Lors du partage des expériences dans le cadre de la journée des nouvelles technologies au 89 à Auxerre organisée par l'association DEFISON, le témoignage de Christophe Rousseau agriculteur dans le sud de l'Yonne (6ème génération), à Domecy-sur-Cure, a retenu toute l'attention de l'auditoire. La ferme de Côme est un exploitation de polyculture-élevage située aux portes du Morvan. Une activité de vente directe à la ferme existe depuis 17 ans.

Une ferme au milieu de nulle part transmise depuis plusieurs générations, a effectué une transition économique étonnante en 2010.

Grâce à la diversification qui engendre d'autres projets en cours. Cela a commencé par 1 000 m2 de panneaux solaires en 2011. L'électricité est revendue à EDF.

Puis ce fut une usine de méthanisation (*) moyen logique de valoriser les déchets de la ferme, notamment les fumiers des 300 vaches, tout en créant une activité complémentaire à l'élevage alimentée par le fumier des vaches et les produits alimentaires périmés des grands surfaces, fabrique du gaz liquide.Démarrage en 2014, après deux ans de longues études de faisabilité avec l'Ademe qui a subventionné l'investissement à hauteur de 500 000 euros.

La station sortie de terre en 8 mois qui a représenté un investissement de 2,3 millions d'euros, est conçue pour produire, à partir de 800.000 m ³ de biogaz, 2 millions kWh électriques injectés dans le réseau, et 2,2 millions kWh thermiques. Tout est piloté par ordinateur. Les données sont rentrées sur le terminal ou depuis le smartphone de Christophe Rousseau. En cas de problème, la maintenance se fait depuis l'Allemagne, en anglais.

 

À quand une usine de désemballage dans l'Yonne ?

 

La "soupe" de produits alimentaires périmés des grandes surfaces commerciales transite par Paris où Lyon car il n'existe pas d'usine de désemballage. Ce n'est donc pas une économie car le transport pollue et coûte cher.

Le système de refroidissement de l'usine de méthanisation qui dégage des chaleurs puissantes doit permettre de chauffer une serre à tomates et ainsi de réduire le coût de production d'un tiers soit de 1 euro la tomate à 65 cents environ.

La méthanisation n'est pas polluante c'est le gros avantage. Le digestat qui contient la matière organique non dégradée par les bactéries, est épandu dans les champs et remplace les engrais.

Enfin un projet de plateforme de distribution de gaz liquide aux poids lours pourrait aboutir prochainement.
Interview.

 

P-J. G.

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(*) La méthanisation est un procédé à la fois innovant mais bien connu pour la production de biogaz à partir de matière organique, sous l’action de différentes bactéries et en l’absence d’oxygène (digestion anaérobie).

Il s'agit à la fois de traiter des déchets des industries agroalimentaires ou des collectivités (issues de céréales, tontes de pelouses, boues de stations d'épuration…) et de valoriser des produits ou sous-produits des exploitations agricoles (effluents d’élevage, résidus de cultures, cultures intermédiaires…) avec, in fine, un retour au sol pour la fertilisation des cultures ou prairies. A l’issue de ce procédé, on obtient :

  • du biogaz qui est composé en moyenne de 55% de méthane (CH4), de 40% de dioxyde de carbone (CO2) et de 5% d’autres gaz
  • du digestat qui contient la matière organique non dégradée (lignine…), les matières minérales (N, P, K…) et de l'eau

 

Christophe Rousseau, agriculteur dans le sud de l'Yonne, travaille en équipe.
La ferme de Côme est un exploitation de polyculture-élevage située aux portes du Morvan. Une activité de vente directe à la ferme existe depuis 17 ans

 

Les poulardes fermières à l'heure du petit déjeuner avec le pain et le lait (DR)

 

Coucou, je viens de naître
Il ne fait pas très froid, mais c'est humide. J’espère que papa Christophe va vite me mettre à l'abri (DR)

 

 

Partage d'expériences au 89 autour

des nouvelles technologies régionales

Une journée consacrée aux nouvelles technologies régionales organisée au 89 par l'association Défison avec le soutien logistique de Initiactives 89 a rassemblé des acteurs de la région BFC qui ont pu témoigner et partagé leurs expériences diverses de l'économie circulaire comme à la CC de Gevrey-Chambertin à la CPME 90 du Territoire de Belfort en passant pas je Syndicat de l'énergie de l'Yonne qui pose des bornes de recharge électrique partout dans l'Yonne sauf à Auxerre.
Tables rondes, conférences, débat, échanges et conclusions avec un grand témoin Clément Pouponneau chercheur à l'Université de Dijon pnt rythmé une journée bien remplie.
Au mois d'octobre, les journées nationales du "apprendre à penser autrement" et à travailler autrement, auront lieu à Auxerre.