Vendredi soir à Auxerrexpo, réunion publique en faveur de François Fillon (DR)

 

 

Les militants LR et sympathisants sont venus en nombre, vendredi soir à Auxerrexpo à l'occasion de la venue du voisin Troyen François Baroin, maire de Troyes, sarkozyste, ancien ministre de l'Économie et figure centrale du plan B pour remplacer François Fillon le candidat LR issu de la primaire à droite et au centre, secoué par ses démelés judiciaires dans le Penelopegate.

Au lendemain de la publication de ces démêlés, Guillaume Larrivé, sarkozyste, secrétaire départemental du LR dans l'Yonne s'était positionné en évoquant la rupture et qu'il tirerait avec d'autres, notamment un autre sarkosyste François Baroin, toutes les conséquences de la situation.

Le patron du parti les Républicains dans l'Yonne Jean-Baptiste Lemoyne n'a pas pu parler, vendredi soir, à Auxerrexpo pour avoir rallié Juppé et n'avoir pas encore choisi de se ranger derrière François Fillon à qui il avait demandé de se retirer. Il n'était pas non plus sur la scène en fin de meeting pour chanter la Marseillaise. Situation singulière.

Alors que les parlementaires Henri de Raincourt, Marie-Louise Fort, Guillaume Larrivé, le conseiller régional Philippe Saulnier-Arrighi, les conseillères départementales Clarisse Quentin, Valérie Leuger et Isabelle Froment-Meurice étaient alignés supplantant Jean-Pierre Soisson, Guy Roux, Xavier Courtois, Irène Eurliet-Brocardi, Yves Delot, Patrick Gendraud, Christophe Bonnefond, Pascal Bourgeois, Michel Courtois, et d'autres assis au premier rang, tel Jean-Noël Loury monsieur énergie du département non loin de Jean-Baptiste Lemoyne et de Mahfoud Aomar, président de la comcom de l'Aillantais et président de l'association des maires de France 89 dont François Baroin est le président national.

Des tractations ont eu lieu en fin d'après-midi pour éviter de donner une mauvaise image à un meeting de soutien bien orchestré destiné à montrer l'unité fut-elle de façade de la droite regroupée derrière François Fillon le seul "plan" jouable.

 

Lemoyne indépendant

 

Le jeune député Guillaume Larrivé qui sait dévoiler un caractère sectaire lorsqu'il l'estime nécessaire, voulait faire siffler Jean-Baptiste Lemoyne "le  traître" par la salle. Dans l'entourage du député de la 1ère circonsciption, on laissait entendre que Larrivé voulait jouer les petits dictateurs, irréprochable auprès de Fillon alors qu'il a cherché à faire le putsch avec Baroin et veut aujourd'hui fusiller Jean-Baptiste Lemoyne sur la place publique.

On peut imaginer que lors de la réunion à huis clos ou en marge de celle-ci, vendredi après-midi, des parlementaires LR de l'Yonne, François Baroin le voisin aubois qui a de l'expérience et des valeurs, a su trouver les mots d'apaisement et un compromis pour faire taire ces vélléités assez navrantes en regard des enjeux.

Il faut rappeler que le jeune sénateur  de l'Yonne Lemoyne, avait - en-dehors des partis sous l'étiquette "Indépendant" sans le soutien de "la famille" avec la moralisation de la vie politique écrit à la main tout en haut de sa profession de foi - obtenu le meilleur score lors de la dernière élection sénatoriale arrivant haut la main devant les autres candidats dont Henri de Raincourt qui l'avait intronisé avant que le cordon ombilical soit coupé. JBL demeure d'ailleurs apparenté seulement au groupe LR du Sénat.

S'il fut battu, en mars 2015, dans la course à la présidence du conseil départemental de l'Yonne, c'est parce que quelques élus LR ont rallié l'UDI André Villiers à l'instigation de Guillaume Larrivé qui ne souhaitait pas avoir un rival à la tête du département. Il s'en fallut de quelques voix. Jean-Baptiste Lemoyne est, depuis, rentré dans le rang au CD89. Mais il en a sans doute toujours conçu quelqu'amertume, se considérant trahi.

Vendredi soir à Auxerrexpo, après que la Marseillaise a vibré dans la salle, Jean-Baptiste Lemoyne, en aparté, a indiqué qu'il n'avait pas encore pris de décision et qu'il réfléchissait encore quant à son ralliement ou non derrière François Fillon.

"Je fais mon examen de conscience comme on nous l'a demandé... Je suis venu ce soir par respect pour les membres de ma famille politique et par respect pour mes coéquipiers. Je voulais m'exprimer à la tribune, cela n'a pas été possible, dont acte".

Le président élu du parti Les Républicains dans l'Yonne a bien été réduit au silence.

Après le meeting, Jean-Pierre Soisson a accueilli François Baroin dont il a bien connu le père, Michel, haut fonctionnaire, figure de la République, ainsi que Guillaume Larrivé, au restaurant "Le  Saïgon" rue du Nil à Auxerre.

AUXERRE TV publie ci-dessous la video intégrale de la soirée ainsi que le discours que le président de LR89 n'a pas pu prononcer. Chacun pourra se faire sa propre opinion.

 

 

Pierre-Jules GAYE

 

 

 

 

 

 

Discours de Jean-Baptiste Lemoyne à l’occasion de la venue de François Baroin

dans l’Yonne

 

Auxerre, le 10 mars 2017

 

 

Monsieur le Président,

Oui, Monsieur le Président des Maires de France, Cher François,

Monsieur le Ministre, Cher Henri,

Monsieur le Député, Cher Guillaume,

Madame la Députée-Maire, Chère Marie-Louise,

Mesdames et Messieurs les Conseillers régionaux, départementaux,

Mesdames et Messieurs les Maires, Chers Collègues,

Mesdames et Messieurs les délégués de circonscription et conseillers nationaux,

 

Et permettez-moi de saluer la présence des deux candidats désignés par le Mouvement pour en porter les couleurs dans la 2ème et 3ème circonscription, j’ai nommé Clarisse QUENTIN et Xavier COURTOIS !

 

De la même façon, j’adresse également une amicale pensée, en votre nom à tous, à Michèle BOURHIS, que nous sommes très heureux d’avoir parmi nous ce soir.

 

 

Bravo à nos jeunes, emmenés par Céline BAHR et Mathieu ROY !

Et merci à Élise MARTIN et Valérie LEUGER pour l’organisation pratique de cet événement !

 

Mes Chers Amis,

 

Oui je dis bien Amis car même s’il nous arrive d’avoir des approches différentes, des sensibilités, des nuances, nous avons en commun le souhait de l’alternance !

 

Et nous partageons bien des valeurs communes comme le travail, car on n’a rien sans rien, comme l’autorité, car le progrès ne marche pas sans l’ordre, ou comme l’attachement à notre beau pays, la France, fruit de l’action millénaire de nos rois, de nos empereurs et de nos présidents de la République !

Cette histoire de France si présente dans l’Yonne au détour de chacun de nos villages, de chacune de nos églises. Saint Louis qui s’est marié à Sens, le maréchal Vauban né à Saint Léger et, bien sûr, Paul Bert à Auxerre...

Alors ce soir, pour emprunter « un chemin français », puisque c’est le titre de son dernier livre, je vous propose d’applaudir François Baroin ! Il est un homme d’Etat qui est également un homme de terrain.

Troyes, ce n’est un mystère pour personne, s’est transformé depuis 1995.

Au niveau national, il fut en charge de fonctions tant régaliennes qu’économiques. Dès 2003, avec un rapport qui fera date, il est en première ligne sur les questions de laïcité et interpelle sur l’apparition de phénomènes communautaires comme le voile à l’école ou bien les demandes de créneaux horaires réservés dans les piscines municipales. Dans la crise économique mondiale de 2008, il était dans la cabine de pilotage aux côtés du Président SARKOZY !

 

Et depuis hier, il a été chargé d’une mission d’importance, ô combien délicate, puisqu’il est chargé du « rassemblement politique » dans le cadre de la campagne présidentielle de François FILLON. Pour qui lit à travers les lignes, dans un Gouvernement, celui qui est chargé d’une telle mission est en fait le chef de la Majorité…

 

Le Rassemblement politique. Vaste et urgent programme en effet.

 

Beaucoup d’entre nous appartiennent aux Républicains, la formation ayant succédé à l’Union pour un Mouvement Populaire. Laquelle était la consécration de l’UEM, l’Union en Mouvement, ce vaste rassemblement initié par le Président Jacques CHIRAC afin de réunir les gaullistes, les libéraux et les démocrates-chrétiens.

 

Cette alliance, tu t’en souviens François, comprenait à la fois un centriste comme Philippe DOUSTE-BLAZY ou un souverainiste comme Nicolas DUPONT-AIGNAN et ce fut la clé de succès.

 

Force est de constater que la richesse de ces sensibilités s’est peu à peu diluée et, désormais, plusieurs d’entre elles existent indépendamment à l’extérieur… Je suis intimement persuadé que ce n’est qu’au prix de la prise en compte des messages de ces sensibilités que l’on pourra regagner la confiance des Français.

Car oui il y a une demande de souveraineté, de reprise en main de notre destin.

Ainsi qu’une nécessité de libérer les énergies.

Et en même temps qu’un besoin de fraternité pour relancer un ascenseur social qui ressemble de plus en plus à un descenseur…

Tout cela est complémentaire. Ce n’est pas l’un ou l’autre.

 

Au-delà, il y a le rassemblement tout court. Celui des Français.

Car, mes amis, je ne vous cache pas mon inquiétude face aux lézardes que je vois apparaître sur la Maison France. Je ressens profondément un délitement du sentiment d’appartenir à une même Nation, un délitement du sentiment de partager un même destin au-delà des destins de chacun.

Bref, des France, si je puis dire ainsi, se regardent en chien de faïence. La France rurale. La France des quartiers. La France des métropoles. Chacun se disant que l’autre est privilégié par rapport à soi.

L’impossibilité de me résoudre à ce constat est ce qui, à l’époque, m’a conduit à m’engager auprès d’Alain JUPPÉ.

En tout cas, aujourd’hui, dans cette salle, quelles que soient les options ou les préférences personnelles nous avons en commun de vouloir mettre fin à :

 

-      Une politique pénale laxiste : rappelons l’héritage de Christiane TAUBIRA… Comme la suppression des peines planchers ou l’annulation de la construction de places de prison.

 

-      Une politique sociale qui déresponsabilise et qui complexifie à tout bout de champ : je pense par exemple à ce compte pénibilité qui est une usine à gaz pour les artisans, pour les agriculteurs, pour les industriels…

 

-      Une politique éducative au rabais… Souvenons-nous la fin des filières bi-langues au collège ou le refus de l’histoire chronologique décidés par Najat VALLAUD-BELKACEM.

Et nous ne voulons pas que le miroir aux alouettes brandi par Marine LE PEN berne plus de monde encore…

Pour cela, il nous faut faire preuve de pédagogie pour démonter la démagogie. Ce n’est pas toujours évident tant je constate que l’émotion chasse la raison dans les débats, sur les réseaux sociaux également…

Attachons nous à montrer par A + B que les pseudo-solutions à l’emporte-pièce ne sont en fait que des pièges.

-      Piège pour les retraités, qui verront le niveau de leurs pensions érodé par l’inflation ;

-      Piège pour les entrepreneurs, qui verront les taux d’intérêt augmenter et le risque du taux de change revenir ;

Ces convictions nous les partageons chacun fortement.

Alors oui, la semaine dernière j’ai dit ma part de vérité sur le déroulement de cette campagne présidentielle. D’ailleurs, dès le premier comité départemental que nous avions réuni avec Guillaume en février 2016, j’évoquais la nécessité du parler-vrai. Car les Français ne supportent plus les petites hypocrisies. C’est ce que j’ai fait.

Je le sais, cela a pu en choquer.

Inversement, d’autres m’ont remercié de dire tout haut ce qu’ils pensaient tout bas.

Je l’ai fait, en responsabilité, parce qu’il me semblait que nous étions rentrés dans une zone de risque extrême. Parce que depuis les premières révélations de fin janvier, j’ai pris soin de tirer la sonnette d’alarme en privé auprès d’un certain nombre de nos chefs. Sans succès.

D’ailleurs, dans cette période « abracadabrantesque », comme aurait dit le Président CHIRAC, qui n’a pas douté ? Même les ténors nous ont confié en réunion de groupe s’être interrogés…

Si j’ai dit les choses c’est parce que je ne suis pas dans la logique de devenir un rentier des mandats parlementaires. Vous savez, nous, élus, ne sommes que de passage. Nicolas SARKOZY avait d’ailleurs coutume de dire « le temps que l’on met à durer, on ne le met pas à faire ».

Nous ne sommes donc pas propriétaire d’une charge. Nous ne sommes que les dépositaires d’un mandat, confié par les Français.

Et les Icaunais de tous bords m’ont confié ce mandat parlementaire en toute indépendance puisque je n’avais alors pas l’appui de la famille.

Et tout en haut de ma profession de foi, écrit à la main figurait la moralisation de la vie politique. Soyons clairs, si nous voulons échapper au discrédit général qui frappe la vie politique, nous devons nous aussi nous réformer profondément avant de vouloir réformer les Français. Vis-à-vis du mandat reçu des grands électeurs de l’Yonne, je ne pouvais pas me taire.

 

Alors à ceux qui seraient tentés de jeter la première pierre je rappellerai que la famille LR n’a pas été dans la cohésion la plus totale lorsqu’elle était en mesure, avec moi, de reprendre la tête du conseil départemental, 4 ans après que le valeureux Jean-Marie ROLLAND ait dû la quitter…

Voilà ce que je voulais vous dire sur cette folle semaine qui a révélé des fractures.

Chère Marie-Louise, je ne voulais pas te croire lorsqu’il y a plusieurs mois déjà tu faisais part de tes réticences sur le système des primaires. Grâce à Isabelle FROMENT-MEURICE et aux centaines de bénévoles, assesseurs et présidents de bureau de vote, ce fut un grand succès sur le terrain et en terme de participation. Mais tes craintes étaient fondées en ce sens que cela pousse à mettre en avant ce qui différencie plus que ce qui unit.

Alors s’agissant de ce qui nous unit, et pour conclure, soyez persuadé que dans le quinquennat qui s’annonce je serai au Parlement de ceux qui feront tout pour :

 

-      Promouvoir la valeur travail, le libérer ;

-      Protéger les Français sur le territoire national comme dans le monde ;

-      Retrouver la fierté d’être Français ;

Vous l’avez compris, je vous invite à ce que nous regardions ensemble vers un seul objectif : bâtir une Grande France dans une Europe revisitée.

Une France à nouveau grande de ses créateurs, entrepreneurs et artisans.

Une France à nouveau grande de l’excellence de ses productions industrielles, agricoles ou intellectuelles.

Une France à nouveau grande de sa présence et de son rayonnement sur les 5 continents.

Une Europe enfin revisitée pour que le politique reprenne le pouvoir sur la technocratie bruxelloise.

Une Europe enfin revisitée qui, certes, échange avec le monde entier mais ne sacrifie pas tel ou tel secteur d’activité sur l’autel de la naïveté.

Une Europe enfin revisitée pour que perdure la civilisation européenne qui façonna nos pays et nos mœurs.

Vive l’Yonne, vive la République et vive la France !

 

 

On a battu le rappel aux quatre coins de l'Yonne : les militants et sympathisants LR et d'autres qui ont parrainé d'autres candidats, sont venus en nombre vendredi soir, dans les salons coulissants d' Auxerrexpo (DR)

 

François Baroin pendant son discours a pourfendu la gestion socialiste, stigmatisé la sorite de l'euro du FN qui serait une catastrophe économique pour la France, et dégonflé la planète Macron qui ne dit rien et ne propose rien (DR)

 

Lemoyne en bas dans l'ombre, Larrivé en haut sous les projecteurs (DR)

 

 

L'arrivée de Jean-Baptiste Lemoyne en queue de cortège (DR)

 

La Marseillaise sur l'estrade. Pas d'André Villiers, président du conseil départemental, candidat UDI dans la deuxième circonscription contre Xavier Courtois LR et Jean-Yves Caullet PS-En Marche, ni de Dominique Vérien, conseillère régionale, présidente de l'UDI 89 et présidente des maires ruraux de l'Yonne (DR)