Après Henri de Raincourt, Alexandre Bouchier et bientôt Michel Grass.

Des hommes de qualité qui démissionnent ou se retirent. Du PETR (pôle d'équilibre territoriaux et ruraux) du Grand Sénonais et du Conseil communautaire de l'agglomération sénonaise.

Jean-Christophe Moraud, le préfet de l'Yonne, un battant, qui s'éclipse d'une réunion publique à Villeblevin où doivent arriver 50 migrants au centre de loisirs. Chahuté par la population remontée par le FN, qui n'obtient pas réponse à ses questions.

André Villiers, président du conseil départemental de l'Yonne qui convoque une conférence de presse choisie pour établir un bilan après 500 jours (sic) de présidence de son deuxième mandat, pour allumer le préfet représentant de l'État mais aussi de la République et expliquer au bon peuple qu'il va partir et que le plus tôt sera le mieux. Parce que ce dernier va à l'encontre de ses désirs.

Henri de Raincourt, ancien ministre de la République, sénateur et président historique du conseil général de l'Yonne, s'est levé en réunion du PETR  du Grand Sénonais, dont il est le président, et est parti droit comme un i. Après avoir été houspillé et décrié par la voix stridente de Marie-Louise Fort, présidente de la Communauté d'agglomération des communes du Sénonais, qui l'a pourri et a surtout humilié un homme objectivement susceptible, il est vrai.

Michel Grass, vice-président en charge du développement économique, et du très haut débit à la communauté d'agglomération du sénonais, 3ème adjoint au maire de Sens, ancien cadre bancaire de haut niveau, a adressé sa lettre de démission au préfet de l'Yonne. Bis repetita pour MLF qui semble avoir un problème avec les grosses têtes.

On pourrait penser et dire qu'il y a quelque chose de pourri au royaume de France. Trop facile. Il faut relire Shakespeare, Hamlet certes mais aussi Macbeth et Richard III.

Le mieux est souvent l'ennemi du bien.

À force de vouloir toujours mieux pour le bien commun, on peut se fourvoyer. Si les avancées ne sont pas partagées et maîtrisées, de manière équitable entre les protagonistes, elles sont vouées à tomber à l'eau donc à stagner et les populations concernées avec. Le développement, l'amélioration de la rationalité dont on nous bassine et rebat le oreilles, contiennent derrière les ratios et autres équations, des gouffres d'injustice, d'inégalités cruelles et incompréhensibles parfois pour le commun des mortels. Commun signifiant ici bon sens.

À cet éclairage diaphane, pas question de jeter l'anathème sur les uns ou les autres, chacun avançant pas à pas comme il le peut, au mieux.

Simplement, le constat d'entrée, est inquiétant. Pour tous.

Si celles et ceux que les citoyens ont portés au pouvoir, baissent les bras, eux aussi, et jettent l'éponge, pour légitime et respectable que soit la décision de chacun, on peut se demander où va le nord de l'Yonne, où va l'Yonne, et où va la France ?

H2R, lors des "années heureuses", avait le souci des équilibres du territoire qu'il présidait au département, succédant à Jean Chamant. "Il ne faut pas que le nord prospère et que le sud désespère..." disait-il.

En ces temps difficiles, la mesure, la patience, la bienveillance, la tolérance, le respect mutuel s'imposent. Au même titre que les quatre vertus cardinales.

 

Pierre-Jules GAYE