POLITIQUE
Primaire PS 89 : Hamon marque sa différence
le vendredi 06 janvier 2017, 10:23 - POLITIQUE - Lien permanent
Les
membres du comité de soutien au candidat Benoît Hamon à la primaire du
PS ont lancé la campagne dans l'Yonne à Auxerre, au Biarritz place des Cordeliers
Il est souvent décrit comme le «troisième homme» de la campagne de la primaire socialiste. Avec un programme qui le situe à gauche du PS, Benoît Hamon peut espérer peser sur l'élection. Son programme vise notamment, selon ses propres termes, à «inventer une société où l'accomplissement n'est pas dans le travail».
La conseillère départementale, Françoise Roure, Mani Cambefort et Daniel Lubraneski, membres du bureau fédéral du PS, ont mis en perspective les grands axes du programme de leur favori.
Benoît Hamon présenté comme un homme « de la modernité », « plus jamais socialiste sans être écologiste », défendant « un autre modèle de développement, marqué par un mode de croissance tempérant », et prônant « une existence ne se réduisant pas au travail ».
L'mabition de Benoît Hamon est de créer les conditions d’un rassemblement de la gauche et des écologistes. « Un revenu universel d’existence » déconnecté du travail et de l'assurance au travers des cotisations, qui peut s'additionner à d'autres revenus issus du travail, dans une France pro-européenne mais autrement qu'aujourd'hui.
De gauche à droite : Daniel Lubraneski, patron du PS à Auxerre, Françoise Roure conseillère départementale du canton de Joigny et Mani Cambefort, membre du bureau fédéral comme les deux premiers, responsable de la section PS de Saint Julien-du-Sault-Villeneuve sur Yonne (DR)
Le programme Hamon
Supprimer la Loi Travail
C'est la première mesure que Benoît Hamon promet de prendre s'il est élu président de la République. Selon lui, cette loi «a été faite uniquement pour les gens qui sont heureux d'aller bosser le matin». Lorsque la loi avait été adoptée, il s'était déja montré très critique, estimant que «avec la Loi Travail, on travaillera plus en gagnant moins», et que de plus ces baisses de salaires n'entraîneront pas de créations d'emplois.
Mettre en place un revenu universel
Afin de prendre en compte les évolutions de la société et la robotisation croissante des emplois (les emplois de services, notamment), Benoît Hamon propose de mettre en place un revenu universel de 750 euros par mois (530 euros dans un premier temps) pour tous les citoyens majeurs, qu'ils travaillent ou non. Ce revenu doit «donner à chacun la liberté et le pouvoir de travailler moins sans réduire ses revenus».
«Le revenu universel est un instrument incroyable de redistribution. Pour son financement le niveau des prélèvements augmentera (...) mais quasiment exclusivement sur les plus hauts revenus», a expliqué Benoît Hamon.
L'idée de revenu universel (également appelé «revenu de base») a fait ces dernières années l'objet de nombreuses expériences sur des petites échelles, comme récemment en Finlande. L'idée est de permettre d'éliminer le chômage en partageant les emplois disponibles, dont une partie à été détruite irrémédiablement, sans être remplacée.
Les différentes études ont montré que le revenu minimum n'incitait pas ses bénéficaires à cesser toute activité, mais plutôt à réduire leur temps de travail pour privilégier d'autres activités pas forcément rémunératrices (s'occuper de sa famille, faire du bénévolat, se consacrer à des activités sportives ou artistiques...).
Le coût de cette mesure en France est chiffré par Benoît Hamon à 300 milliards d'euros par an. «C'est beaucoup mais quand la France d'après-guerre a créé la Sécurité sociale, c'était une mesure équivalent à son PIB», a expliqué le candidat.
Il serait couvert par des «fusions ciblées» avec les minima sociaux (dont le coût est de 23 milliards d'euros), les aides au logement (18 milliards), et les prestations familiales (53 milliards). Il souhaite également retirer 24 milliards d'euros de l'individualisation de l'impôt sur le revenu et s'attaquer aux niches fiscales (84 milliards d'euros) et à l'évasion et l'optimisation fiscales (80 milliards d'euros, selon lui).
De plus, permettre aux citoyens de s'occuper de leurs familles, par exemple, impliquerait des économies en matière de santé, alors que le temps libre dont ils disposeraient les inciterait à consommer davantage.
Réduire le temps de travail
La réduction du temps de travail serait permise par la mise en place du revenu universel. «On sait que nous allons avoir un bouleversement grâce à la révolution numérique. Mon analyse c'est que dans beaucoup de domaines le travail va être beaucoup plus rare, il doit donc être partagé», explique Benoît Hamon.
«Notre modèle de développement est dépassé, on court derrière un demi-point de croissance et on lui sacrifie le code du travail et nos modèles sociaux», a estimé Benoît Hamon sur France 2. «Je pense que le travail, c’est important, et j’ai lutté pour faire reconnaître le burn-out mais il faut reprendre la marche vers la réduction du temps de travail à la fois pour le bien-être au travail et pour la réduction du chômage. En raison de la révolution numérique, 43 % des emplois en France seraient menacés», explique le candidat.
Taxer les robots
C'est une idée qui avait déja été défendue dès la fin des années 60 par un certain Michel Rocard. L'idée est la suivante : puisque les robots remplacement progressivement nombre d'emplois (caissières dans les supermarchés, et bientôt livreurs et chauffeurs de taxi), pourquoi ne contribueraient-ils pas à la redistribution des richesses ? Benoît Hamon souhaite ainsi fixer aux robots un salaire fictif sur lequel l'Etat prélèverait un impôt réel. Un revenu qui permettrait de financer d'autres mesures, notamment le revenu universel.
Passer à la VIe République
Juegeant les institutions de la Ve République obsolètes, Benoît Hamon veut passer à une VIe République qui donne notamment plus de poids au Parlement, afin de mettre fin à la «monarchie républicaine» et au «mythe de l'homme providentiel», comme il qualifie le poids donné actuellement au président de la République. L'ancien ministre prône un mandat unique de sept ans pour le président, qui serait responsable devant le Parlement. Il souhaite également introduire une dose de proportionnelle aux élections législatives, et prendre en compte le vote blanc. Enfin, il veut réformer le Sénat.
Mettre en place un 49.3 citoyen
Dans la cadre de la mise en place de cette VIe République, Benoît Hamon veut instaurer un «49.3 citoyen». Concrètement, cette mesure permettrait à 1% des électeurs (soit 450.000 personnes) de demander l'examen ou la suspension de l'application d'une loi.
Donner plus de moyens à l'éducation
L'ancien ministre de l'éducation souhaite recruter 40.000 enseignants et créer un service public de la petite enfance afin de permettere à tous les parents de faire garder leurs enfants. Il ambitionne également de consacrer 1% du PIB national à la culture.
Donner la priorité à l'écologie
Avec la volonté de remettre l'écologie au coeur de la politique, Benoît Hamon souhaite notamment sortir du diesel à l'horizon 2025 et atteindre 50% d'énergies renouvelables en 2025. Il souhaite également lancer un grand plan de rénovation énergétique des bâtiments publics et privés, ou encore réduire la place du nucléaire, tout en conservant l'interdiction de l'exploitation des gaz de schiste. Il souhaite également négocier au niveau européen pour que 400 millions d'euros de la PAC soient consacrés à l'agroécologie.
Instaurer des visas humanitaires pour les réfugiés
Benoît Hamon souhaite que la France montre plus de «solidarité» envers les réfugiés en augmentant son aide financière, en développant les «visas humanitaires» et en accordant un «droit au travail» pour les nouveaux arrivants. «Nous n'accueillons que 0,12% de notre population, en deçà de la moyenne européenne de 0,20%», a-t-il déploré, évoquant notamment la situation à Alep. Le candidat souhaite également que «la France augmente le niveau de sa contribution» au Programme alimentaire mondial, et veut «en finir avec les accords du Dublin, qui veulent que la Grèce et l'Italie supportent le poids de l'accueil des réfugiés».
L'ancien ministre de l'Éducation compte «développer les visas humanitaires», «pour que ceux qui ont décidé de venir en Europe (...) ne le fassent pas dans des conditions où ils risquent leur vie». Il souhaite également multiplier par deux le nombre de places en CADA (Centre d'accueil de demandeurs d'asile).
Le député des Yvelines souhaite que la France s'inspire du «modèle allemand ou nordique» concernant l'accueil des réfugiés : «En Suède par exemple, on pratique un accueil bienveillant des migrants, avec la possibilité d'apprendre la langue, de s'insérer dans le monde du travail», a-t-il souligné.
Légaliser le cannabis
Dénonçant l’«hypocrisie» de la répression, coûteuse et inefficace, le député des Yvelines propose de légaliser le cannabis et de confier sa distribution à l’Etat, pour «tarir l’économie souterraine et les violences». Comme le tabac et l'alcool, le cannabis rapporterait également d'importantes rentrées fiscales à l'Etat.
Prisons : sortir de la «culture de la détention»
Admettant qu'il faut «améliorer les conditions d'incarcération» dans les prisons, Benoît Hamon estime que «ce n'est pas en construisant de nouvelles places qu'on règlera le problème» et qu'il fallait d'abord sortir de la «culture de la détention». Le député des Yvelines a plaidé pour un renforcement des «moyens du Spip» (service pénitentiaire d'insertion et de probation) et souligné que, «pour qu'une peine soit efficace, il faut accompagner et préparer la réinsertion des détenus».
Benoît Hamon souhaite aussi que «tous les établissements pour peine soient équipés d'unités de vie familiale» et que «des bureaux de vote soient installés dans les prisons». Il propose également une revalorisation de l'aide juridictionnelle avec l'objectif de tendre «au niveau du Smic». Pour la financer, Benoît Hamon a imaginé d'instaurer une «contribution de solidarité pour les cabinets d'avocats qui ne font pas d'aide juridictionnelle».
Société : des droits pour tous
Benoît Hamon souhaite aligner le congé paternité sur le congé maternité, afin de ne pas faire porter à la mère la charge de l'enfant. Il veut également étendre la PMA aux femmes seules et aux couples homosexuels, autoriser les demandeurs d'asile à travailler ou encore créer un visa humanitaire pour une protecetion temporaire.
Commentaires
Je lis que le revenu universel de Monsieur Hamon sera financé par un nouvel impôts sur le patrimoine. En voila une idée.... j'espère que cette idée sera présentée aux vignerons Chablisien. Ils vont apprécier ...
Parfois il conviendrait de définir ces expressions valise: valeur travail? assistanat?
Qu'est-ce que travailler? Avoir une activité rémunérée? Ou une activité qui diffère du jugement porté par autrui? Si, le dimanche j'entretiens un vaste jardin, on considèrera que c'est un loisir comme un autre, si je le fais le lundi en gagnant ne serait-ce qu'une modeste piécette, on dira que c'est un travail.
Si j'ai un métier intellectuel et que je lis dans mon fauteuil, c'est un travail nécessaire pour mettre à jour des connaissances. Pour le passant travailleur manuel, j'ai bien de la chance d'être payé pour ce qui est pour lui une occupation de vacances.
Et puis, rappelez vous "La mouche du coche", celui qui donne le plus l'impression de travailler est-il réellement le plus utile à la collectivité?
Si le travail a une valeur mesurable, le travail d'un PDG du cac 40 vaut-il 1000 fois plus que le salaire moyen des employés de son entreprise?
La définition de l'assistanat à l'origine est:"le fait d'être assisté, d'être secouru par des organismes publics ou privés". C'est une dérive sémantique qui nous vient le la pensée économique libérale qui en a fait un terme péjoratif pour dénoncer on ne sait "profiteurs" du système de solidarité qui a commencé à se mettre en place, non pas à partir de 1945, mais dans l'Allemagne de Bismarck à la fin du XIXème siècle.
Enfants de la DDASS, nous étions appelés "les assistés"...,il me vient en mémoire cette parole d'un pion au lycée clamant en début d'année à travers l'étude:" les assistés, allez chercher vos bons de transport", stigmatisation naïve!
L'extrême gauche dénonce les aides (CICE etc...) aux grandes entreprises comme étant de l'assistanat!
Tout est relatif n'est-ce pas!
Le mérite du programme de B Hamon mais ce n'est pas le seul à ouvrir ses perspectives, ce n'est pas, à mon sens de donner une solution à mettre en oeuvre le lendemain de l'élection mais de réfléchir à moyen terme sur ce que sera le travail, ou à la mise en place d'un revenu minimum décent quelque soit les aléas de la vie dans une société où le travail utile sera plus rare et les périodes de chômage plus fréquentes ( le secteur de la banque prévoit 13000 emplois à supprimer dans les années à venir, localement de nombreux emplois dans le domaine de la culture disparaissent avec la baisse des subventions, ce ne sont que des exemples).
Quant aux prises de position des élus et notables, on ne voit pas bien en quoi elles ont plus d'importance que celles de tout électeur anonyme si ce n'est de nous montrer que les engagements de campagne peuvent fluctuer avec la conjoncture politique nationale.
Le changement n'est pas tout à fait récent et le responsable de la section auxerroise est NicolasBriolland. Bien à vous et bon week-end
@ Jocelyne Gallardo
le responsable de la section auxerroise est Daniel Lubraneski suite à la démission de l'ancien président
le premier secrétaire fédéral de l'Yonne est Guy Paris
À moins que cela n'ait changé tout dernièrement mais ça se saurait
Il me semblait que le "patron" du PS à Auxerre était Guy Paris...
Ce programme national est très proche de celui de Mélanchon et relance l'idée d'une sixième république que j'ai toujours défendue. Le programme écologique rien à dire, très réaliste et au demeurant indispensable et prioritaire L'idée d'un revenu universel est bonne mais le financement trop simpliste.
Dans ce programme il manque l'essentiel, le budget de l'armée. Contrairement "aux Bobo" de tout bord, j'estime que le porter à 3 % sur deux quinquennats me parait comme l'écologie une priorité. Pas pour faire plaisir à l'OTAN, mais pour développer et rénover une armée de volontaires et notamment le corps de gendarmerie. Enfin recentrer ses actions sur la défense interne et diminuer les missions extérieurs.
Mais les citoyens de l'Yonne ne peuvent se contenter d'un programme national.
Prenons l'écologie liée intrinsèquement au tourisme sur l'Auxerrois, c'est la panne sèche et la position de la région frise la démagogie.
En effet affirmer que le tourisme s'impose comme un secteur important de l'économie écologique, alors que dans l'Yonne, il y a quelques années les élus ont laissé détruire des baignades à attrait touristique à cause d'un Préfet un peu trop zélé (Gurgy, Augy, Trucy, ....) relève de la désinformation. Certaine communauté de communes ont réagi, comme celle de Mailly la ville ou de Vermenton, mais celle de l'Auxerrois en a laissé fermer deux sans état d'ame.
De mème qu'elle refuse d'aider la commune de Gurgy de réaliser son plan d'eau qui serait pourtant porteur d'emplois touristiques.La ville d'Auxerre, quand à elle, a été jusqu'à se débarrasser de son terrain de camping municipal tellement le tourisme la passionne. Le véloroute n'est pas achevé et une magouille sur son tracé est en train de naitre, mais surtout il manque d’équipement.
Indifférent à la décadence de l’Yonne mais surtout de l'Auxerrois, les élus font de la publicité gratuite pour les riches vignerons et pudiquement ils appellent cela de l'oenotourisme! et le nouveau dada du Maire d'Auxerre après la place de l'arquebuse, c'est un hotel de luxe 5 étoiles.
Alors si le comité de soutien pouvait donner aussi son avis sur la politique locale qu'ils proposent ce serait sympa.
Les primaires donnent l’occasion de voir la « ventilation » des élus dans les différentes « écuries » afin d’obtenir une bonne position pour le futur. (Les plus malins courent dans deux écuries)
Pour ceux qui rêvent, qu’ils se rassurent objectif n’est pas de mettre en œuvre un programme pour améliorer notre quotidien, mais d’obtenir des postes.
Nous avons ainsi une classe politique importante composée de gens qui vivent de leurs mandats avec à proximité toute une frange qui souhaite « entrer dans la carrière » pour en vivre ou améliorer le quotidien par des indemnités. Les primaires nous donnent l’occasion de voir ce spectacle assez croquignolesque.
Le système est assez pervers, Madame Roure doit le découvrir, il y a prime à l’absence de travail, par exemple un conseiller départemental « inactif et docile » est plutôt bien considéré et aura l’appui de son Président lors du renouvellement de son mandat. Les « turbulents » qui n’adhèrent pas à un esprit de groupe, jugés trop « électron libre » ne sont guère soutenus.
Pas étonnant que ces gens là imaginent des systèmes ou l’on donne de l’argent au gens sans aucun travail en contrepartie….en plus c’est tellement démagogique.
Comparer la mise en œuvre d’un « revenu universel d’existence » avec la création de la Sécurité Sociale (alors que notre pays connaissait une très forte croissance dans l’après guerre) est une comparaissons ……assez hardie.
Les primaires sont un système à double étage, une campagne pour être élu dans son camp et une campagne (la présidentielle) pour être élu par les Français. Pour séduire des électorats différents (surtout avec une gauche plutôt minoritaire) il faut donc des programmes différents. Nous allons donc voir les girouettes tourner au printemps…..