Guillaume Larrivé, André Villiers et Michèle Crouzet, députés, la sénatrice Noëlle Rauscent, le président du conseil départemental Patrick Gendraud, le maire d'Auxerre Guy Férez, président du comité de surveillance du CH d'Auxerre et la maire de Sens, Marie-Louise Fort, le président du SDIS Christophe Bonnefond et d'autres élus ont signé la lettre en question, refusant la perte éventuelle du 15 et de l'hélicoptère qui s'inscriraient dans le schéma régional de santé de la région.

Les signataires de cette lettre par ailleurs diffusée aux autorités,  insistent sur la qualité des soins et sur l'attractivité des services des urgences sur le maintien des médecins dans le département.

 

Inquiétude sur l’avenir de l’hélicoptère sanitaire

 

Le centre hospitalier d'Auxerre fut le premier de Bourgogne à être doté d'un hélicoptère. On le doit à Jean-Louis Hussonnois, médecin chef du Samu qu'il a créé en 1975 (DR)
 

De nombreux motifs d'inquiétude
 
 
Pascal Gouin, directeur du centre hospitalier d’Auxerre, affirmait lors de la présentation des voeux 2017 que l'hôpital d'Auxerre était un hôpital en difficulté., avec de nombreux  motifs d’inquiétude.
L’exercice 2016 déficitaire de plus de 1,5 M€ sur un budget de 156 M€.
Le nouveau grand chantier à l’hôpital avec une nouvelle aile pour accueillir les services de cardiologie, d’hémodialyse et de néphrologie, est lancé avec du retard. 20 mois de travaux.

Les difficultés pour recruter persistent. En 2016, une trentaine de postes étaient vacants. Il y en a 50 aujourd'hui.  Ce qui rend l’exercice, au quotidien, difficile pour toutes et tous.

Il est important d’attirer les jeunes médecins : aujourd’hui, on ne le fait pas, ou peu.

Le directeur de l’hôpital d’Auxerre plaide aussi pour le regroupement des forces. L’union sacrée de tous les hôpitaux icaunais. Il regrette que deux groupements hospitaliers de territoires (GHT), plutôt qu’un, aient été créés dans l’Yonne. « On ne s’en sortira qu’avec une communauté coopérative. Il nous faut un GHT global au département, sinon on passera après les autres. »

La loi santé de Marisol Touraine a créé deux GHT : le GHT Nord-Yonne, autour de l’hôpital de Sens et le GHT Sud-Yonne-Haut-Nivernais, autour de celui d’Auxerre.

 

 


    Le 15

 

C'est le numéro spécifique aux urgences médicales. Il vous permet de vous mettre 24 heures sur 24 en relation avec un médecin du SAMU

Vous serez d'abord en contact avec un Permanencier Auxiliaire de Régulation Médicale. Il faut vous tenir prêt à lui fournir vos nom, prénom, adresse et numéro de téléphone, ainsi que ceux de la personne malade s'il ne s'agit pas de vous-même. Il vous faudra ensuite lui indiquer le motif de votre appel, et s'il ne peut vous répondre lui-même ou s'il faut des précisions médicales, il vous passera le Médecin Régulateur.

De plus, par mesure de sécurité (cela permet de pouvoir facilement et à coup sûr déterminer le lieu d'un problème en cas de coupure de la communication), votre numéro de téléphone s'affiche au SAMU dès la première sonnerie, avant même que l’on ait décroché (même si vous êtes en " liste rouge ", ou si vous appelez avec un " portable " ), et selon les SAMU, il est possible, soit après une courte manipulation, soit immédiatement, d’obtenir l’adresse d’où vous appelez et/ou le nom du propriétaire de la ligne.

 

     Le 18

 

C'est le numéro qui vous permet de joindre les Pompiers.

 

      Le 17

 

C'est le numéro qui vous permet de joindre la Police.

 

Généralités

 

Tous les numéros d'urgence de FRANCE TELECOM® (15, 17 et 18) sont gratuits et accessibles par tous les postes commutés, même lorsque la ligne téléphonique a été supprimée, même lorsqu'il n'y a pas de tonalité. Ceci est aussi valable de n'importe quelle cabine téléphonique, sans qu'il soit nécessaire de posséder ni carte ni aucun autre moyen de paiement quelconque.

 

 

 

MOBILISATION POUR LES URGENCES !

 

L'intégralité de la lettre adressée à la ministre de la santé par les politiques de l'Yonne

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Madame la Ministre,

 

Nous, élus de l’Yonne, département rural de 340 000 habitants particulièrement affecté par la désertification médicale, appelons votre attention personnelle sur l’avenir de la médecine d’urgence à Auxerre, au moment où se prépare, sous votre autorité, le schéma régional de santé (SRS) de Bourgogne Franche-Comté. Nous tenons à exprimer, auprès de vous, nos vives préoccupations.

Parce que le Centre hospitalier d’Auxerre (CHA) est l’une des deux clefs de voûte du système de soins dans notre département, nous tenons à ce qu’il continue à disposer, en son sein, d’un centre de réception et de régulation des appels (CRRA 15) et d’un hélicoptère.

â–ºLe « 15 » est, en effet, indispensable pour organiser le flux des urgences dans notre département, comme en témoigne l’important volume des appels qu’il a reçus en 2015 (165 949 appels). Cette activité du CRRA 15 est en constante augmentation dans notre département. Le recours aux urgences des Icaunais se situe à 44% de l’ensemble de la population du département, pour une moyenne de 30% en France métropolitaine. Cela signifie que des urgences structurées autour d’un centre d’appel performant et des moyens de transports sanitaires adaptés sont indispensables. Le « 15 » apporte des réponses pertinentes et une régulation médicale de proximité avec les autres services de secours. Il permet une orientation fine et efficace vers les implantations SU/SMUR de proximité (Auxerre au premier chef, mais aussi Sens, Joigny, Avallon, Tonnerre, Clamecy), les CHU ou la médecine libérale.

â–ºL’hélicoptère permet, dans ce vaste département rural, des interventions médicalisées de qualité, rapides, précises et d’une très grande efficacité auprès de nos concitoyens éloignés des centres hospitaliers. La prise en charge par ce vecteur aérien a permis de sauver de nombreuses vies. Il permet aussi le transport médicalisé de patients en urgence vitale ou absolue de nos hôpitaux de l’Yonne vers les hôpitaux disposant d’équipes et de plateaux techniques supérieurs qui n’existent pas dans notre département (comme l’unité neurovasculaire, la neurochirurgie, la traumatologie grave, la chirurgie vasculaire, la chirurgie thoracique, la chirurgie cardiaque, les réanimations spécialisées, la maternité de niveau 3…). Le transport héliporté des patients vers ces hôpitaux référents (CHU de Dijon et hôpitaux parisiens situés à plus de 160 kilomètres) permet un gain de temps important, souvent vital.

â–ºLe maintien du « 15 » comme celui de l’hélicoptère sont des atouts majeurs pour attirer et recruter des jeunes médecins urgentistes qui souhaitent exercer dans des structures offrant cette triple possibilité : accueil des urgences, régulation médicale, transport héliporté. L’hélicoptère permet de conforter des spécialités rares dans notre département, comme la cardiologie, qui est exemplaire et développe pour le compte de tout le département l’ensemble des composantes de cette filière (hors chirurgie et greffes cardiaques). Se priver d’un tel moyen de transport fragiliserait cette activité très dynamique alors que les besoins sanitaires restent très élevés à cet égard : le taux de mortalité par maladie cardio-vasculaire dans l’Yonne se situait en 2013 à 22,6 pour 10 000 habitants, résultat le plus mauvais de la région et parmi les plus préoccupants de France, bien supérieur à la moyenne métropolitaine (19,8 pour 10 000 habitants).

Aussi, nous nous opposerons à toute évolution qui, au prétexte de régionaliser, consisterait en réalité à déposséder Auxerre et le département de l’Yonne des leviers indispensables à un système de soins de qualité : nous tenons au maintien du « 15 » et de l’hélicoptère au CHA d’Auxerre.

Un point d’évolution, néanmoins, nous semble pouvoir être étudié avec attention : l’éventuelle mutualisation du « 15 » et du « 18 » peut faire l’objet d’une réflexion conjointe, de la part du CHA et du SDIS, si cela aboutissait à conforter le CHA en installant, en son sein, une plateforme de régulation commune. Nous sommes à votre disposition et à celle du directeur de l’agence régionale de santé pour y travailler.

Par avance, nous vous remercions de votre attention et vous prions de croire, Madame la Ministre, à l’assurance de notre haute considération.


Michèle Crouzet
Députée de l’Yonne

Guillaume Larrivé
Député de l’Yonne

André Villiers
Député de l’Yonne

Noëlle Rauscent
Sénatrice de l’Yonne

Patrick Gendraud
Président du conseil départemental
de l’Yonne

Marie-Louise Fort
Maire de Sens
Président du Groupement hospitalier de territoire
Nord Yonne

Guy Férez
Maire d’Auxerre
Président du Groupement hospitalier de territoire
Sud Yonne

Christophe Bonnefond
Président du SDIS de l’Yonne