Le lauréat Daniel Durand ici au 18 devant l'étang du 5 (DR)

 

Vivre de sa passion est le rêve de nombreux golfeurs amateurs. L'ex-Tonnerrois Daniel Durand qui fit ses premières armes sur le neuf trous de Tanlay, aujoud'hui Auxerrois, après une carrière de bijoutier, vit sa passion, le golf, qu'il partage avec le cinéma, la famille, les femmes amies et le Bordeaux.

Il a remporté, vendredi, la finale du championnat de match-play de son club l'AS Roncemay où 48 joueurs étaient engagés dont les espoirs à battre.

Daniel Durand a successivement éliminé le jeune Edouard Brussel 6 d'index par 7&6 (7 points d'avance et 6 trous à jouer), une sacrée fessée pourvu qu'elle soit mise à profit,

- Yvan Le Coniat, jeune quadra montant, 17, à qui il rendait 3 points et 50 mètres au drive, par 3&2,

- puis Jérôme Jaco, 16, qui drive à 286 mètres (il a gagné le concours) et balance un coup de fer 7 à 160 mètres, vaincu au 18,

- Bruno Bourdin 9, court d'un putt au premier trou du play-off

- et enfin Lionel Tamburini, 17, qui a crashé au 18 à gauche dans les bois puis au putting après avoir été 3 up et qu'au 18 Durand lui rendait un coup. Le septuagénaire a signé un 5 (bogey) et son adversaire de vingt ans son cadet, un 7 (triple bogey), sur ce par quatre, long et difficile il est vrai. Durand a drivé plein centre puis a prudemment envoyé deux coups de fers 7 pour conclure avec un bogey.

Lionel Tamburini a lui aussi réussi un beau parcours éliminant successivement Philippe Harispuru, Yves Woelfing, Jacqueline Pujos, Marco Scura et Sébastien Cavailles.

 

Durand a de la bouteille

 

Daniel Durand qui tape bien dans la balle en ce moment, a été dix ans à un chiffre, obtenant son meilleur handicap 7,2  au golf de la Cordellière à Chaource.

Ce n'est donc pas un hasard si le septuagénaire a fait la nique aux plus jeunes talents du clubs. La régularité est son point fort ainsi que son petit jeu, implacable lorsqu'il est bien dans la balle, car comme tout golfeur qui se respecte, lui aussi a ses temps faibles et jours sans.

L'expérience et la gestion du stress ont aussi joué en sa faveur, dans les situations compliquées et sur les coups décisifs. " À mon âge, et comme je joue beaucoup, être au départ du 18 scratch et tout jouer sur le dernier trou, je n'en ai rien à faire... Je joue tranquille, sans pression." Et advienne que pourra.

Ce qui n'est pas le cas de tout le monde. Sous la pression, les meilleurs joueurs de fer peuvent déjanter subitement. Quant aux bois y compris les plus réguliers, ils peuvent envoyer la balle chez les écureuils, sans que l'on sache bien pourquoi. Ainsi va le golf. On n'est jamais à l'abri d'un bon coup. C'est le sport le plus ingrat. Il est très difficile et ne s'offre qu'aux meilleurs esprits, c'est-à-dire les plus humbles.

Daniel Durand sera récompensé, dimanche soir, lors du repas de clôture de la Coupe du président et championnat du club. Une coupe symbolique dans laquelle, pour une fois, il devra boire jusqu'à la lie pas l'hallali. Ses amis nombreux vont le chambrer et il devra s'exécuter.

 

P-J. G.

 

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* Golf du Roncemay à Chassy.- Parcours de 18 trous dessiné par Jeremy Pern et Jean Garrialde au milieu d'une foret d'arbres centenaires, 5 trous en bordure d'étangs et un plateau avec 5 trous type links écossais.

VIDEO AÉRIENNE DU DOMAINE ET TROU PAR TROU

 

 

Au départ du 18 (DR)