C'était en 1816, il y aura 200 ans le 2 juillet prochain.

Ce jour là, la frégate La Méduse s'échoue sur le banc d'Arguin, au large de la Mauritanie, à deux jours de mer de la côte.

Faute de canots en nombre suffisant, seuls les nobles embarquent.

Pour les 147 malchanceux restants, il faudra se contenter d'un radeau, construit à la hâte lors de l'échouage pour tenter de délester le bateau avant qu'il ne se couche. C'est avec les mâts que le radeau fut construit et assemblé.

Commence alors ce qui allait se transformer en une véritable tragédie humaine.

Le radeau s'enfonce et les rescapés ont de l'eau jusqu'aux cuisses.

Terrorisés, persuadés qu'ils vont mourir de soif et de faim, incapables de manoeuvrer leur embarcation, ils vont s'entretuer et... se nourrir des morts, à peine 48 heures après le début de leur errance.

Lorsque le vaisseau l'Argus les retrouve au bout de 10 jours, ils ne sont plus que 15 à bord, dont 5 mourront peu après. Dix ont témoigné. Pour suirvivre c'est le tirage au sort qui désignant celui qui allait être dévoré. Les morceaux de chair humaine étaient d'abord trempés dans l'eau de mer puis sèchés au vent.

Cet épisode peu glorieux de la marine nationale, demeure vivant sans doute grâce à l'un des plus fameux tableaux du Musée du Louvre qui inspira le peintre progressiste Géricault dont l'oeuvre "Le Radeau de la Méduse", constitue un authentique travail d'enquête journalistique.

Deux cents ans après le naufrage Jacques-Olivier Boudon, historien et spécialiste de Napoléon, publie "Les Naufragés de la Méduse".

Fruit d'un important travail d'archives, son ouvrage retrace l'histoire de cette funeste odyssée et les affrontements politiques qui suivirent.

 

L'échouage dans un banc de sable de la Méduse au large de la Mauritanie. Le navire était dirigé par un commandant qui n'avait plus navigué depuis 25 ans (DR)

 

Un détail du tableau célèbre de Géricault. Sans commentaire (DR Musée du Louvre)

 

Le Radeau de la Méduse (1819), tableau de Théodore Géricault, Musée du Louvre (DR)