FIGURES
À la découverte de la poétesse Marie Noël dans sa maison d'Auxerre
le vendredi 24 février 2017, 06:49 - FIGURES - Lien permanent
Un webdocumentaire qui éclaire la plus grande poétesse du XXème siècle et le remue-ménage autour d'elle en cette année commémorative du cinquantenaire de sa mort
Un webdocumentaire sur la poétesse Marie Noël avec des témoignages et lectures émouvants dans sa maison à Auxerre et son appartement qui font l'objet de travaux de recherches et de restauration dans le cadre de l'année du cinquantenaire de sa mort.
Une lettre d'Aragon à Marie-Noël, une lettre de Marie-Noël à Colette, la payse, qui ne se sont jamais rencontrées, lues par Alain Cattagni président de la société des Sciences de l'Yonne et Jean-Guy Bègue, administrateur, qui évoque aussi des souvenirs personnels, son épouse faisant partie de la famille des Rouget.
Des documents qui font trembler les doigts
On découvre une Marie-Noël espiègle, qui compose des petites chansons amusantes pour ses neveux et les joue au piano, et on peut imaginer son sourire à la grâce sans âge, pure. Le mystère de cet homme entrevu par la fenêtre et aimé à jamais, sans doute reconnu par elle comme Ce Lui qui pourtant ne se fera pas connaître, de nous en tout cas. La douloureuse perte de ce frère mort à Noël et dont l’absence saignera toujours en elle…
Sa chambre, à l’élégance modeste mais précise, celle d’une femme qui aime les beaux objets qui lui parlent d’autres gens en chuchotant « tu te souviens ? ». Maison refuge et temple, protection chaleureuse et veillant jalousement sur le travail de sa protégée et ses vibrantes émotions qui éclatent en mots, vers et contes…
Des documents qui font trembler les doigts de plaisir, ces lettres d’autres grands de la plume de son temps, ou qui lui accordent prix, honneurs et reconnaissance. Ces phrases adressées à une Colette qui vient de s’en aller, Colette sa payse dont la mort est ici célébrée et non pleurée, comme on accompagnerait quelqu’un à la porte vers un ailleurs qu’on n’a pas encore le droit de visiter.
On découvre, enfin, une Marie-Noël très vivante, discrète et vraie, une petite lumière à cheveux blancs qui savait rire et pleurer.
Suzane DEJAER
À droite, la lettre manuscrite de Marie-Noël à sa payse, qu'elle ne connaissait pas étant pourtant toutes deux de l'Yonne
La deuxième page d'une lettre d'Aragon à Marie-Noël exhumée par Alain Cattagni parmi les caisses de documents découverts et qui sont l'objet de dépoiullement et classement
Le porche d'entrée de la furure Maison des écrivains, vu côté jardin
Les travaux de restauration sont en cours au rez-de-chaussée de l'Hôtel particulier, siège aujourd'hui, de la Société des Sciences de l'Yonne, à qui la poétesse a légué sa maison. l eprsident Cattagni explique la nature et les arcanes des travaux
Le lit de Marie-Noël st demeuré tel quel
L'émotion se lit sur le visage d'Alain Cattagni après la lecture de la lettre d'Aragon
Commentaires
C'est toujours avec plaisir qu'on lit ces reportages autour de la mémoire de Marie Noël. Bravo.
J'ai visité plusieurs fois la maison et j'ai hâte de la voir après sa restauration.
Les intervenants nous livrent des « secrets », notamment en ce qui concerne Marie Noël et la musique, aspect moins connu que l'oeuvre purement littéraire, mais très intéressante. Si des compositeurs et interprètes bien connus ont utilisé ses poèmes, il faut citer aussi Raphaël Passaquet, figure musicale auxerroise pendant une trentaine d'années, qui harmonisa des textes tirés de différents recueils de poèmes, mis en musique pour choeur mixte et accompagnement au piano par Raymond Touati et chantés par différents choeurs.
L'ami que j'avais au logis (Désenchantement). Trois peines sont autour de nous (Chant dans la nuit). J'ai dans le cœur un grand amour (Chants de la merci).
Et sur une mélodie de Marie Noël -la compositrice- 3 poèmes des Chants Sauvages harmonisés a cappella par R.Passaquet :
Plainte dans le soir, Ronde dans le soir, Chant de nourrice.
J'en oublie certainement. Plusieurs Auxerrois ont chez eux des enregistrements, entre autres le disque 33 tours « Hommage à Paul Berthier » (Direction R.Passaquet). Paul Berthier qui harmonisa Cantique de Pâques et Litanies de la Semaine. Une archive à conserver précieusement -tout un pan de la vie musicale auxerroise.
Parmi les très nombreux articles relatant la vie et l'oeuvre de Marie Noël, je citerai celui de l'Yonne Républicaine du 25 janvier 2000 : Quand elle est morte la poétesse à l'occasion de l'exposition « Un siècle à Auxerre ». Et bien sûr les différents reportages d'auxerretv : Rubriques > Figures.
Un coup d'oeil sur le net permet de voir la liste impressionnante d'ouvrages la concernant.
Terminons par l'exposition à la bibliothèque d'Auxerre, fort bien conçue, qui présente sur des panneaux la vie et l'oeuvre de Marie Noël et des documents en vitrines.
Quels témoignages vivants et énergiques... Une joie émane de tout ça, ainsi que de ce charmant salon qui parle d'élégance et discrétion, d'une personne non publique qui pourtant donne et donne encore!
Merci AuxerreTV pour ce documentaire...