Photo J-C Zounia (D.R.)

 

 

Un livre d’amour à la terre, aux arbres, à la brume qui voile et rafraichit.

Aux visages tailladés par les sourires et les efforts, aux mains devenues sœurs des branches à l’écorce griffée. Aux troncs nobles, sentinelles des légendes, pourvoyeurs d’ombre, mousse et graines, pierres-temples de mille secrets enfouis… Aux levers et couchers d’un soleil qui se pare alors de moires de feu ou de reflets laiteux. C’est bien de cet amour-là qu’il s’agit, on le découvre en écartant doucement ses pages pour entrer sans bruit dans le monde que Jean-Chistophe Zounia aime tant : les enchantements du Morvan.

 

Photo J-C Zounia (D.R.)

 

Un monde où il est venu chercher le silence il y a quatre ans déjà, fuyant les villes où le temps qui passe le fait avec bruit, colère, hâte, artifices variés. Ayant perdu l’essence, l’essentiel : le chant de la goutte d’eau ruisselant d’une feuille sur le dos d’un escargot, le vibrato du vol d’un oiseau, la poignante beauté d’une prairie émeraude nuageuse de moutons paisibles… Un monde où c’est sans crainte que l’on reçoit la révélation de la course éphémère que nous y accomplissons, mais pas si éphémère que nous ne puissions, au passage, laisser un signe : j’étais ici, j’ai vu et aimé.

 

Photo J-C Zounia (D.R.)

 

Saisissant le coin de chacune des 272 pages, on entamera une promenade amoureuse. Les brumes, voiles lourds ou légers, fondant chaque silhouette en faisant silence. Les regards, ces âmes que l’on entrevoit derrière des paupières rieuses ou prudentes. Les rues qui se vident de leurs commerces, ces façades fendues d’une enseigne qui a fini d’attirer le chaland. L’eau, l’eau vive qui court comme une enfant riant aux éclats, qui tombe, s’infiltre, resurgit, ponce, nourrit, emporte ou se repose sous une surface lisse bordée d’herbes et graminées folles. Les pierres, ah les pierres muettes qui pourtant savent tant de choses sous leur mousse et leur lichen, sous la course des insectes…

La forêt, retentissant de mille remous, livrant mille prières oubliées, où courent mille chants interdits à ceux qui n’entendent guère. La lumière déferlant de l’astre du jour, et puis de la reine de la nuit et de ses étoiles pétillant avec joie. Les changements imposés par ce que l’homme mesure en progrès et évolution, et retard et non compétitivité… les éoliennes en rang ont remplacé une ferme : le temps a même oublié le goût du lait frais et le toucher du pis tiède et gonflé d’une vache aux yeux doux. La neige qui trahit tout passant, traces griffues du renard, traces légères du merle fouilleur… Et ces villages qui surgissent du brouillard, distraits par le chant d’une fontaine ou l’appel d’un clocher. Les châteaux, debout ou agenouillés, où naquirent des idylles et des légendes…

 

Photo J-C Zounia (D.R.)

 

Un livre d’amour, vous dis-je.

 

Photo J-C Zounia (D.R.)

 

Préfacé par Arnaud Montebourg, le livre est un magnifique objet de 272 pages présentant 17 thèmes illustrés par 365 photos – une par jour sur une belle année. C’est plus qu’un livre, c’est une mémoire… Une randonnée que l’on peut refaire à l’infini.

La couverture est rigide, cartonnée, cousue, ouverture à plat. On peut l’acheter au prix de 35 €

         

Suzanne DEJAER

 

Photo J-C Zounia (D.R.)

 

                                                       

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