Aucune investiture n'a été délivrée, à l’exception des douze personnes dévoilées par le candidat à l’élection présidentielle lors d’un débat télévisé avant le premier tour, où notamment on a aperçu le patron du GIGN. Une première liste de candidats officiellement investis sous la bannière d’En Marche ! doit être communiquée au cours de la semaine prochaine. Et une seconde la semaine d’après.

Dans l’Yonne, 48 demandes d’investiture ont été déposées à la commission nationale d'investiture d'En Marche ! pour les trois circonscriptions. Les candidats ont du remplir un dossier sur internet et répondre à un questionnaire précis sur leur parcours, leur motivation, leur appartenance politique et leurs idées, notamment. Il n’y aura que trois élus dans l’Yonne.

On connaît quatre postulants : Jean-Yves Caullet député maire socialiste d’Avallon, Paulo Da Silva Moreira, médecin, maire de Treigny en Puisaye, Pascal Henriat, président du MoDem 89 adjoint aux finances du maire d’Auxerre  à la demande de François Bayrou et d'un cadre du PS et Dominique Dusart, directrice du développement des ressources humaines groupe Darty en Sénonais.

Tous les quatre ont postulé en janvier et février.

Comment sont sélectionnés les candidats En Marche ! Qui seront investis officiellement ?

Des critères divers ont été établis sur la base du principe suivant : un tiers d’élus expérimentés, un tiers de nouvelles figures et un tiers de représentants issus de la société civile.

On peut penser que Jean-Yves Caullet recevra l’investiture officielle compte tenu de sa proximité avec Emmanuel Macron. Le député maire d’Avallon a travaillé avec le ministre de l’Économie sur le premier volet de la loi Macron. En outre il fut un des premiers à gauche à rallier En Marche ! au début de l’année.

 

Incertitude

 

L’incertitude demeure pour les autres cités d’autant que 44 autres candidats à l’investiture espèrent aussi la recevoir. En Marche est un mouvement et un parti qui n’a aucune accointance à l’exception du MoDem de François Bayrou avec lequel un accord a été signé pour les investitures. Certes, tous les candidats seront estampillés En Marche ! mais les candidats issus du Modem auront droit à un petit logo en bas de l’affiche le spécifiant. L’argent dévolu au parti pourra ainsi être réparti équitablement.

L’affaire n'est évidemment pas gagnée. Loin s’en faut. Emmanuel Macron ne l’a pas simplifiée en s’engageant à ce que les investitures qui seront délivrées respectent une double parité : autant d’hommes que de femmes, et de représentants de la société civile que d’élus.

 Si l’on y ajoute le subtil dosage qui devra refléter le positionnement « et de droite et de gauche » – et du centre – que revendique le candidat à l'Élysée, le cahier des charges est un casse-tête pour la commission d’investiture présidée par l’ex-UMP Jean-Paul Delevoye.

 Alors qu’une centaine de noms devait être rendue publique avant la fin mars, Emmanuel Macron s’est résolu à différer de plusieurs semaines toute annonce en la matière. À charge désormais pour les cadres de son mouvement de calmer les esprits : « Personne ne peut se prévaloir d’une investiture En marche ! pour les législatives », prévient l’un des porte-parole du mouvement, Arnaud Leroy, député socialiste des Français de l’étranger.

On remarquera que Emmanuel Macron a confié son renouvellement pour les élections législatives à une majorité de professionnels de la politique.  

"Quand la politique n’est plus une mission mais une profession, les responsables politiques ne sont plus des engagés mais des intéressés (...) la politique ne doit plus être un métier", estimait Emmanuel Macron affirmant vouloir bâtir son action politique avec des personnalités qui ne sont "ni fonctionnaires, ni collaborateurs d’élus ou salariés d’un parti, ni professionnels libéraux". Bref, l'inverse d'un "système" incarné par des politiques de carrière.

La commission d'investiture est présidée par Jean-Paul Delevoye, ancien ministre de Jacques Chirac, président du Conseil économique, social et environnemental entre 2010 et 2015. Lui non plus n'est pas un débutant en politique : âgé de 70 ans, il a occupé presque tous les mandats électifs en 37 ans de carrière, notamment les postes de député, sénateur, maire, président de communauté de communes, conseiller général ou conseiller régional.

P-J. G.

 

 

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