SOCIETE
La charge mentale des femmes, l'épuisement de tout gérer
le mercredi 08 novembre 2017, 11:18 - SOCIETE - Lien permanent
La Jovinienne Aurélia Schneider, psychiatre à Paris, consultante sur la Cinq pour le Magazine de la santé, publie un livre chez Larousse sur la charge mentale des femmes, leur condition, au moment où le harcèlement et les violences dont beaucoup sont l'objet défrayent la chronique sous forme de scandales, libérant d'une certaine manière la parole, ce qui ne veut pas dire que les choses changent
Le Dr Aurélia Schneider (capture d'écran La Cinq)
"Un concept émerge depuis quelques temps sur les réseaux sociaux : la charge mentale que certaines femmes doivent gérer. Des tâches domestiques aux charges administratives, en passant par les rendez-vous médicaux, les contraintes s'accumulent et envahissent l'esprit pour ne plus le lâcher.
Épuisées de penser à tout et de faire beaucoup de choses, elles risquent leur santé psychique et physique.
Aujourd'hui, les femmes en couple gèrent 71% des tâches ménagères et 65% des tâches parentales."
C'est ainsi que le site Allodocteur.fr introduit la problématique de l'ouvrage écrit par Aurélia Schneider publié prochainement chez Larousse. La psychiatre y développe cette problématique en l'expliquant à la lueur de ses analyses cliniques et témoignages divers.
"Et si les femmes étaient une réincarnation de Shiva, aux multiples bras ? Elles pourraient l'être tant elles ont de choses à organiser et à faire : leur métier, les tâches domestiques et culinaires, la logistique scolaire, les rendez-vous médicaux, la coordination du planning familial,… Le cerveau est submergé par tout ce dont elles s'occupent !"
Aurélia Schneider, la chercheuse, a baptisé cela la "charge mentale", ou "charge émotionnelle".
Les femmes sont très souvent surchargées et elles disposent de très peu de temps pour elles, voire pas du tout. "La charge mentale est pour moi aussi physique et physiologique, notamment quand elles sont enceintes, ou, pour nombre d’entre elles au moment du syndrome prémenstruel. Il s’agit donc d’une charge globale, commente le Dr Aurélia Schneider, psychiatre. Femme surmenée est un pléonasme ! Au sein d’un couple hétérosexuel, surtout s’il y a des enfants, elle s’occupe de la maison et doit penser à tout, ce que l'homme ne gèrera jamais, ou très rarement."
Les femmes au foyer ne sont pas non plus à l'abri de ce surmenage "et quand elles ne travaillent pas, elles n'ont pas d'alibi et elles ne sont pas pardonnées lorsqu’une tâche ménagère n’est pas effectuée." Les hommes sont souvent incapables de comprendre cet épuisement puisqu'ils ne mesurent pas ce que représente la gestion d'une famille et d'une maison. Et même si les jeunes hommes participent davantage que leurs ainés aux tâches domestiques, les chiffres sont clairs : les femmes sont toujours en charge du foyer. Depuis 25 ans, et d'après les chiffres de l'INSEE, les hommes s'occupent un peu plus de l'éducation des enfants, mais leur contribution aux tâches domestiques est restée relativement stable. Ainsi les femmes gèrent-elles 71% des tâches ménagères et 65% des tâches parentales ...
..."Fallait demander ... "
Les conséquences peuvent être multiples : retentissement sur la santé et sur le couple, burn out, manque d'estime de soi des exigences trop fortes ...
Dans la BD "Fallait demander", publiée sur Facebook, l'illustratrice Emma met en scène sa vie de mère, de femme et de salariée avec "un partenaire qui attend qu'elle lui demande de faire des choses", la voyant "comme la responsable en titre du travail domestique".
"Cette charge mentale je la vis, comme beaucoup de femmes, et j'avais envie d'en parler. C'est sorti tout seul", explique cette ingénieure en informatique de 36 ans, qui dessine sur son temps libre.
Plus de 200.000 partages plus tard, une traduction en anglais : "You should've asked", et des centaines de commentaires, souvent féminins, saluant "la justesse" du propos, la féministe se réjouit d'avoir aidé à une "libération de la parole" et "un éveil des consciences".
La charge mentale est "difficile à définir mais se perçoit dans le vécu quotidien", François Fatoux, juriste et consultant, la rapprochant de la "charge mentale professionnelle", ou "syndrome de débordement".
Pour cet ancien membre du Haut conseil à l'égalité entre les femmes et les hommes, auteur de "Comment en finir avec la ménagère?", cela se définit par "la gestion, l'organisation et l'anticipation" de la vie quotidienne, autant d'actions qui peuvent apporter du stress et empiéter sur le travail et les loisirs.
"Cette BD en est un bon support pédagogique, analyse-t-il. Le ton de l'humour, sans culpabilisation, permet une prise de conscience plus légère".
Dans une enquête de 2009, deux chercheuses de l'Ined, Ariane Pailhé et Anne Solaz, soulevaient que "la charge familiale et domestique des femmes les accompagne même au travail". Selon elles, alors que l'implication féminine dans le foyer est "constante et durable", l'implication masculine est plutôt "temporaire et occasionnelle".
Selon l'Insee, les femmes consacrent quotidiennement quatre heures aux tâches ménagères et parentales, contre 2H13 pour les hommes.
"Il se cache souvent des problèmes d'estime de soi, des exigences internes élevées d'obligation de perfection (comme une maison impeccable, un dîner fait maison,…). C'est souvent très fort chez les femmes, cette obligation de tout faire soi-même", analyse le Dr Schneider.
RESTIF
Le Dr Aurélia Schneider est la fille des Joviniens Clotilde et François Schneider, entrepreneur, homme d'affaires, fondateur du Domaine du golf de Roncemay dans l'Yonne et de la Fondation d'utilité publique qui porte son nom à Wattwiller en Alsace où sont ses racines familiales (DR)
Commentaires
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Pour répondre à des demandes, le livre sort le 7 février, aux éditions Larousse. Encore un peu de patience donc
Le Docteur Schneider est une femme exceptionnelle elle est my psy à Paris très à l écoute et d une grande aide psychologique je suis heureuse de la connaître et je ne verrai personne d autre
Les hommes de sexe masculin devraient pouvoir benficier de stages de reeducation.
Il n'en demeure pas moins vrai que la femme est et doit rester la maitresse maison: "Madame est servie", suivant les usages du monde. Moi qui helas, n'ai pas les moyens d'offrir deux bonnes a ma femme et suis parfaitement conscient, je veille a intervenir "avant".
A Morvan 89: cette prise de conscience reflete bien le theme de la Vierge Marie, invente par la religion catholique, "celle qui donne tout et ne demande rien".
La place de la femme dans la societe varie proportionnellement au niveau de la civisation, mais aussi au niveau de vie. Une bourgeoise dispose d'un appartement avenue Mozart, de 2 bonnes, d'une Mercedes 350, d'un piano Steinway dans le salon a moins de problemes qu'une technicienne de surface qui habite Gennevliiers.
Ceci etant dit, la condition de la femme regresse de nos jours correlativement a la regression de la civilisation, consecutive a la montee des ideologies totalitaires et a la diminution correspondante du niveau de vie.
La montée en charge de ce qui ressemble à une "problématique féminine" est impressionnante depuis quelques semaines et c'est tant mieux si cela donne naissance à une remise en cause constructive, c'est à dire génératrice de nouveaux comportements, respectueux, ainsi qu'à de nouvelles règles, plus égalitaires. La "charge mentale des femmes" dont il est question ci-dessus y contribue.
Mais on a l'impression que, sur notre planète, la remise en cause va bien au delà de la condition féminine. En effet, sous l'appellation de "globalisation", terme réducteur et confus, de nombreux secteurs sont problématiques, dont le plus important à mes yeux, est tout ce qui est lié à la nature, au climat, à ce qui leur est nuisible et qui met en danger l'avenir des futures générations des espèces vivantes et de l'humain en particulier. A partir de là , la remise en cause s'étend aux systèmes actuels de gestion des sociétés, impuissants à maitriser les dérives relatives à l'utilisation abusive et anarchique des ressources naturelles, à installer des politiques où "le long terme" sera une priorité absolue, Tout cela condamne le pouvoir financier, spéculatif et maffieux, qui est aujourd'hui la dictature la plus cruelle qui n'ait jamais existé sur terre puis qu'elle "déshumanise" à peu près tout ce qu'elle touche. Dictature aveugle puisqu'elle scie la branche sur laquelle reposent ses pratiques : que deviendra t'elle si l'accroissement des inégalités et de la pauvreté, réduit le nombre de consommateurs potentiels ?
Un autre secteur questionne aussi, celui de la spiritualité de l'individu, inspirée depuis quelques millénaires par les religions et leurs organisations. L'influence qu'elles exercent est pour le moins ambiguë, mêlant le bien et le mal et souvent à l'origine de divisions plutôt que de concorde, voire de conflits (l'actualité le démontre).
Autre domaine qui exige attention, celui de l'accès à la Connaissance et à la Culture, c'est à dire à tout ce qui permet à l'Homme de devenir "Qui il est", c'est à dire un être capable d'analyse, de discernement, en mesure de décider "en connaissance de cause", de ce qui est bon pour lui et ses semblables.
Ce contexte décrit succinctement doit aussi tenir compte d'une évolution exponentielle des technologies, celle du vivant, celle des moyens de production, de communication, génératrice de progrès certes, mais aussi de désagréments, le mot est faible, puisqu'elle nourrit la puissance des outils de destruction de l'Humanité, ce qui est un facteur de légitime inquiétude, compte tenu de la présence, parmi les dirigeants de ce monde, y compris à la tête des états les plus puissants, de personnages dont la santé mentale laisse pour le moins à désirer.
Pessimisme, optimisme, chacun(e) se positionnera selon ses sensibilités et son vécu. Quoiqu'il en soit cette période de notre Humanité est passionnante. Parviendrons nous à trouver les bonnes réponses à toutes ses problématiques ? Combien de temps durera cette "évolution globale"? Plusieurs décennies sans doute seront nécessaires pour aboutir à une régulation satisfaisante du fonctionnement de ce point minuscule dans l'Univers qu'est la planète Terre.