Le philosophe Marcel Gauchet (DR)

 

Directeur d'études à l'Ecole des hautes études en sciences sociales, rédacteur en chef du Débat, l'une des plus prestigieuses revues françaises qu'il a fondée avec Pierre Nora en 1980, auteur commenté dans le monde entier, Marcel Gauchet n'est pas né avec une cuillère d'argent dans la bouche. Fils de cantonnier et de couturière à domicile. Mère catholique fervente, père ancien combattant gaulliste.

Derrière le diagnostic à première vue pessimiste de son livre "Comprendre le malheur français" en collaboration avec Eric Conan et François Azouvi, Stock, 2016, on sent une invitation pour la jeune génération à essayer de faire de son mieux, explique Céline Bähr, organisatrice de cet événement.

Gauchet qui est venu souvent à Auxerre dans les cadres des "Entretines d'Auxerre est un «démocrate conséquent» qui réfléchit autant à la politique qu'à la religion ou à la psychiatrie. Un héritier paradoxal de Tocqueville, venu de l'ultragauche et qui se revendique toujours «socialiste», mais qui a pris en grippe «la connerie gauchiste».

On l'accusait d'être passé à droite en se ralliant au «libéralisme». Il est même accusé de diffuser des poncifs ultra-réactionnaires.

Il s'explique : «Il y a un fait libéral qui constitue l'une des articulations de nos sociétés : les libertés publiques et l'indépendance de la société civile. De ce point de vue, tous les non-totalitaires sont des libéraux. Même Krivine a des faiblesses de ce côté-là...».

Mais, poursuit-il, «le vrai partage entre la gauche et la droite se fait sur la question de la justice sociale. Or je continue à croire que l'on peut changer la société en fonction de cet objectif». (Libération 7/11/2003).

C'est un des grands intellectuels français dont les dizaines d'ouvrages de référence et d'articles ont été traduits dans vingt langues, qui sera à Auxerre, samedi (17 heures) au "89", boulevard de Verdun.