James Zhou ceint de l'écharpe sacrée de l'AJA, samedi à 11h30, en conférence de presse route de Vaux. À sa droite, Charline XU, interprète et bras droit pour l'Europe au sein de son cabinet multinational (DR José Machado)

 

 

James Zhou dit être là, à l'AJA, pour longtemps.

La perspective tracée est la remontée en Ligue 1, un management d'excellence et la formation de jeunes joueurs Chinois grâce au savoir-faire du centre de formation de l'AJA. Faire connaître Auxerre en Chine est une des priorités du patron d'ORG.

James Zhou veut des résultats et fait confiance à l'équipe dirigeante formée par le couple Cotret-Malherbe. Autrement dit, elle sera évaluée en fonction de son management. Car James Zhou veut un management d'excellence. « L’humain est important. Il faut trouver la bonne personne pour gérer le club. »

À la question de savoir si ORG va abonder pour aider l'AJA à sortir de l'ornière, la réponse se fait nuancée. Si le management a besoin d'investir soit au centre de formation soit pour l'équipe, il présentera une demande motivée. Ensuite cette demande sera examinée attentivement. S'il le faut, ORG abondera.

James Zhou était, samedi, à Auxerre à la tête d'une délégation de onze personnes, des jeunes surtout qui appartiennent à son cabinet. La plupart étaient déjà venus le 5 août.

Paradoxalement, c'est sans doute une bonne chose qu'il ait assisté de visu à la défaite de l'AJA, son équipe, face aux Chamois Niortais. Une telle claque subie sur son pré donne à réfléchir, structurellement. D'autant que s'il ne s'agit que "d'un accident" qui peut arriver à n'importe quelle équipe, il reste que Auxerre est lanterne rouge depuis vendredi soir et encore pendant une semaine, au moins.

La question est de savoir s'il s'agit d'un accident ou si véritablement cette équipe est trop faible. Autrement dit le recrutement est-il objectivement un échec ? Comme est un échec le renouvellement des joueurs en quantités importantes, chaque année, depuis que Guy Cotret a pris le pouvoir route de Vaux, car c'est lui et lui seul qui décide tout. À charge pour les entraîneurs que se sont succédés de refaire une nouvelle équipe performante, chaque année, avec de nouveaux éléments ou des jeunes promus peut-être trop vit du centre de formation, en squeezant la post-formation. Le fossé est abyssal entre un bon jeune de CFA ou de U 19 et la ligue 2.

 

Un couple pas complémentaire

 

Donc la question est de savoir, en posant un jugement d'appréciation, si cette équipe doit être renforcée rapidement et dans cette hypothèse, comment, à quels postes et par quel type de profil de joueurs recherchés ?

Le management en place est-il compétent pour juger et apprécier, compte tenu du parcours de ces trois dernières années ? Le couple Cotret-Malherbe n'est pas complémentaire, évoluant dans le même registre. Les deux hommes proposent le même type de profil, le deuxième étant le simple exécutant des instructions du premier d'autant que ce dernier est le plus souvent à Paris.

Force est de constater qu'il manque cruellement un directeur sportif issu du sérail, un ancien joueur professionnel qui connaisse la musique. Tous les grands clubs ont des dirigeants qui sont d'anciens pros de haut niveau. Or l'association AJA, actionnaire minoritaire, comprend en son sein des hommes de ce calibre tels Fabien Cool, Christophe Rémy, voire Thierry Corniot qui excelle dans les relations humaines, sans parler de Guy Roux la science.

On pourrait poursuivre la litanie. On va se contenter d'un exemple pour illustrer le propos.

Est-il normal que les Auxerrois qui avaient trois matches programmés en sept jours, aillent, vendredi dernier, à Strasbourg en bus et reviennent en car après le match ralliant Auxerre au petit matin ? Est-il normal que les Auxerrois ont pris l'avion à Paris pour jouer à Toulouse, mercredi. Qu'après le match ils sont revenus en avion et ont rallié l'Yonne à 6 heures du matin ? Pour recevoir Niort deux jours plus tard ?

Le cost Killer Guy Cotret a fait des merveilles dans tous les secteurs mais à quel prix avons-nous déjà interrogé à de multiples reprises. 

L'équipe une est la vitrine du club AJA, le centre de formation, dont on se gargarise, n'est rien sans cette vitrine et n'aurait pas de sens sans elle.

 

Il y a 36 ans

 

Sans doute avons-nous été trop gâtés avec l'AJA au fil des décennies avec le management de Guy Roux qui avait, lui, le statut de manager.

On rappelera simplement, qu'en 1979, en division 2, l'équipe d'Auxerre et son staff rentraient dès la fin des matches à l'extérieur en avion privé. Décollage à Auxerre-Branches, atterrissage à Auxerre-Branches. À 2 heures du matin, les joueurs étaient au lit et au décrassage à 9 heures. Cela fait 36 ans.

L'AJA, objectivement, a beaucoup régressé. Peut-être, un jour prochain, les joueurs seront-ils conviés à se dépalcer en Uber à leurs frais ?

Ce fut un des premiers clubs sinon le premier de France, à procéder de la sorte. Une volonté farouche de Guy Roux de ne rien laisser au hasard en matière de préparation et de récupération. De diététique et d'entraînement "invisible".

On est loin de cette philosophie et de cette politique sportive basique.

On croit savoir que Cédric Daury à peine arrivé et non encore englué, a exprimé son mécontentement de devoir subir ces voyages dans ces conditions, en regard des exigences sportives.

Faut-il alors vraiment s'étonner que l'AJA ait pris l'eau, en deuxième mi-temps, contre Niort ?

Compte tenu de ces faits et à leurs lumières, il semble difficile d'évoquer un management d'excellence, requis par James Zhou.

Il y a du pain sur la planche, de fortes marges de progression à tous les étages et tout le monde devrait balayer devant sa porte.

 

Pierre-Jules GAYE

 


 


La question de José Machado d'AUXERRE TV à James Zhou

" Vous misez beaucoup sur la formation. Malheureusement les résultats de l'équipe une , la locomotive du club, ne sont pas à la hauteur.

"Comment attirerez-vous les meilleurs jeunes à Auxerre ?

 

Réponse de James Zhou, en substance : " Il nous faut un bon coach et un bon scout pour trouver un joueur de talent. C'est au management de gérer ça"

 


 

 

VIDEO INTÉGRALE DE LA CONFÉRENCE DE PRESSE