Les fournisseurs d'accès indépendants se développent en France car il reste encore beaucoup de zone blanches, beaucoup de zones abandonnées par les politiques publiques, les opérateurs fonctionnant dans une logique exclusivement marchande.

La fibre existe en nombre d'endroits mais n'est pas branchée. Pour faire court, pourquoi Orange (ex France Télécom) qui pilote les infrastructures, ne dessert pas les usagers dans les zones fibrées ? Parce qu'il n'a pas intérêt de placer un abonnement fibre à 30 euros là où il possède déjà des abaonnements au même prix. En plus, les frais de raccordement individuel pèseraient sur les comptes.

Si beaucoup de candidats aux législatives promettent un meilleur accès internet, ce sont les grands opérateurs privés qui décident. Pourquoi n'ont-ils pas désservi la zone indiustrielle de l'île à Joigny ? Pas rentable. Le maire de Joigny a eu recours, comme le maire de Migennes, à SCANI, émanation et prolongement de PC Light à Cheny, association d'éducation populaire pionnière dans l'Yonne, qui a su démontrer que des solutions alternatives existent pour recevoir internet, à pas plus cher et pour autant que les citoyens se prennent en mains.

Aujourd'hui, la fibre va être déployée, pilotée par Dijon. Une petite ville qui ne ferait pas partie du plan de déploiement n'aura pas d'alternative.

 

Aux armes citoyens ... !

 

Les associations indépendantes n'attendent pas grand chose des élus, ou futurs élus. Chez Scani, c'est dans une cabane au fond d'un jardin que le réseau est connecté. La coopérative paie 1.400 euros par mois pour obtenir de l'internet ultra haut débit 200 méga qu'elle partage en réseau hertzien avec 150 abonnés de centre Yonne. Ce n'est pas grâce aux élus, affirme Benjamin Bayard, président de la Fédération nationale des fournisseurs d'accès associatifs: " Les politiques sont un obstacle. Quand ils ne nous mettent pas des bâtons dans les roues on est déjà content."

La France connectée, toute la France ce n'est pas pour demain ni pour 2022 comme annoncé. Patience et longueur de temps. Il manque quelqu'un pour taper du poing sur la table devant les opérateurs, Orange principalement une grande entreprise de qualité, qui loue les réseaux. Macron peut-être ? Et qui dirait : On connecte le territoire pour fin 2020. Donnez-moi votre plan de marche. Réunion mensuelle pour suivre l'évolution. On peut toujours rêver.

Bruno Spiquel lui ne rêve pas. Membre du conseil d'administration de la Fédération des FDN les fournisseurs d'accès internet associatifs et coopératifs, tel SCANI dans l'Yonne, il oeuvre bénévolement comme la plupart au sein de la coopérative. SCANI est très demandé mais SCANI n'est pas un marchand qui vend des services. Il n'a pas de clients mais des citoyens, des usagers, qui ont des problèmes. C'est ensemble qu'ils sont résolus pour autant que les genss se prennent en charge.

La fibre optique, contrairement à une idée reçue, c'est facile et ça ne coûte pas cher. Avec de l'huile de coude, des riverains d'une zone pavillonnaire peuvent creuser des fossés pour faire passer les gaines de fibre. SCANI s'occupe du branchement.

Allez, aux urnes et aux armes citoyens...

 

RESTIF

 

 

Bruno Spiquel, administrateur à la Fédération des fournisseurs d'accès internet associatifs et coopératifs, en marge de l'assemblée générale nationale à Seignelay