Concertons, concertons ... et tant mieux si ça marche. Comme le temps imparti est long, ce qui est rare, il ne faut surtout pas se positionner trop tôt, l'objectif étant de se démarquer de la proposition, lorsqu'on est dans l'opposition. Personne n'est dupe (DR)

 

"Nous avons tenu à assister à la réunion de la salle Vaulabelle, la semaine dernière, pour être à l’écoute des Auxerrois, qui ont commencé à prendre la parole pour participer à une vraie réflexion sur le devenir de la place des Cordeliers.

"Cette réflexion est utile.

Cette concertation est nécessaire.

Notre groupe municipal entend y participer pleinement.

Quelle est notre vision ?

1. le cœur de ville est un bien commun pour tous les Auxerrois, que nous avons hérité de l’histoire ; il n’a bénéficié, depuis une vingtaine d’années, d’aucun investissement public structurant, au-delà de l’entretien courant de la voirie et de quelques embellissements ponctuels (place de la cathédrale, place du palais de justice) ; il a beaucoup souffert, dans les dix dernières années, d’une diminution de fréquentation, qui pénalise notamment le commerce de centre-ville ; ces difficultés se sont accélérées et amplifiées ces derniers mois ;

2. ces difficultés s’inscrivent dans un contexte général très contraint pour la ville, souffrant d’une diminution de sa population et ne disposant que de marges de manœuvre financières très étroites, au moment même où la pression fiscale s’accroît ;

3. mais aucun de nous, au sein du conseil municipal d’Auxerre, ne peut se résigner au déclin, nous voulons, nous pouvons et nous devons porter une dynamique positive pour la ville, qui a les atouts d’une cité de Bourgogne aux portes de Paris, et qui doit construire son avenir ;

4. cet avenir passe, notamment, par une nouvelle ambition pour le centre-ville, qui doit être réaffirmé pour ce qu’il est, le cœur battant de notre cité.

Cette nouvelle ambition passe-t-elle par un nouvel aménagement de la place des Cordeliers ?

Je le crois souhaitable. Je l’espère possible.

Depuis quarante ans, la question est évoquée sans être vraiment traitée.

Tâchons de réussir ensemble.

Le succès me paraît possible, à certaines conditions que je souhaiterais énoncer :

1. cet aménagement doit être consensuel : il ne s’agit pas de dresser une partie de la ville contre une autre, en rejouant une sorte de bataille d’Hernani, mais de définir collectivement, sérieusement, sereinement, un aménagement qui puisse fédérer l’ensemble de la ville, qui implique notamment les jeunes, et qui marquera au moins une génération ;

2. cet aménagement doit être financièrement supportable par les Auxerrois : il appartiendra au conseil municipal de définir précisément l’enveloppe d’investissement pouvant être raisonnablement mobilisée, en étudiant plusieurs options y compris, s’agissant du stationnement, l’éventualité d’un partenariat avec un concessionnaire ;

3. cet aménagement doit être auxerrois, pleinement auxerrois, respectueux de l’identité singulière de notre ville, harmonieux – et il ne s’agit donc pas de faire je ne sais quel « copié-collé » d’une autre place dans une autre ville, même si nous avons évidemment tout intérêt à regarder de très près ce qui a pu se faire ailleurs, dans des villes comparables ;

4. cet aménagement doit – et c’est sans doute le plus difficile – satisfaire à plusieurs usages urbains dont la conciliation n’est pas spontanément évidente :

 comment cette place, qui est aujourd’hui un parking et n’est en réalité qu’un parking, peut-elle devenir demain un vrai lieu de vie, d’animation et de rencontre, un lieu d’harmonie mêlant le minéral et le végétal, dont les Auxerrois puissent être fiers, tout en s’inscrivant dans un ensemble plus accueillant pour les automobilistes ?

 concrètement, quelles solutions de stationnement – en surface, souterrain ou aérien – peuvent être envisagées, dans le périmètre même de la place des Cordeliers et/ou dans son environnement proche ?

 quelle articulation et quelle répartition des fonctions peut-on imaginer entre la place des Cordeliers et les espaces environnants (d’un côté, un axe qui va vers la place de l’hôtel de ville, celle du maréchal Leclerc et la rue du temple jusqu’à l’Arquebuse ; de l’autre, un axe qui va vers la place de la cathédrale et rejoint, au-delà, l’ensemble préfecture-conseil départemental) ?

"A l’évidence, il faut prendre le temps de dessiner plusieurs scénarios, en mesurant leurs avantages et leurs inconvénients, en toute transparence.

"C’est une réflexion passionnante pour l’avenir d’Auxerre.

"Nous entendons bien y participer, parmi les Auxerrois."


Guillaume LARRIVÉ