Romain Philippoteaux, ici contre Lens, une des armes offensives d'expérience de l'AJA (DR)

 

 

 

Les deux matchs de L2 qui viennent pourraient remettre en selle l'AJA. Avec un peu d'enthousiasme et de joie de jouer ...

Paradoxalement, il ne faudrait surtout pas s'emballer. Ni dans un sens ni dans l'autre. Ce serait la pire des choses. L'AJA vient de loin et revient de loin. Sur le fond et sur la forme. Le fond, c'est son passé, son palmarès exceptionnel et les hommes qui l'ont contrruite. La forme c'est qu'après deux saisons calamiteuses l'AJA a frôlé la relégation en National, sauvant sa tête, en mai, lors de la dernière journée.

Un miracle non pas républicain mais bien concret au terme d'une saison de dingue. L'AJA s'est sauvée le dernier jour du championnat.

Contre toute attente, l'intersaison 2017, est une révolution en regard des quatre dernières années, faméliques, marquées par les exclusions, réduction budgétaire oblige. Si le nouvel actionnaire chinois a abondé au capital puis en compte courant, de 13 à 21 millions d'euros, validés par la DNCG, l'afflux d'argent n'explique pas tout de la profonde mutation en cours à l'AJA qui initie une nouvelle aventure, celle de demain qui reste à écrire. Et le chemin est encore long.

Certes avec des moyens, aucunement comparables à ceux de la saison dernière, c'est plus facile, beaucoup plus facile. Mais l'argent ne suffit pas à bâtir un club et encore moins à rendre une équipe performante.

Une osmose en forme d'alchimie est objectivement en voie de recherche et de création, nourrie par un bon état d'esprit .

D'aucuns ont cru après la victoire sur Lens lors de la journée d'ouverture, que l'équipe était sur orbite et qu'on pouvait tout espérer. Une espérance à la hauteur des désillusions passées et du ric et rac épuisant des années de Ligue 2, depuis la descente de L 1. Les observateurs les plus avertis avaient pourtant exprimé des bémols, car ils savent mieux que d'autres que la vérité d'un jour n'est pas celle du lendemain. ni celle du surlendemain. La preuve : Auxerre a perdu quatre matchs de rang, depuis. Qui l'aurait parié ...?

Nous le répétons. Il ne faut pas s'emballer mais être patient, très patient car les reconstruction sera longue et passera par différentes étapes.

Intégrer et non exclure, construire pierre après pierre, sans précipitation ni folie mais avec mesure au contraire, et discernement, humilité. Voilà le plan de jeu de l'intersaison qui n'est pas terminée.

Petit à petit, une équipe se construit, se forme et s'assemble, tant bien que mal, sous la conduite de Francis Gillot, entraîneur d'expériences bonnes et mauvaises, qui a du recul et sait comment voir venir.

 

Ce qui est excessif est insignifiant

 

Alors on ne s'enflammera pas devant les commentaires demesurés d'idéalistes, de fervents supporters mis à la diète trop longtemps, non plus que devant ceux qui brûlent aussitôt ce qu'ils ont adoré la veille, en reniant une équipe et des joueurs qui n'ont joué que quatre matchs en L2, en ce début de saison.  L'émotion et la colère prennent le pas sur la raison.

Voici aussi que  l'AJA jouerait la montée en L1 dès cette année, alors que ni le président ni l'entraîneur n'ont jamais eu ces mots à la bouche. Au contraire.

Tout ce qui est excessif est insignifiant, dit l'adage populaire, de Talleyrand.

Il faut faire confiance aux anciens de la maison football, ils connaissent la musique et mesurent mieux que quiconque le chemin à parcourir. On ne bâtit pas une équipe en un an ni deux ni trois.  Mais quatre plus sûrement en amenant les deux ou trois joueurs complémentaires dans un ensemble huilé et complice.

Et en espérant avoir ce brin de chance qui a fui Brest la saison dernière, menant ce championnat difficile de bout en bout pour échouer au port sur deux matchs finaux décisifs.

Il faut donc raison garder et se montrer patient, tout en profitant bien de la montée en puissance régulière de l'AJA, on veut dire du club tout entier en tant qu'entité, qui commence à se régénérer de l'intérieur et dans lequel souffle à nouveau un état d'esprit commun.

Au-delà des résultats en tant que tels, c'est cela qui est le plus important et permettra, un jour, la performance.

Alors il faut accepter la défaite et l'insuffisance dans le jeu et l'efficacité. Comme les victoires, les défaites sont des impostures.

Allez un peu de recul, de la distance et du sang froid. Ça viendra. Ça va venir.

 

 

Pierre-Jules GAYE


 

Les groupes

 

Paris FC : Demarconnay, Aupic - Yohou, Bong, Sidibé, Delaine, Karamoko - Akichi, Mandouki, Kerrouche, Nomenjanahary, Lopez, Alami, Ech-Chergui, Robail, Mimoun - Tchokounte, Cissé.

Auxerre : Adéoti, Ayé, Ba, Boto, Boucher, Diallo, Fumu Tamuzo, Goujon, Montiel, Ndicka, Obraniak, Philippoteaux, Sakhi, P. Sané, Y. Sané, Tacalfred, Touré, Westberg.