La fête est née aux Etats-Unis, un 28 février 1909, fille des femmes et du parti socialiste d’Amérique, baptisée National Woman’s Day. Et puis elle a défriché la jungle du royaume des hommes « Men Only », et à coups de machette donné forme au droit de vote, le droit au travail, la fin des discriminations au travail.  On la décore parfois d’un qualificatif grandissant comme Internationale ou même Mondiale. Ou, plus terre-à-terre, Journée de la femme.

 

Le chat de Philippe Geluk (D.R.)

Je pourrais en profiter pour rappeler tout ce qui serait encore à faire pour les femmes, en urgence, en toute égalité et franchise. Mondiale, la fête ne l’est certainement pas, ni réellement internationale sauf à frontières très rapprochées. Et même, là où on en parle le plus, ce qui fut gagné et obtenu sur des documents contresignés par des hommes qui s’engageaient à veiller à ce que désormais on ne revienne pas en arrière… on sait qu’on rame pour se maintenir en avant. Tous les clichés se bousculent et semblent contenus dans un nodule enflammé, le maintien sournois du droit de cuissage. Le « privilège maléfique » d’inspirer le désir ou pas. Chaque femme l’a approché : de trop près ou de trop loin selon qu’elle représentait une proie convoitée. Chaque femme a appris à esquiver, gifler, manœuvrer, survivre…

Et ma foi… elles sont bonnes, non ?

Et elles méritent leur petit bouquet de mimosa, fleur pimpante et spontanée qui fut choisie pour commémorer les ouvrières mortes dans l’incendie de leur usine textile à New York le 8 mars 1908. Non… pas simplement « mortes dans un incendie » mais assassinées, ni plus ni moins, par leur patron, un certain « monsieur » Johnson qui, las de leur grève pour obtenir de meilleures conditions de travail, les a enfermées et a mis le feu, un feu qui fit 120 victimes.

Les femmes sont bien des choses, du meilleur au pire. Rien de réellement « faible » sauf peut-être parfois « musculairement » et principalement dans la liberté d’agir. Car ce sont les femmes qui portent les enfants, la semence de l’homme, et la font germer et grandir, puis fleurir. Ça prend du temps, et c’est là que l’homme doit voir l’unique « faiblesse » réelle de la femme, là que son esprit ou instinct protecteur doit intervenir. Puisque c’est sa récolte qu’il lui a confiée.

Et il ne s’agit pas que des mères, mais des femmes qui gravitent autour de cette descendance, parce que pour faire fleurir des plantes vigoureuses chargées de graines pouvant résister aux nuits froides et journées suffocantes comme aux changements de saison, sachant se tourner vers le soleil ou se refermer sous la pluie, il faut aussi les autres femmes, celles qui expliquent… celles qui disent « aime ton père », « regarde cet homme, c’est ton père », « ce que ta mère n'a pas eu le temps de te dire,je vais te le dire, moi »

Le respect de la femme est le respect de l’humanité, parce que l’homme qui offre ses forces et les unit à celles de sa femme répond à l’amour par l’amour. Qu’il soit sentimental, passionné, de devoir ou d’une solide affection, chacun son union, mais là où il y a eu engagement, un engagement qui en plus a produit une descendance, il doit y avoir protection mutuelle. Elle porte et fait grandir ses enfants, il couvre ce petit groupe de sa vigilance et bienveillance.

Trop souvent pourtant hommes et femmes sont induits à se comporter en compléments  indispensables mais ennemis. Les amalgames que l’on recommande tant d’éviter tombent en masse dans le dossier « les hommes sont, les femmes sont ».

Alors… à tous, un peu d’analyse personnelle avant de rejoindre le chœur qui dit que toutes les femmes sont… et que d’autre part tous les hommes sont

Bonne journée du 8 mars, bon mimosa, et … soyez bien dans vos pompes, qu’elles soient à talons ou en daim modèle Richelieu …

             

Suzanne DEJAER

 

Un brin de mimosa, du soleil en pompons