AJA
L'AJA peut-elle rebondir ou va-t-elle plonger en National
le lundi 03 octobre 2016, 18:15 - AJA - Lien permanent
Les incertitudes tant sur le plan sportif, patrimonial que managérial pèsent lourdement sur le climat et dans les esprits. Au point que l'association AJA l'actionnaire minoritaire apparaît comme le socle des vraies valeurs et un recours. Beaucoup sur les réseaux sociaux demandent la démission ou l'éviction du couple Cotret-Malherbe, quand bien même ce dernier ne serait qu'un exécutant, pas toujours d'accord avec son boss
Guy Roux, à la Fête du bourru quartier Saint-Pierre, avoue qu'il lui est arrivé de s'adresser à l'Abbé-Deschamps, en levant les yeux au ciel en fin de match pour qu'Auxerre marque enfin ... et parfois ça a marché (DR)
Nous avons posé cette question à Guy Roux qui a une grande connaissance de la nature humaine et pour laquelle il voue une fraternité vraie. L'ancien héros des Guignols de l'info est un homme qui sait que le mal et les misères du monde font partie de l'harmonie. Et le bonhomme a démontré qu'il savait jouer la partition.
S'il avait quelques années de moins et était appelé à la rescousse pour tenter de sauver le club AJA, quelles conditions imposerait-il ?
La réponse fut immédiate, posée et mesurée.
- D'abord je demanderais les pleins pouvoirs.
- Ensuite je demanderais le recrutement de deux joueurs, que je choisirais moi-même.
- Enfin je ne demanderais pas de salaire. Mais une prime en fin de saison si je réussis à assurer le maintien de l'équipe en Ligue 2.
Nouvelle question : le club est-il en péril, cette équipe peut-elle naître ?
- Il faut gagner un match.
Ces réponses inspirent deux observations. La situation est grave. Le club n'est pas en péril puisque des solutions existent et que selon Guy Roux, il faut gagner un match ce qui suppose de marquer au moins un but. Or l'AJA n'a plus marqué depuis 6 matches.
Ensuite, il faut recruter au moins deux joueurs et on peut imaginer que Guy Roux pense à un milieu créateur meneur de jeu ainsi qu'à un attaquant finisseur, bref décisif. Cela signifie que l'effectif actuel est trop faible pour s'en sortir. Certes les hommes sont de qualité et le groupe est un bon groupe qui "vit bien" pour emprunter au jargon footbalistique.
Décryptage : ils sont gentils, s'entendent bien, sont bien élevés, respectueux et ne commettent pas d'écart. Bref des gendres parfaits. Or l'équipe du doublé 96 la meilleure de tout temps de l'AJA, était une équipe explosive en termes de nouba, de virée alcoolisée collective qui a engendré des liens forts entre les hommes et les femmes. Demandez à Fabien Cool.
Sur le plan sportif.- Viorel Moldovan a été reçu cinq minutes par le président Cotret, lundi après-midi, qui lui a signifié qu'il était licencié pour faute grave et lui a remis sa lettre de licenciement, pour avoir mis en cause le management du club dans la presse. En somme de s'être attaqué à son patron.
Comme on demandait à Guy Roux comment le coach roumain avait pu prendre le risque de tout perdre et de ne recevoir aucune indemnité - son licenciement était programmé avant le match du Havre et des contacts déjà pris avec des entraîneurs par Baptiste Malherbe et Guy Cotret - l'emblématique entraîneur Bourguignon a lâché sec "parce qu'il en avait marre, marre ...".
Incertitudes patrimoniales
Le feuilleton de la vente des parts de l'actionnaire majoritaire Corinne Limido a forcément envahi l'inconscient collectif au club ainsi que la guerre objective entre les deux actionnaires, le financier et l'association, qui se traduit au quotidien dans la vie du club.
Non seulement le dossier n'est pas bouclé mais il engendre de l'inquiétude car il traîne en longueur même si les administrateurs se veulent rassurants, assurant que les choses sont en cours et entre les mains des conseils des parties concernées.
Le 30 septembre était la date ultime pour la levée des clauses suspensives du contrat de cession signé à la mi-juillet entre Corinne Limido et ORG Packaging. L'une d'elles était l'augmentation de capital et la dilution des actions de l'association de 40% à 24% dans un premier temps. On ne connaît pas les autres.
Les Chinois pourtant interrogés notamment sur ce point par AUXERRE TV n'ont toujours pas apporté de réponse. Autrement dit, il est actuellement impossible de savoir si le contrat de cession signé à la mi-juillet entre Corinne Limido et ORG est juridiquement vivant ou pas. Ou bien alors, les clauses suspensives en question n'étaient que du pipeau pour accélérer le processus de vente et mettre la pression sur l'association.
On ne peut exclure d'autres problèmes. Pour que le contrat de cession soit valide et effectif, il faut que les quelques actionnaires isolés détenteurs statutairement dans la Saos d'une seule action, en tant que président notamment, acceptent de la céder.
Jean Garnault, ancien maire d'Auxerre trésorier de la FFF, dirigeant à l'AJA en possède une ainsi que Jean-Claude Hamel et Alain Dujon en tant qu'anciens présidents et Hervé Parmentier dirigeant dans l'équipe Dujon. Si l'un d'entre eux ne veut pas céder pour quelque raison que ce soit, la cession peut capoter.
Autre hypothèse : le parti communiste chinois et l'administration sont des freins au processus de sortie d'argent de Chine. C'est ce qu'ont annoncé Guy Cotret et des administrateurs pour expliquer que les fonds, à savoir pour l'AJA les deux premiers millions d'euros en augmentation de capital, n'arriveraient qu'à la fin de l'année.
Ce qui ne laissa pas d'en surprendre quelques-uns à l'heure de la mondialisation et des transferts de flux financiers en une fraction de seconde.
AUXERRETV a adressé des questions précises pour évoquer le calendrier, le nouveau plan d'ORG (le plan suivant après l'accord avec l'association AJA), la stratégie définie ainsi que les moyens qu'ORG compte mettre en oeuvre pour réaliser ses objectifs.
- Apporter 2m€ pendant 3 ans cela veut dire simplement que l'AJA ne déposera pas le bilan pendant les 3 prochaines années.
- À moyen terme quel est l'objectif de M. James Zhou, patron de ORG Packaging ?
- Quelle est sa stratégie ?
- Quels sont les moyens financiers qu'il mettra en oeuvre ?
Le silence est d'or.
Le management en question
Si beaucoup s'accordent à dire que Viorel Moldovan a eu tout faux sur la forme mais a tout juste sur le fond - c'est par exemple ce que pense Guy Roux -, il convient de regarder ce qui a été mis en cause et d'en apprécier les détails. Or c'est difficile de mettre son nez dans la vie d'une entreprise privée, quand bien même fonctionne-t-elle grâce à des investissements et subventions publiques.
Moldovan a mis en cause le management du club de manière profonde voire violente. Il a dû en voir et se heurter à des murs pour en arriver là. Car sa sortie a été mûrie et n'est en aucun cas une réaction sur une impulsion.
Le management à l'AJA, en nombre, ce n'est pas grand chose. Le président Guy Cotret le boss suprême, son directeur général Baptiste Malherbe qui exécute les ordres et les fait exécuter. On épargnera Madame Rappeneau, directrice administrative, le troisième pilier du club professionnel de la route de Vaux.
La direction prend les décisions dans tous les domaines, y compris sportif. C'est donc Guy Cotret qui est visé essentiellement. Recrutement, gestion de l'effectif, moyens mis en oeuvre, transferts etc.
Les incursions régulières du président Guy Cotret dans les vestiaires (Casoni avait refusé et l'avait fait sortir) pour s'adresser aux joueurs dans un langage et une manière inappropriée (on ne parle pas aux footeux comme à des cadres bancaires à la commission) est pesante et inefficace, manifestement. L'AJA n'est pas un club de promotion de district. C'est un groupe d'hommes donc humains comme les autres, bref pas des surhommes qui ont besoin qu'on les emmène vers un but. Et pas que marquer un but sans savoir pourquoi.
On connaît, comprend et respecte la passion du président rémois de l'AJA pour le foot, ses qualités de gestionnaire financier et son besoin d'exister après la retraite, de vivre. Sauf que on ne peut être et avoir été et que la surpuissance de l'ego n'a jamais mené loin.
The right man in the right place
Chacun doit être à sa place et à la bonne place selon la formule british the right man in the right place.
Lucien Denis l'Auxerrois qui suit Troyes, Auxerre et Dijon pour RMC, ancien pro à l'AJA finaliste de la Coupe de France 79, lui qui propulsa le ballon canon dans la lucarne contre Cannes signant la montée en Division 1 côté route de Vaux premier poteau, explique depuis trois ans que l'AJA a besoin d'une référence sportive au sein de la direction.
Quelqu'un qui a un vécu au haut niveau sur le terrain et qui a une expérience de management.
Cotret et Malherbe connaissent le foot et l'aiment certes, mais comme vous et moi. Cela ne suffit pas à mener un club au haut niveau non plus qu'à décoder le langage des joueurs et encore moins la sociologie du foot. Pas de place pour les oies blanches non plus que les ignorants de l'évolution de nos sociétés.
De la nécessité de sang neuf
Redéfinir les rôles, élargir les compétences, apporter du sang neuf avec des hommes nouveaux, dynamiques, communicants et conviviaux, s'impose pour pouvoir espérer. Il faut un plan, un projet, un guide plus fort que Mao. Et son livre rouge.
C'est bien le problème.
L'AJA navigue à vue sans vision ni stratégie. Contrainte par défaut à de la mauvaise communication, style Lagardère Sport. Et ce n'est pas nouveau.
Une clause figure, à en croire Guy Cotret, dans le contrat de cession du mois de juillet entre ORG et Corinne Limido : le maintien dans leurs fonctions de Guy Cotret, Baptiste Malherbe et Monique Rappeneau.
Le président Cotret est entre deux chaises.
S'il a objectivement sauvé le club du dépôt de bilan où l'avaient projeté Hamel, Dujon et Bourgoin à des degrés divers - car c'est lui Cotret qui a fait venir Emmanuel Limido et sa holding Luxembourgeoise pour sauver l'AJA du désastre - il dépend aujourd'hui du patron actionnaire Chinois James Zhou.
Que dit le big boss ? Rien pour l'heure.
Or ce dernier ne se manifeste pas. Sa préoccupation première consiste à produire dans les meilleures conditions des canettes coca-cola et autres à l'échelle mondiale. Ça ici à Auxerre, on s'en fout. On préfère le vin. Authentique.
Mais attention, dit-on, le jour où la Chine s'éveillera ...
Cela dit la cession du club aux Chinois est-elle effective ?
Pierre-Jules GAYE
La date butoir du 30 septembre a été repoussée
Article mis à jour mardi 10h55
La date butoir des clauses suspensives liées au contrat de cession signé mi-juillet, entre Corinne Limido a ctionnaire majoritaire de l'a Saos AJA et le chinois ORG Packaging, qui avait été fixée au 30 septembre, a été repoussée. Autrement dit, la cession n'est pas encore actée.
Par ailleurs, un accord est intervenu entre l'association AJA actionnaire minoritaire et ORG, qui est abouti depuis lundi soir (hier soir). Il reste les signatures des uns et des autres, ce qui ne devrait poser aucun problème.
Les actions individuelles (1 action) détenues par d'anciens présidents notamment, ont été cédées à l'exception de deux que les détenteurs veulent monnayer.
Pour que la vente puisse se réaliser, toutes les actions doivent être rachetées sans quoi la cession du club capote.
Ces opérations réalisées (signatures et rachat de deux actions individuelles celles d'Alain Dujon et d'Hervé Parmentier), la nouvelle société SAS (société anonyme à actions simplifiées) pourra être constituée selon les nouveaux statuts qui garantiront notamment la minorité de blocage de l'association, le montant du loyer servi par ORG ainsi que les relations entre les parties.
ORG Packaging, comme annoncé par James Zhou patron de ORG, lors de sa venue à Auxerre, veut s'appuyer sur l'association AJA dans le futur, notamment en matière de formation.
Il est acté aussi que la maison Coquibus qui fait partie du patrimoine de l'association AJA, sera aménagée en centre d'accueil pour les jeunes chinois. P-J. G.
Commentaires
L'article est intéressant mais un point m'interpelle : alors que dans les articles précédents les fautes semblaient partagées entre Messieurs Cotret et Malherbe, cet article laisse entendre que le second serait un peu moins fautif que le premier, de par son statut d'exécutant.
Alors à qui la faute réellement ?
J'en reviens à une suggestion formulée dans un commentaire précédent : il serait bon de savoir qui fait quoi, qui décide de son propre chef ou exécute sous l'ordre de quelqu'un pour déterminer à qui les fautes sont imputables. Histoire simplement d'éviter de critiquer l'action de quelqu'un sans connaitre son implication réelle et au final ne critiquer simplement que pour faire comme les autres.
Tout d'abord, mille merci à Auxerre TV de ses informations pertinentes et obtenues de bonnes sources.
Rien de surprenant dans la réponse de Guy Roux, dans le droit fil du bonhomme, carré, direct, sans fioritures, à l'essentiel. Le foot, n'en déplaise aux grincheux, c'est son métier et il a tellement démontré qu'il le maitrisait qu'il en indispose les bavards. Quelle erreur de Mr Hamel de l'avoir maltraité, quelle erreur de l'ersatz de Président qui a remplacé JCH et au motif qu'il représentait le passé, qu'il serait ingérable et lui à fait peur, de ne pas le monter à bord. c'est un passionné, sanguin, fort caractère mais pas caractériel, pas facile à manier mais se passer de lui a été et reste une grave erreur. Une faute lourde de conséquences.
Le franchissement de la date butoir du 30 septembre n'est pas anodin et croisons les doigts que ce ne soit pas le signal d'une rupture annoncée.
J'ai peur d'avoir bien compris. Deux ex Présidents de l'Association veulent monnayer leur action?
Si cela est avéré, c'est limite malhonnête car je crois savoir - sauf erreur - qu'elles leur ont été offertes gratuitement et que par ailleurs, prendre le risque de bloquer une transaction déjà scabreuse est très malvenue de leurs parts.
Tout a été dit sur les préjudices Cotret Malherbe.
Que ce dernier évoque maintenant des désaccords avec son boss est une fumisterie de sa part.
Quand on prétend occuper certaines fonctions, on les assume et si désaccord il y a il faut l'évoquer en temps utile et pas quand on éprouve le besoin de se désolidariser d'un Patron qui sent le souffre.
La démission, cela existe. Le courage il en faut un peu Cher Monsieur.
Vous dites que Mr Cotret est entre deux chaises. Ecartons les et qu'on en finisse avec un Monsieur dont le métier était la finance, le fantasme Présider un club de foot, il a fait les deux, basta, tchao.
La saison est longue rien n'est perdu pour rester en L2.
Il faut un bon entraîneur qui choisisse lui même son équipe et ses recrues et une première victoire...
Après bien sur il faudra de profonds changements pour rester en L2 mais pas plus pour l'instant.
Très bon article Merci PJG
Un président , un Directeur général , Une directrice administratif ça fait beaucoup pour un petit club non ?
Quel est l'effectif global de l' AJA ?
tous ces gens ( à part Cotret qui est " bénévole ") ne sont pas payé avec un paquet de bonbons
Si on en est la aujourd'hui c'est peut être parce que l'association AJA a mis des batons dans les roues des repreneurs chinois qui n'ont pas pu investir dans des joueurs avant la fin des transferts ?
Merci pour ce bel article!
Et tellement vrai!
Mr Cotret doit partir, il n'a pas été correct avec trop de personnes, justice est rendue, nous en payons le prix aujourd'hui.
The good guy always end up winning, ce n'est pas son cas, c'est même tout le contraire.
Au revoir Mr Cotret, merci pour avoir sauvé l'AJA il y a trois ans, maintenant il faut partir, so long.
Désopilant. Un homme qui a use son fond de culotte de survetement sur le banc, ayant fait une carriere plutôt riche sous le sceau du patronage, devrait me semble-t-il, garder le silence et s'en aller comme il su le faire avant d'avoir toucher le fond . Assez de lecon, la situation du jour est la preuve d'une defaite pour le club avant tout, pour la ville, pour les suporters, pour le foot, la page est tournée. Arrêtez de refaire le match, la partie après avoir mene le haut du tableau, est perdue. Tant pis pour le club.
Il est vraiment domageable que cette clause (si elle existe) qui consiste a rendre "invirable" le duo Cotret -Malherbe est été signée, car comme l'a dit Lucien Denis a de multiples reprises il faut une figure du football francais a la tete de l'AJA..... Hors, desolé Mr Cotret, votre travail a peut etre été reconnu dans le milieu bancaire, mais en aucun cas dans le football francais. Un fidele supporter qui SOUFFRE de voir son club dans cette situation.
AUXERRE TV vous êtes les meilleurs et de loin !!!
Merci
Il est temps de partir Mr cotret
Si Cotret est malin il demande à Guy Roux...
Merde il y a quand même un vrai savoir faire dans un domaine où personne ne peut affirmer qu'il va réussir ...?
Le retour aux sources. Mais qui entendera ?
Bravo pour cet article très pertinent.
Clair et concis, un tout bon article qui résume à merveille la situation... Dommage pour Mr Cotret mais il n'est, en effet, pas the right man in the right place...