Tout le monde se gargarise après la conférence de presse de François Fillon le lynché. Et d'abord les cervelles fragiles et les gogos qui n'attendent que le vent pour aller dans son sens. 

Fillon s'est excusé auprès des Français qui n'acceptent plus les anciens usages dans la République. Les élus travaillent en famille et se rémunèrent sur les deniers publics.

Certes, il a eu le courage ou la lucidité d'aller au devant de la meute qui lui a mordu les mollets voire plus haut. Les journalistes impitoyables avec leurs questions insistantes qui dérangent. Mais bon.

Cela dit, l'ancien Premier ministre de Nicolas Sarkozy, maintient sa posture et ne lâche rien.

Il n'a rien fait d'illégal et peut tout justifier. D'ailleurs toutes les pièces du dossier contesté - rémunération femme, fils et fille - seront ce jour sur son site internet. Chiche.

D'un mot rien de nouveau sous le soleil, hors les excuses qui ne mangent pas de pain.

Mais sans doute François Fillon a-t-il avant tout calculé son retour sur le plan politique - après ce coup dans l'estomac qui m'a déstabilisé - qui est un tout autre registre.

Alors là oui, il a démontré qu'il n'y avait pas de plan B, le plan Bérézina comme il dit, en dépit des manoeuvres multiples des uns et des autres pour le tuer. Le dernier pré-plan étant le plan Baroin le voisin de Troyes ex-futur premier ministre de Sarkozy. Qui rassemble les sarkozistes, Dati en bête de somme, à qui on prête la charge contre Fillon.

Voici dont tel Phénix, Fillon réinvesti par lui-même, par défaut une nouvelle fois, l'objectif étant d'éliminer Sarkozy le battu revenu comme candidat.

Combatif Fillon, oui. Encore faut-il viser juste et avoir l'intelligence de la situation. Manifestement il ne l'a pas. Et n'a pas compris le message gallois. Celui de son épouse.

Il n'a donc pas compris - et Pénélope non plus, pour autant qu'elle ait son mot à dire - qu'il n'a rien démontré quand bien même s'est-il montré convaincant en apparence ; que la question concernait surtout le montant pharamineux des sommes d'argent en jeu.

Si Fillon était grand il aurait dit, sachant qu'il en a les moyens ...  : Je consigne les sommes en question à toutes fins utiles. Et je les mets à disposition en attendant que passe la justice.

Ce monsieur Fillon se serait placé au-dessus de la mêlée. Comme le général de Gaulle.

Et eut été crédible aux yeux de tous, car c'est bien de cela qu'il s'agit.

Certains rétorqueront que c'est une autre époque. C'est vrai.

Ce n'est pas un réquisitoire. Le monde change.

Macron, Mélenchon, Hamon, Bayrou, Le Pen, ne perdent rien pour attendre.

 

P-J. G.