, qui jouit d'une réputation incontestée et qui a une histoire forte.

Corinne Limido.- N'ayant pas vocation à poursuivre à l'AJA après le décès de son mari, elle récupère la mise de 5 millions et empoche une plus-value substantielle de 1 million d'euros voire davantage (cfr plus haut).

L'association AJA.- Ce serait la fin de la menace persistante du gendarme financier, la DNCG (direction nationale du contrôle de gestion des clubs professionnels). L'association qui dépend aussi de la bonne santé du club, s'en porterait mieux, d'autant qu'elle est une plus-value pour la transaction. Elle représente un vrai savoir-faire car elle incarne le monde du football amateur à l'AJA depuis toujours : 20 équipes, de la DH à la formation des plus jeunes sous la direction technique de Fabien Cool, gardien de but de légende de l'AJA.

L'association comprend aussi nombre de jeunes membres du comité directeur, notamment Thierry Corniot, Christophe Rémy, Fabien Cool pour ne citer qu'eux, et les anciens Guy Roux, Daniel Rolland, Michel Chaufournais, Rolland incarnant la formation et le recrutement à l'AJA pendant des décennies. Bref, des bénévoles et des passionnés de football, de formation, de sport, de jeu et de l'AJA, une vie, leur vie. N'est-ce pas un atout de premier ordre pour des Chinois qui affichent des ambitions ?

Mais ce n'est qu'un point de vue, celui de Michel Parmentier. L'avenir dira ce que sera celui de l'AJA. Le big boss James Zhou a déclaré, vendredi soir, qu'un accord sera trouvé et qu'il ne sera pas difficile à trouver. Donc il sait.

Le vendredi 5 août, les membres de l'association ont été informés de la situation nouvelle. Le comité directeur a fixé un cap. Le 2 septembre, les quelques 30 membres de l'association AJA, sont convoqués en assemblée générale. Le besoin d'information se transformera en décision.

 

Pierre-Jules GAYE

 

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Notule : Le patrimoine immobilier de l'association AJA ainsi que la propriété de la licence et de la marque AJA, n'ont rien à voir avec les actions (40%) que l'association AJA détient dans le capital de la SAOS. Ce que verse la SAOS à l'association, n'est pas un don mais une redevance pour les biens immatériels et un loyer pour les terrains et constructions qui sont la propriété de l'association AJA

 

Pour Michel Parmentier, les Chinois comprennent parfaitement la situation. Investir en Chine, implique une "join venture" avec 51% pour les Chinois ainsi que la présidence de la société. C'est dans leur culture. Donc 33% pour l'association AJA ne devrait pas constituer un problème de ce point de vue (DR)

 

Michel Parmentier explique que l'association c'est du bénévolat fondé sur une passion. Ce n'est pas comme une entreprise où il y a un chef qui décide. Lui-même se considère comme un dépositaire du patrimoine de passage qui ne peut prendre de décision que de manière collégiale, d'une part avec les 9 administrateurs et d'autre part en soumettant les décisions du CA aux membres de l'assemblée générale (DR)

 

 

Association AJA

Président : Michel PARMENTIER
Secrétaire : Fabien COOL
Trésorier : André TRUFFAUT
Responsable vie quotidienne : Alain GEHIN
Conseiller technique : Guy ROUX
Responsable technique : Daniel DUROIR
Responsable administratif : Robin COURTOIS
Responsable de l’école de football : Yannick BONNIN

Membres : Michel Chaufournais, Jean-Claude Hamel, Thierry Corniot, Daniel Rolland, Christophe Rémy, Dupont, Émile Martin et 14 autres