Alchetron, The free social... (DR)

Elle est consacrée à l'oeuvre sur papier d'Alexander Calder : 'La Gouacherie' dévoilant au grand public la face cachée de l'un des génies de la sculpture contemporaine.

Plus d'une cinquantaine de gouaches et d'estampes, des grands formats de 50x70 cm pour la plupart inédits, seront dévoilées au public.

À voir également les deux magnifiques sculptures mobiles (le signe distinctif de son art) de l'artiste, léguées par Christian Zervos.

Cette exposition est accompagnée d'un autre évènement : l'installation sur le parvis de la basilique du mobile monumental de Calder (il fait plus de 850 kg et mesure cinq mètres de haut) trônant habituellement devant la mairie de Saché (Indre et Loire). Une perspective cosmique avec deux sphères, évoquant ainsi l’axe, la stabilité, et le mouvement, la mobilité, la ronde des astres.

Tandis que le musée Soulages, à Rodez (Aveyron) propose une rétrospective dédiée aux sculptures de Calder, le musée Zervos complète cette présentation par une exposition consacrée à « un aspect moins connu » et « beaucoup plus secret » de l'artiste, ses œuvres sur papier.

Des gouaches et estampes de grand format, pour la plupart inédites, seront dévoilées au public et formeront un contrepoint aux deux exceptionnels mobiles de l'artiste légués par Christian Zervos.

Ces œuvres sont prêtées par le Centre Pompidou à Paris et plusieurs collections privées dont celle de Daniel Lelong, qui fut le directeur de la Galerie Maeght et de la Galerie Calder.

Une telle exposition sonne comme une évidence pour le musée d'art moderne et redit combien Christian Zervos, éditeur des cahiers d'art, a défendu le sculpteur et peintre américain dès son arrivée à Paris en 1933.

Un catalogue de 80 pages permettra de prolonger la visite et de découvrir davantage l'artiste américain (catalogue disponible à la boutique du musée Zervos). Commissariat d'exposition: Daniel Abadie.

 


Le mobile monumental de Calder dans les parvis de la basilique Ste-Madeleine (DR)

 

   

Histoire des Arts CE1, CE2 le cirque Alexandre (DR)

 

La collection Zervos comporte plusieurs œuvres de Calder ( voir plus bas l’essentiel de la biographie de l’artiste et une petite base bibliographique d’articles à consulter), dont un important fond de dessins. Cet été, la « grande » exposition annuelle du musée Zervos lui rend hommage. Le commissaire chargé de l’exposition, Daniel Abadie, a été conservateur au Musée National d’Art Moderne (Centre Georges Pompidou à Paris), dont il a réalisé quelques-unes des plus fameuses expositions (Dali, Pollock), et a dirigé de 1994 à 2004 la Galerie Nationale du Jeu de Paume. Il a publié de nombreux ouvrages sur l’art moderne et les artistes contemporains. Il est certainement l’un des meilleurs connaisseurs de l’œuvre de Calder en France et c’est donc très naturellement que le Conseil départemental de l’Yonne et le musée Zervos l’ont sollicité pour concevoir cette exposition emblématique qui représente un enjeu important pour le musée Zervos. Le catalogue de l’exposition, rédigé par Daniel Abadie, paraît chez Somogy en juillet 2017.

C’est dans ce contexte, par l’entremise du commissaire de l’exposition, que le département de l’Yonne a sollicité le prêt d’une œuvre monumentale offerte par Calder à la ville de Saché (Indre et Loire) en 1976. Cette œuvre a été réalisée en 1974 et se trouve placée en permanence sur une place de Saché, ville connue par ailleurs pour avoir été une résidence fréquente de l’écrivain Honoré de Balzac : l’auteur de la Comédie Humaine y écrivit notamment Le lys dans la vallée, Le Père Goriot.

Pour cette raison le château de Saché a été classé parmi les Maisons des Illustres en 2011. Rappelons que Vézelay peut légitimement être fière d’abriter trois maisons des Illustres sur le territoire de sa commune : Maison Romain-Rolland, Maison Zervos, Maison Jules-Roy.
L’œuvre donnée par Calder à sa ville d’adoption vient d’être restaurée. C’est cette œuvre qui vient de se poser de manière éphémère sur le parvis.

Il s’agit d’un ensemble composé d’un stabile ( le support) et d’un mobile avec deux sphères, évoquant ainsi l’axe, la stabilité, et le mouvement, la mobilité, la ronde des astres. Chacun peut interpréter, mais la perspective « cosmique » n’est pas absente, loin de là, de l’œuvre de Calder.

C’est un prêt consenti à titre exceptionnel, avec l’aval de la Fondation Calder.

Dans l’esprit du conservateur, et c’est bien ainsi que le projet nous a été présenté par le Conseil Départemental de l’Yonne et le musée Zervos, il s’agit d’attirer l’attention sur l’œuvre dans un contexte très prestigieux, en confrontant la monumentalité de la basilique, sur son parvis, dans son assise millénaire, et celle de l’œuvre presque contemporaine de l’un des grands artistes du XXème siècle, très lié à la France. L’emplacement a été choisi avec soin, de sorte qu’on puisse jouir de la vue sur le parvis et la façade avec ou sans le Totem. C’est ainsi que cette œuvre de Calder se nomme en effet.

Un panneau explicatif sera apposé dans les tous prochains jours, afin d’informer les vézeliens et les visiteurs sur la provenance de cette œuvre et les raisons de sa présence à cet endroit. Naturellement, les visiteurs seront invités à découvrir le musée Zervos et à visiter l’exposition.

Nous vous invitons à la contempler et à faire l’effort de la relier à son environnement�quelle que soit votre appréciation personnelle. Et, bien entendu, à profiter de l’exposition au musée.

Le Totem est non seulement placé en fonction de sa proportion par rapport à la façade, mais aussi orienté de sorte que la signature soit tournée vers la façade occidentale de la basilique, un peu comme si l’artiste avait dédié cette danse des sphères très minimaliste au grand vaisseau minéral qu’est la basilique.

Nous avons la chance de posséder à Vézelay des musées exceptionnels ( le Musée de l’œuvre-Viollet-le-Duc étant l’autre) à plus d’un titre, de recevoir cette année une exposition très prestigieuse, et la présence de cette œuvre sur le parvis couronne ce dispositif. Ajoutez à tout cela la très riche exposition qui s’ouvre à La Goulotte, dans la maison des Zervos animée par l’association-fondation Yvonne et Christian Zervos : Carte blanche au collectionneur Jean-Pierre Nuaud.

Le vernissage de l’exposition Calder au musée Zervos aura lieu le samedi 8 juillet à 18h. Les conseillers municipaux y sont naturellement conviés. L’exposition s’achèvera en novembre et le Totem l’accompagnera jusqu’à son terme.


 


Lorant Hecquet

 

 

 

Itinéraire

Calder, arrive en France en 1926 et débute sa carrière à Paris, notamment avec le fameux Cirque de Calder jusqu’en 1929. A partir de 1930 il entre en contact avec des représentants de l'avant-garde artistique parisienne comme Miro, Cocteau, Man Ray, Desnos, Léger, le Corbusier, et surtout Piet Mondrian, qui aura une grande influence artistique sur lui. Calder n'abandonne pas le fil de fer avec lequel il « dessinait » pour adopter un style entièrement abstrait, mais il lui adjoint d'autres formes plus abstraites encore.

En 1932, il expose pour la première fois ses premières sculptures abstraites, en tiges et plaques articulées, les Mobiles, peints en noir et blanc, parfois réhaussés d'un ou deux aplats de couleurs. Ils connaissent un grand succès. Quinze d'entre eux sont mis en mouvement par de petits moteurs que l'artiste actionne. C’est Marcel Duchamp qui propose d’appeler Mobiles ces engins articulés, rappelant les deux sens du terme : mouvement et mobile. Calder adopte le terme qui marque le début de sa longue carrière. En 1943 le Museum of Modern Art organise une première rétrospective, suivie en 1946 par une exposition à Paris, préfacée par Jean-Paul Sartre. En 1952, il obtient le grand prix de la Biennale de Venise. En 1958 il réalise le mobile du siège parisien de l'UNESCO, dix mètres de haut, deux tonnes d’acier noir, cinq bras.

En 1962 il s'installe dans son nouvel atelier à savon du Carroi, d'une conception très futuriste et dominant la vallée de la Basse-Chevrière à Saché (Indre et Loire). Il fait fabriquer la majeure partie de ses stabiles et mobiles par l’entreprise Biemont à Tours, dont L'Homme, tout en acier inoxydable de 24 mètres de haut, commandé par l'International Nickel du Canada pour l'Exposition Universelle de Montréal en 1967. Toutes les fabrications sont faites d'après une maquette réalisée par Calder, puis par des ouvriers chaudronniers qualifiés pour la fabrication, Calder supervisant toutes les opérations, et modifiant si nécessaire l'œuvre. Tous les stabiles sont fabriqués en acier au carbone, puis peints, pour une majeure partie en noir, les mobiles étant fabriqués en aluminium et duralumin.

En 1971 Calder et Jacques Prévert travaillent ensemble à un livre qui s’intitulera Fêtes, publié par les éditions Maeght, pour lequel Calder réalise des eaux fortes et Prévert un texte sur l’œuvre du sculpteur.

Il est le premier à collaborer au projet de Hervé Poulain qui consiste à personnaliser une Voiture de la marque BMW pour les 24 Heures du Mans. D’autres artistes suivront dans le cadre de la série BMW Art Car, aujourd'hui conservée à Munich.

Calder est surtout connu pour ses peintures, ses mobiles et ses stabiles, mais il a également réalisé au cours de sa longue carrière de nombreux bijoux, ainsi que des décors d'assiettes pour la Manufacture Nationale de Sèvres.

Il meurt en 1976 d'une crise cardiaque à New York, le jour du vernissage d'une rétrospective de son œuvre au Whitney Museum of American Art.

En 1994, une exposition se tient à l'abbaye Saint-Germain à Auxerre.

En 2011, la National Portrait Gallery de Washington organise une exposition intitulée Calder's Portraits : A new Language qui met en avant un élément souvent négligé de son art : les portraits de fil de fer. Croquis, peintures, sculptures et mobiles figurant des visages sont ainsi mis à l'honneur.

 

 

Alexander Calder, un génie (DR)