Jean-Philippe Bailly explique le cheminement du Nouveau centre dans la primaire de droite et du centre et pourquoi, après avoir soutenu Bruno Le Maire, il s'est rallié à François Fillon.

Le président du parti Le Nouveau Centre 89 désormais appelé "Les Centristes" qui revendique une soixantaine d'adhérents - chacun y retrouvera ses petits dans la grande famille du centre recomposée - précise également le cheminement de l'UDI présidé par Jean-Christophe Lagarde qui après avoir tenté de négocier avec Emmanuel Macron, a trouvé un accord électoral avec Les Républicains de François Fillon. Un accord qui porte sur les circonscriptions dévolues à l'UDI aux élections législatives du mois de juin, le nombre et lesquelles.

Jean-Philippe Bailly ne juge pas le programme de Fillon dur et brutal mais exigeant. Un programme susceptible d'être amendé selon lui, compte tenu de la composition de la future majorité, d'où l'intérêt d'avoir des députés UDI pour infléchir la politique. En outre, le président des Centristes 89 explique que le programme du candidat qu'il soutient sera l'objet d'un calendrier donc étalé dans le temps. Ce qui, nous semble-t-il, est en contradiction avec les déclarations de Fillon qui entend mettre en oeuvre les réformes dans les 100 jours.


Un centriste dans la première circonscription ?

 

La présidente de l'UDI 89 Dominique Vérien maire de Saint-Sauveur n'étant pas partante aux législatives du mois de juin, Jean-Philippe Bailly n'exclut pas qu'un centriste s'aligne au départ dans la 1ère circonscription de l'Yonne détenue par le LR Guillaume Larrivé qui jouirait d'un droit de suite dans le cadre d'un accord LR-UDI. Et qui a donné des gages à l'UDI en amenant Xavier Courtois, le candidat LR investi par les instances nationales, à se retirer dans la deuxième circonscription de l'Yonne Avallon-Tonnerre-Migennes au profit de l'homme investi par l'UDI, André Villiers président du conseil départemental de l'Yonne qui ne sait pas encore s'il va y aller, réservant sa décision pour le soir du 8 mai.

Lequel Villiers s'il était élu serait frappé par le loi sur le cumul des mandats et devrait soit renoncer à son mandat de député soit à celui de président de l'exécutif départemental.

Adepte d'une politique d'ouverture à laquelle il participe à Auxerre, qui préfigure dans une certaine mesure ce que tend à mettre en oeuvre Emmanuel Macron, Jean-Philippe Bailly n'exclut pas de poursuivre l'aventure avec le socialiste social démocrate Guy Férez qui a annoncé qu'il se présenterait en 2020 pour un quatrième mandat municipal.

L'intérêt objectif du maire d'Auxerre battu de peu aux législatives de 2012 par son opposant Guillaume Larrivé, est la victoire du député Les Républicains sortant au mois de juin - s'il se représente, car il ne s'est pas encore déclaré mais c'est pure coquetterie - car elle disqualifierait définitivement ce dernier pour les municipales de 2020 du fait de la loi sur le cumul des mandats entrée en application au 1er janvier 2017. Des contacts sont établis.

 

Les Centristes-MoDem même logique

 

Jean-Philippe Bailly avoue qu'il n'a pas eu de proposition du maire allant en ce sens. Il n'y serait en tout cas pas opposé car il apprécie le maire et l'homme Guy Férez. Un accord programmatique, comme en 2014, est donc envisageable.

C'est la même logique au MoDem de Pascal Henriat, adjoint aux finances de Guy Férez.

Si son mentor François Bayrou dont il est un proche, avait appelé à voter pour François Hollande (et surtout contre Nicolas Sarkozy) en 2012, Pascal Henriat s'était franchement déterminé sans ambage en faveur de Guy Férez et contre Guillaume Larrivé aux élections municipales, ce dernier n'ayant pas pris position ni pipé mot, lors de l'entre-deux-tours des législatives de 2012 dans la circonscription Auxerre-Puisaye, lorsque le FN Richard Jacob avait appelé à voter massivement pour Larrivé. Lequel Guillaume lors de l'élection présidentielle quelques semaines auparavant, avait contribué à permettre à Marine Le Pen d'obtenir les parrainages nécessaires en demandant à des maires de Puisaye d'oeuvrer en ce sens.

L'autre MODem élu au conseil municipal d'Auxerre, Patrick Tuphé qui fut adjoint aux travaux de Jean-Pierre Soisson dans les années 90, qui l'appelait son Ruquier, siège dans l'opposition de manière très indépendante par rapport au leader de la liste Guillaume Larrivé qu'il a appris à connaître.

 

Bailly et la fibre

 

Ainsi va le centre, la grand famille du centre, comme la qualifie Jean-Philippe Bailly qui admet ne pas toujours bien la comprendre. Les recompositions ou les compositions, comme on voudra, existent et sont en cours de longue date. La question est de savoir si elles vont s'accélérer avec les nouvelles donnes qui dépendent malgré tout et encore du mode de scrutin uninominal à deux tours, facteur de bipolarisation de la vie politique, qui revient à éliminer de la représentation nationale les partis battus par les deux premiers.

Pour l'heure, l'élu Auxerrois s'il observe et s'engage, est très concerné et concentré sur le chantier engagé de redynamisation du centre ville en créant et activant un réseau multi-professionnel ainsi que sur le développement numérique avec l'école dédiée près de la gare et le développement de la fibre optique dans la cité, trop lent et mal programmé dans les quartiers au goût de certains. Ce qui constitue un frein à la diversification économique et à l'économie des start up.


Pierre-Jules GAYE

 

 

 

 

 


Jean-Philippe Bailly, président du parti Les Centristes 89 (ex-Nouveau Centre) adjoint au maire d'Auxerre socialiste Guy Férez, soutient François Fillon à l'élection présidentielle (DR)