VIDEO INTÉGRALE

L'APPEL DE CORINNE LIMIDO

 


 

 

C'est pas la mine des grands jours .... de gauche à droite, Jean-Luc Michaud avocat d'affaire administrateur de la Saos AJA, Guy Cotret président et Corinne Limido actionnaire majoritaire, mercredi midi, lors du point presse au stade Abbé-Deschamps (DR)

 

Cette fois, le bras de fer est engagé et le public pris à témoin, entre l'actionnaire principal de l'AJA, Corinne Limido qui possède 60% des actions et l'association AJA présidée par Michel Parmentier, actionnaire minoritaire à 40 %.

Cette annonce formulée, jeudi midi, par Corinne Limido lors d'un point presse qui a suivi la réunion du conseil d'administration de la SAOS au stade Abbé-Deschamps, est une annonce forte qui décoiffe, spectaculaire symboliquement surtout. Car sur le plan de l'efficacité, sa réalisation ne changerait rien au fond du différend qui oppose les deux parties, depuis 2013 et la reprise du club par Emmanuel Limido qui a sauvé l'AJA de la rétrogradation en championnat amateur et du dépôt de bilan à la clé.

Pourquoi cela ne change rien ? Parce qu'en admettant que l'assemblée générale de la SAOS révoque les trois administrateurs siègeant au titre de l'association AJA, celle-çi conserve sa minorité de blocage statutaire et protégée par la loi. D'un mot, qu'elle siège ou pas au conseil d'administration de la SAOS, son feu vert est nécessaire à tout changement de statuts et d'augmentation de capital.

Au pire, cela ne ferait que détériorer davantage les relations entre les parties si tant est qu'elles le puissent être davantage. Car le fond semble touché. Les paroles de Corinne Limido qui s'estime être prise en otage, Guy Cotret et Jean-Luc Michaud sont éloquentes et ne laissent planer aucun doute. Il n'y a plus aucune confiance de part et d'autre. Et les uns et les autres sont à bout, y compris le pourtant placide en toutes circonstances Guy Cotret.

Alors pourquoi une telle annonce, qui revient à dire aux trois administrateurs représentants de l'association, allez, puisque vous ne jouez pas le jeu, que vous faites preuve d'un mauvais esprit et ne tenez pas compte de l'intérêt du club AJA, tirez-vous de nos réunions ? Au coin, Roux, Rémy et Corniot, bonnets d'ânes en sus.

En attendant, réfléchissez, étudiez bien la proposition chinoise, faites l'effort pour comprendre quitte à vous faire assister par des conseils juridiques.

Manifestement, le dialogue de sourds se poursuit et se creuse entre les parties. Il faut percer l'abcès qui suinte. Et puis le temps, relativement, presse.

 

Deux logiques s'affrontent

 

La clause de suspension du contrat de cession qui a été signé au mois de juillet entre Corinne Limido et le représentant de Org Packaging, s'achève le 30 septembre. Autrement dit, le Chinois Org peut s'en aller si l'association AJA ne lève pas la suspension en donnant le feu vert à l'augmentation de capital de l'investisseur chinois et au changement de forme juridique subséquent, de SAOS en SASP, société anomyme sportive professionnelle qui est la forme juridique de quasiment tous les clubs pros français permettant, notamment, la distribution de dividendes et la rémunération du président ainsi qu'une grande liberté d'action de l'actionnaire principal. Le président Cotret qui relève ce point, ne dit pas que l'AJA est le seul club en France avec Ajaccio (et désormais Lyon ?) a être propritétaire du foncier et du bâti.

En revanche ce dernier annonce que selon l'organisme CDRE qui est la référence en matière d'estimation patrimoniale en France avec le Crédit Foncier (...dont GC fut le président) le patrimoine de l'AJA se répartit selon la proportion 55-45 en faveur de la Saos, les joueurs n'étant pas compris dans les actifs.

L'association AJA a prévu une assemblée générale le 2 septembre.

La SAOS AJA n'a pas encore fixé la date de l'assemblée générale destinée à dégager les trois administrateurs récalcitrants.

D'ici là, un rapprochement est-il possible avant d'en venir à cette extrémité ? On sait des contacts avancés entre membres de l'association AJA et le Chinois ORG dont le conseil en France est l'avocat d'affaires Jean-Louis Martin. Par ailleurs, Guy Cotret préfèrerait un accord à l'amiable afin de pouvoir avancer.

Deux logiques s'affrontent finalement. D'où sans doute, les nombreuses incompréhensions.

L'une est celle du business où tout se monnaye et se règle en espèces sonnantes et trébuchantes autour de deals et de marchés. Tout s'achète pourvu qu'on y mette le prix.

L'autre est celle de la vie associative, du bénévolat et de la passion de ses membres pour la chose publique, l'intérêt collectif, sans but lucratif. Ici tout ne s'achète pas, au contraire car ce sont d'autres formes de richesses qui sont recherchées et qui peuvent s'accumuler parfois au fil du temps.

Autrement dit, le chaud et le froid, le haut et le bas.

Les extrêmes sont-ils à ce point inconciliables ? Qui inventera avec sagesse une médiation, une troisième voie, celle réunissant la passion et la raison pour tracer de nouveaux sillons du labour AJA construit sur pierres, depuis plus de 110 ans ?

L'AJA a un avenir.


Pierre-Jules GAYE

 

Guy Roux masque Corinne Limido qui veut sa révocation (DR)

 

Il y avait de l'animation, jeudi matin, au stade Abbé-Deschamps avec l'entraînement des pros et la réunion du conseil d'administration de la Saos AJA (DR)

 

Corinne Limido se sent prise en otage par l'association AJA et explique que pour elle le préjudice est grand  (DR)

 

Roux tourne le dos (DR)