POLITIQUE
Santé publique 89 : l'hélicoptère masque le vrai enjeu celui du 15, le centre d'appel des urgences
le samedi 25 novembre 2017, 20:14 - POLITIQUE - Lien permanent
Au-delà des déclarations médiatiques des politiques qui se veulent évidemment et avant tout rassurantes, le département de l'Yonne est mal barré pour l'avenir des soins d'urgences hélicoptère et cardiologie compris dans le cadre du nouveau plan régional de la santé en préparation, défini par l'ARS (agence régionale de la santé) en cours de gestation
Combien de temps va pouvoir tenir le centre hospitalier d'Auxerre : difficulté de recruter des médecins, des spécialistes, services menacés à l'avenir, le centre d'appel 15, les urgences, l'hélicoptère, la cardiologie ...
Le centre d'appel des urgences au centre hospitalier d'Auxerre : 170 000 appels en 2016. Le service est menacé d'être regroupé à Dijon
Les pétitions et autres missives et déclarations ponctuelles, sont ce quelles sont. Mais sont-elles pertinentes ...?
La question est de savoir si elles sont dans la réalité ou si elles y échappent ? Aurement dit, le jeu, le match ne se joue-t-il pas ailleurs ?
Le pouvoir dans ce domaine est entre les mains et dans la tête (il y a de nombreuses formes d'intelligence) du directeur de l'Agence régionale de santé. Les politiques n'ont pas prise, c'est lui qui a le pouvoir et il ne rapporte qu'au ministre de la Santé en l'occurence. Or cette dernière, dépend du Premier minstre qui lui-même dépend du Président de la République. Ce dernier veut faire évoluer la société quitte à bousculer les choses. Et il le fait. Cela tout le monde l'a compris. Et une majorité de citoyens le veulent puisqu'ils l'ont élu sur son programme et sa personnalité.
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Le problème c'est que personne ne connait cet objectif. Ni nous ni les citoyens
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Ils ont aussi élu quelqu'un qui proposait autre chose que ce qui a été servi par les uns et les autres ces deux dernières décennies ainsi que par la rupture idéologique aventureuse et dangereuse de l'extrême droite.
Autrement dit, personne ne peut savoir vraiment quelles sont ni quelles seront en définitive, les vraies instructions non plus que les directives inamovibles pour faire tomber des murs. Oui. Nous sommes dans une guerre de positions et les avancées se font en fonction de l'objectif final.
Le problème c'est que personne ne connait cet objectif. Ni nous ni les citoyens.
Donc, personne ne sait quelle copie va rendre le directeur régional de l'ARS, au mois de mai, même si des documents existent.
Ni le ministre, ni le Président de la République, ni Auxerre Tv. C'est dire le pouvoir du directeur régional, un statut créé par le pouvoir et l'État au sein de l'administration en besoin d'efficacité, bien avant l'avènement de Macron.
Cela étant posé, que peut-on affirmer ?
L'hélicoptère, comme aurait dit Jean-Louis Hussonnois, c'est important mais pas l'essentiel.
Jlhuss est le médecin qui a créé le SMUR (*) en 1975 avec Alain Drouhin alors directeur financier au Centre hospitalier d'Auxerre. J-L Hussonnois a ensuite fait de la politique, obtenu l'hélicoptère, le premier en Bourgogne et défendu le schéma sanitaire régional pendant de longues années, militant pour une médecine de proximité et de qualité, une médecine humaine.
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Le vrai enjeu c'est la 15, le centre d'appel des urgences et son maintien à Auxerre au centre hospitalier.
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Or le nouveau plan régional de santé (2022) prévoit (c'est écrit) le regroupement des 15 à Dijon.
Pourquoi ?
C'est sans doute le vrai sujet. Quel est le contexte ?
La métropole dijonnaise veut tout rassembler, centraliser, face à Besançon, l'autre capitale régionale, dans le cadre de la fusion des deux régions, et on peut le comprendre. François Rebsamen maire PS de Dijon (qui, rappelons-le, a choisi sa ville plutôt qu'un autre ministère après l'Intérieur, sous Hollande au pouvoir) joue pour sa capitale des Ducs de Bourgogne. Et qui ne ferait pas pareil ?
Ce qui implique le regroupement et la mutualisation du 15 à Dijon. C'est-à-dire plus clairement le transfert des 12 médecins urgentistes d'Auxerre à Dijon.
Ce transfert implique, ipso facto, le rapatriement de l'hélicoptère 89 basé au centre hospitalier d'Auxerre à Dijon. Et la mort des urgences à Auxerre, celles créées par Jlhuss.
Il faut bien compendre que c'est, ça, qui est programmé et écrit dans le projet régional.
L'étau se resserre sur Auxerre.
La métropole, la capitale Rebsamen, veut récupérer à son avantage, le service cardiologie du centre hospitalier d'Auxerre dirigé par le Dr Soto chef du service, dont la réputation n'est plus à faire en terre icaunaise. Et au-delà. Le petit bonhomme à la voix haute et claire est un ponte, si l'on ose dire, de la cardiologie et de la politique sanitaire au sens noble.
Pourquoi la métropole voudrait récupérer le service cardiologie à l'hôpital d'Auxerre ?
Sans doute parce que ce service a créé un système hyper-performant de pose de pace-makers sur mesure, en souplesse, avec des médecins spécialisés car formés en conséquence ainsi qu'un environnement favorable.
Vous aurez compris que Soto malgré lui, a créé un business régional, non négligeable. Vous aurez compris aussi que le DR Soto est courtisé et demandé ailleurs et qu'il a résisté jusqu'à présent.
Et que c'est important dans un contexte contraint des budgets d'hôpitaux dont la plupart accusent des déficits récurrents. Tel celui d'Auxerre, et en dépit d'une politique quasiment obligée de multiplication des "actes", le nombre des ces "actes" servant de base à l'obtention des subventions et subsides. C'est donc pour les gestionnaires une course perpétuelle en avant.
Le CHU de Dijon dispose d'un service de cardiologie classique au sein duquel travaille l'épouse du directeur de l'Agence régionale de l'Agence régionale de la santé. Il est évident que le regroupement des services de Dijon et d'Auxerre à Dijon évidemment, apporterait un plus conséquent ainsi qu'une plus-value non négligeable, pour employer un terme général.
Une chose est claire : si Auxerre perd le 15 et que les 12 médecins urgentistes sont mutés à Dijon, c'est la fin de l'hôpital d'Auxerre tel qu'on le connait et la fin des services de proximité de santé publique, en crise dans l'Yonne. Impossible par exemple de trouver un dentiste. Tous refusent de nouveaux patients car leurs agendas sont plus que blindés. Même une urgence ne peut être traitée. La seule issue est d'appeler le Samu le dimanche matin à 8 heures, pour avoir une chance de bénéficier d'une consultation dans la matinée. Un dentiste du privé, assurant une garde pour les urgences à son cabinet. Le même désert existe dans d'autres spécialités. Cherchez à prendre rendez-vous avec un ophtalmologiste. Pas de rendez-vous avant 8 à 10 mois. Pour les urgences, il faut aller à Paris au Quinze-Vingt.
Ce serait la fin, aussi, de la formation de jeunes médecins internes, qui ne viendront plus au Centre hospitalier d'Auxerre s'il n'y a plus de Samu.
Enfin, tous les efforts consentis par les collectivités et principalement par le conseil départemental de l'Yonne en direction du recrutement de médecins dans l'Yonne, à coups de bourses et d'aides pécuniaires à l'installation dans des cabinets médicaux en campagne, seront ruinés et quasiment irréversibles.
Voilà la situation. Il ne faut pas se voiler la face.
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18 mois qu'ils y travaillent (au regroupement du 15 et du 18) ... à coups de réunions mensuelles avec les pompiers, médecins, ambulanciers privés ...
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Dans ce contexte, les tentatives de rapprochement entre le 18 et le 15, entre pompiers et Samu, sur le site de l'hôpital ce qui paraît fondamental vu les tenants et aboutissants exposés plus haut, suffiront-elles à poser une digue au transfert du 15 et des 12 médecins urgentistes hélicoptère compris, au CHU de Dijon ?
Encore faudrait-il qu'elles aboutissent. Selon Christophe Bonnefond le président du Sdis icaunais (service d'incendie et de secours), cela fait 18 mois qu'ils y travaillent ... à coups de réunions mensuelles avec les pompiers, médecins, ambulanciers privés.
Est-ce ainsi que les pros de l'Yonne vont faire fuir la menace d'un regroupement sur Dijon ?
Il est permis d'en douter.
Le maire d'Auxerre Guy Férez, qui est aussi président du conseil de surveillance du centre hospitalier d'Auxerre et président du conseil de surveillance des hôpitaux du sud Yonne et du Haut-Nivernais, en est bien conscient qui entend accélérer le processus qui traîne. Dans un courrier adressé aux présidents du Conseil départemental 89 et au président du Sdis, il propose en substance d'engager sans tarder des discussions afin de créer un plateau technique unique d'appels des centres d'appel de traitement 18 et 15, sur le site du CHA, seule perspective pour fiabiliser les activités et pérenniser deux services complémentaires.
Ça sent vraiment le roussi. Il faut appeler les pompiers en urgence avant qu'il ne soit trop tard s'il ne l'est déjà.
Raison de plus pour ne rien lâcher avec la pétition citoyenne proposée par AUXERRE TV qui rassemble actuellement près de 16 000 signatures.
Une lettre sera adressée au Président de la République ainsi qu'un SMS senti, le moment venu. Première action citoyenne parmi d'autres qui suivront afin de transmettre l'engagement et la volonté des 16 000 signataires à qui de droit, et de respecter leur démarche qui nous fait confiance. Notre rôle s'arrête là.
Pierre-Jules GAYE
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(*) Le service mobile d'urgence et de réanimation (S.M.U.R.) est devenu structure mobile d'urgence et de réanimation bien souvent abrégé en SMUR, est un service hospitalier consistant en un ou plusieurs véhicules destinés à apporter les soins d'aide médicale urgente en dehors de l'hôpital, bien souvent conjointement avec une ambulance.
Le service d'aide médicale urgente (S. A. M. U.), ou Samu1, est le centre de régulation médicale des urgences d'une région sanitaire. Ce service répond à la demande d'aide médicale urgente (AMU), c'est-à-dire l'assistance pré-hospitalière (dans la rue, à domicile, sur le lieu de travail, …) aux victimes d'accidents ou d'affections soudaines en état critique (malaise, maladie, ou femmes enceintes). Le médecin régulateur du Samu régule les ressources de soins urgents dont il reçoit continuellement les disponibilités et oriente les patients vers les services les plus adaptés à leurs cas.
Dans le langage courant, « le Samu » est utilisé par extension pour parler des services mobiles d'urgence et de réanimation (SMUR) et de leurs ambulances de réanimation, car les véhicules comportent souvent le sigle « SAMU » (à défaut de « SMUR »).
L'hélicoptère est le symbole de ce combat dans l'Yonne. Il est basé de longue date au centre hospitalier d'Auxerre et fut le premier en Bourgogne
# Courrier adressé par Guy Férez président du Conseil de surveillance du Centre hospitalier d'Auxerre au président du Conseil départemental Patrick Gendraud, et à Christophe Bonnefond, président du Sdis
Commentaires
Non pas encore envoyée
Peux-t-on savoir où en est la pétition ?
À t’elle été envoyée ?
Il est indispensable au cœur de l’Yonne de sauvegarder un système d’urgences Fiable et compétent : Oui au maintien du 15 et de l’hélicoptère sanitaire sur Auxerre !!!
Il est vital de garder le 15 et un hélicoptère sanitaire sur Auxerre!!!
Il faut maintenir le 15 à Auxerre et l’hélicoptère sanitaire +++
Je lis la mort des urgences...peut être la mort pour des personnes de l 'Yonne aussi ... Le service hospitalier d'Auxerre est super compétent en cardiologie , pourquoi ne pas soigner dans ce service tout les malades de la région Bourgogne à Auxerre ? Pourquoi ne pas envisager d'avoir un service dentaire à l ' hôpital d'Auxerre car " les sans dents " seront des privilégiés dans peu de temps.... tout comme un service ophtalmologique .... Nous assistons à une vraie bataille entre départements à majorité rurale contre les métropoles existantes ou en formation . Nos représentants politiques de l 'Yonne perdront-ils leur pouvoir ?
"Une analyse très juste que nous partageons largement." (Alain Raymont).
"Un article qui ouvre les yeux même si on n'en avait pas envie." (Vonette).
"Une lettre sera adressée au Président de la République ainsi qu'un SMS senti, le moment venu. Première action citoyenne parmi d'autres qui suivront afin de transmettre l'engagement et la volonté des 16 000 signataires à qui de droit, et de respecter leur démarche qui nous fait confiance. Notre rôle s'arrête là." (Pierre-Jules Gaye).
L'ineluctable est en vue : le 15 va disparaitre d'Auxerre et l'hélicoptère avec.
La messe est dite malgré la pétition ?
"l faut donc ne rien lâcher, et nous battre aujourd'hui plus que jamais.
Le 15 et l'hélicoptère doivent rester à Auxerre!" (Daniel).
Je partage l'avis ci-dessus, c'est le seul qui vaille, tout le reste est complicité et renoncement.
To Be Or Not To Be!!!!!!!!!!!
Face à la régionalisation et de notre manque de cohésion territoriale aux travers la lecture de vos articles Monsieur GAYE , relatant les conflits de gouvernance de nos cantons, devons- nous, nous étonner de notre fragilité, qui nous ont dépourvu de toute maîtrise décisionnelle et organisationnelle afin de définir l’avenir de notre beau département !
La missive du Président du conseil de surveillance en est l’illustre exemple, non point dans la réaction mais tout simplement dans l’action devons -nous être, dans le but d’anticiper et de projeter notre département vers le futur !
Sans référentiel commun, sans vision commune et surtout sans concertation collective non politicienne, malheureusement nous vivrons ce genre de situation !
Oui nous avons besoin de services de proximité, oui nous avons besoin de l’accès aux soins pour tous et de notre hélicoptère, tenant en compte la spécificité de notre département !
Mais surtout, nous avons besoin de préserver notre population, de sauvegarder l’emploi, de le développer, et de plus, de redevenir un territoire attrayant, avec pour objectif de permettre aux jeunes et aux entreprises de venir s’implanter dans notre beau département !
Merci Auxerre Tv pour votre pétition, réaction oblige, mais nous attendons de nos élu(e)s , une vision plus pragmatique , mais tout simplement , une vision pour tous !
Redynamisons notre Département avec des énergies consensuelles et non politiciennes face cette catastrophe, connues par nos élus depuis un temps certain, pour le bien- être de tous !
S'il est un domaine où il ne faut pas centraliser c'est bien la santé et les services médicaux.
Djion veut tout récupérer et tout écraser sur son passage, ce n'est pas nouveau.. on veut faire des économies et comme d'habitude c'est Auxerre qui en fait les frais, ça me dégoûte. Tout ça pour, encore, une histoire d'argent.
Mais qu'est-ce qu'on est allé foutre dans la région Bourgogne, l'Ile de France aurait été un bien meilleur choix.
Quel est le poids de l'Yonne aujourd'hui dans cette région, un département qui perd sa population à chaque recensement, sa préfecture qui se vide de ses habitants..
Je vais faire un raccourci mais si nous avions les infrastructures (A26, contournement sud, voie électrifiée etc..) les entreprises n'auraient aucune peine à s'installer, les Icaunais et Auxerrois ne seraient pas dans l'OBLIGATION de quitter leurs foyers pour aller travailler ailleurs, et nous ne serions pas dans l'OBLIGATION de "pleurer et mendier" aujourd'hui pour un droit fondamental: le droit à la survie.
Car voilà où cela nous conduit aujourd'hui : des citoyens de seconde zone.
Il faut donc ne rien lâcher, et nous battre aujourd'hui plus que jamais.
Le 15 et l'hélicoptère doivent rester à Auxerre!
Une analyse très juste que nous partageons largement.
Il ne faut donc pas se satisfaire des effets d'annonces des uns qui ont parlé avec la ministre des autres qui ont parlé au directeur et de tous ceux qui demain parleront à l'oreille des chevaux.
Cela me rappelle trop les déclarations de ceux - les mêmes- qui parlaient à l'oreille du ministre de l'industrie pour Fulmen il y a quelques années. On sait ce qui est arrivé.
c'est une vraie bataille de l'ensemble des citoyens qu'il faut lancer tout en continuant la pétition.
Mais il faudra bien aussi aller accueillir le directeur de l'ARS quand il lui prendra l'idée de passer dans l'Yonne.
@ Vonette. Le sujet, à l'origine du détail sanitaire de l'hélicoptère, du 15, est bien celui du territoire. Quelle institution départementale, s'attache a mesurer, maitriser, contenir ce qui relève du développement du territoire, de la prospective territoriale, de l'analyse des domaines de l'économie, de lemploi, des transports, de la démographie, L'organisation explosée ici, des domaines de la santé, de la formation, de la culture, montrent une curieuse volonté d'apprenhender le sujet. L'ensemble des services de l'État, région, département, chambres consulaires, grands élus...sont tous partie prenante de cette démarche dont on se pose la question ; qui fait quoi dans ce tourbillon de la désertification rurale sans fin. Le 15 aujourd'hui et s'attendre à beaucoup plus grave très bientôt comme l'emploi agricole dans les campagnes, le petit commerce dans les villes, l'attractivité d'ensemble.
Un article qui ouvre les yeux même si on n'en avait pas envie. On peut comprendre, oui, mais ce qui va enrichir les uns va considérablement appauvrir les autres: qui viendra s'installer, ou restera, dans un désert médical? Ce sera rapidement suivi d'un désert culturel, éducatif, et deviendra un désert tout court. Et à Dijon on pleurera la surcharge, tôt ou tard.
Une manière épouvantable et effrayante de jouer avec la confiance des citoyens qui déjà, sur le plan médical, sont souvent très mal servi par les Seigneurs de la guerre...