Ce n'est pas la Marseillaise mais l'Ode à la Joie de dernier mouvement de la neuvième symphonie écrite par Ludwig van Beethoven en 1823, l'hymne européen, qui a accompagné l'arrivée sur l'esplanade du Louvre, le nouveau président de la République Emmanuel Macron, marchant seul, seul face au pouvoir, à la rencontre de la foule.

Certes, la Marseillaise chantée en famille a clos la cérémonie de victoire au Louvre devant des milliers de citoyens. Mais quel symbole, quel signe d'ouverture, quelle vision de la France en Europe et dans le monde, saluée par la presse internationale et de nombreux chefs d'État. En quelques images, tout était dit, tout était clair.

Plus qu'un soulagement, c'est un nouvel espoir et une volonté forte d'une France forte au sein de l'Europe dont elle fut avec l'Allemagne le principal artisan. Pour tracer un nouveau chemin. Non l'Europe n'est pas morte. Europe is back à bon entendeur...

Emmanuel Macron est le seul, on dit bien le seul, depuis le début, a avoir défendu la cause européenne et détaillé sa vision. À contre-courant.

L'essai est planté, il faut transformer l'offrande en terre promise en passant le ballon entre les perches. Un essai en coin.

Car la question qui se pose aujourd'hui, et la seule qui vaille, est de savoir si les Françaises et les Français vont transformer l'essai en confortant le nouveau président de la République pour lui donner les moyens d'appliquer le programme sur lequel il a été élu en faisant élire les candidats du renouveau de la "République en Marche", ou s'ils vont rétropédaler pour équilibrer en votant pour les candidats des partis traditionnels qui ont éclaté et qui veulent sauver l'argenterie ?

Le système politique a explosé, à gauche, en miettes en cendres, à droite en lambeaux réduite à tenter de sauver les meubles. Une partie de celle-ci, au parti Les Républicains reste convaincue que le pays demeure traversé par un désir d'alternance. Et en conséquence veut remporter un maximum de sièges pour imposer à Macron une cohabitation. En somme, la droite "privée " de sa victoire programmée par la chute de Fillon, veut provoquer ce sursaut.

Mais l'alternance n'est-ce pas la République en Marche ?

Pourquoi les Français, y compris ceux qui ont voté Macron par raison et non adhésion, déferaient-ils en juin ce qu'ils ont fait en mai. Pourquoi paralyser Emmanuel Macron à peine élu ...? Ne faut-il pas lui donner sa chance ?

 

Pierre-Jules GAYE