Le paysage politique change dans l'Yonne ainsi que les centres de pouvoir. C'est un événement politique majeur.

Au-delà de l'image singulière hautement symbolique des présidents des intercommunalités de l'Yonne réunis presque main dans la main, c'est la première fois que des élus délégués par leurs communes, de tous bords et sensibilités politiques se retrouvent, unis dans un cadre de projets communs.

C'est aussi la première fois que des structures intercommunales coopèrent et apprennent à travailler ensemble.

L'impression qui prédomine est qu'il y a quelque chose qui n'est plus pourri au royaume de l'Yonne. Il y a une perspective.

On ne peut certes pas encore en mesurer les effets. Mais l'avenir se dégage en termes de vision partagée, de volonté commune et de développement d'outils efficaces en matière de développement des territoires d'un département qui a pris du retard et n'avance plus vraiment.

Jeudi soir, l'exécutif du conseil départemental mis sous la pression d'élus de la majorité encore jamais consultés sur le dossier, a finalement accepté la proposition de Mahfoud Aomar, président de la communauté de communes de l'Aillantais, coordonateur et porte parole des intercos dans ce dossier.

Une proposition qui fixe à 20,17 euros le prix de la valeur de l'action de l'Yonne Équipement alors qu'André Villiers ne voulait pas discuter à moins de 31 euros l'action. Ce dernier a donc reculé ainsi que le vice-président Maurice Pianon par ailleurs président de la commission du développement économique du conseil départemental.

La transaction va permettre au conseil départemental de récupérer 2,1 millions d'euros en vendant au collectif d'intercos 78.197 actions(soit les deux tiers de ce que possède le département dans la SEM Yonne Équipement et que la loi NOTRe l'oblige à céder), le reliquat étant financé par une distribution de dividendes assurée par la SEM Yonne Équipement, à hauteur d'un million d'euros.

Manifestement, pour l'observateur de la vie départementale, il y a un fossé qui sépare les uns et les autres. Une conception philosophique du management différente, incompatible. D'un côté, on décide à deux ou trois puis on demande à la majorité loyale et fidèle, engagée sur le budget, de suivre, quitte à ne pas la faire participer au processus de la décision ; de l'autre, des pratiques démocratiques qui prennent systématiquement en compte le mandat électif et reviennent à la source, à la base, c'est-à-dire aux conseillers communautaires et aux conseillers municipaux associés à la concertation.

Henri de Raincourt, fin politique, le dit clairement. "Nous nous sommes unis autour et pour le territoire de l'Yonne, et nous avons ainsi créé une force qui n'est pas prête de s'éteindre.

"Cette force marque, dans le département, l'émergence d'une identité nouvelle. Une flamme vient de s'allumer et elle va briller sur d'autres dossiers".

 

Paupérisation

 

Que retenir, quels enseignements ?

Des pistes de travail ont été présentées à l'exécutif au conseil départemental dès le début de l'année.
Le CD89 s'y est égaré en septembre.
Le CD 89 tels des poissons rouges qui ont tourné dans leur bocal en s'exonérant du réel, des containtes techniques, de la loi et on en passe.
Le degré 0 de la politique fiction pour accepter, finalement, le travail fait par les autres, c'est-à-dire les intercos, 16 mois après le publication de la loi.

Tout cette mascarade pour couvrir la vacuité de la commission développement économique du CD 89, depuis 7 ans. Un septennat d'incantations voire de lutte pour que toute l'Yonne se paupérise, à l'image du Tonnerrois.

Cette commission présidée par Maurice Pianon, mérite-t-elle encore d'exister uniquement pour le Tourisme (?) et si oui, pourquoi cette présidence n'est-elle pas confiée à Anne Jérusalem car c'est elle, qui fait le boulot (la stratégie au sein de la commission et à l'ADT). Question : qui touche l'indemnité ?

Dans ces conditions et en perspective, des questions fondamentales se posent. 

Laissons de côté le  scandale de Yonne Arts Vivants en liquidation et en-dehors de toute légalité. D'un mot, le département envoie la patate chaude ou le petit singe sur les épaules des Intercos. En attendant les professeurs de musique tentent de se recaser dans les intercos. Mais trouver un employeur quand on donne des cours dans de multiples communes relèvent d'un imbroglio insensé.

Alors la question, venons-y. Qu'adviendra-t-il des outils qui n'ont pas travaillé et dont les intercos ne veulent pas ?

Par exemple YAC (Yonne active création) autre satellite du département suivi de près par le préfet.

L'explosion est proche. 2 millions appartiennent au CD 89. Et la structure de 4 salariés a embauché 4 personnes supplémentaires. On ne dira pas qui car on respecte les personnes. Qu'en pense le préfet de l'Yonne ?

Si l'objectif caché du président André Villiers - et de son mentor Guillaume Larrivé qui s'en défend - était de mettre sur orbite les présidents d'intercos et de les faire travailler ensemble dans l'intérêt du bien commun de l'Yonne, alors, on peut dire qu'il a réussi, au-delà de toute espérance. D'un mot, ce qu'il ne pouvait ou voulait réaliser au sein de l'assemblée départementale, il l'a fait à l'extérieur de l'enceinte. Maestro chapeau ou plutôt, chapeau maestro !

Le maestro si maesto il y a vraiment, n'est-il pas Michel Pisani, président de la SEM Yonne Équipement, 78 ans, homme d'entreprise, discret et efficace, auquel Henri de Raincourt a rendu hommage malgré lui, en affirmant qu'il était un grand monsieur.

 

Pierre-Jules GAYE


 

Guy Férez a réussi à faire rire ses collègues, dirait-on ... (DR)

 

Au centre, Michel Courtois maire de Charny (DR)

 

L'ancien ministre, sénateur Henri de Raincourt, président de la communauté des communes du Gâtinais en Bourgogne, a rendu hommage à Mafhoud Aomar pour son engagement et et son implication constants (DR)

 

En pull rouge, François Boucher, maire de Migennes, président de la communauté de communes du Migennois, conseiller départemental

 

Nicolas Soret, président de la Communauté des communes du Jovinien, conseiller départemental