La cérémonie veillée au monument des Déportés place Saint-Amâtre, a eu lieu à partir de 21h15, samedi, à Auxerre, en présence de nombreux lycéens, de la sous-préfète Julia Capel-Dunn, représentant le préfet de l'Yonne, de Philippe Aussavy, représentant le maire d'Auxerre, Robert Bidault représentant le président du conseil départemental, parmi d'autres élus et personnalités civiles, relidieuses dont David Kahn, président de l'association cultuelle Israélite de l'Yonne, et militaires.

L'hommage et le recueillement dans le cadre de la journée nationale du souvenir des victimes et des héros de la déportation, furent précédés de plusieurs autres cérémonies.

À la Maison d'arrêt d'Auxerre et dans la chambre des suppliciés à l'Hôpital psychiatrique.

Devant la stèle des fusillés à Égriselles en présence du maire de Venoy Christophe Bonnefond. L'on peut encore voir l'impact des balles dans des troncs d'arbre.

P-J. G.

 

 

Samedi soir, à la veillée au monument aux Déportés, place Saint-Amâtre à Auxerre en présence de nombreux lycéens

 


Je me suis tu ...

 

 

Le grand voyage de Jorge Semprun à Auxerre

 

 

 

 

ll y a 70 ans, il fut arrêté à Joigny, emprisonné à Auxerre en octobre 1943, torturé à l'Hôpital psychiatrique avant d'être convoyé par chemin de fer à Buchenwald. Le résistant espagnol, homme politique, écrivain, cinéaste et européen Jorge Sempruñ, demeure d'une actualité brûlante. Hommage et message d'alerte démocratique.

Auxerre TV présente un webdocumentaire exceptionnel, tourné voilà cinq ans dans le cadre d'une manifestation des Républicains Espagnols résistants de l'Yonne, qui ouvre pour la première fois sur le couloir de la mort et la salle des tortures dans l'ancien hôpital psychiatrique d'Auxerre, qui furent préservés par le Docteur Pierre Scherrer.

 


Dans l'ancien hôpital psychiatrique à Auxerre. Feu le docteur Pierre Scherrer, personnage emblématique dont le nom est indéfectiblement associé à l'histoire de l'Hôpital psychiatrique d'Auxerre, a écrit deux livres sur l'objet de sa passion :  l'hôpital, ses malades, son équipe et le personnel qui l'aimait et le respectait. Le Dr Scherrer a préservé la salle des tortures en condamnant les portes afin que personne ne puisse modifier le plan de ce lieu d'histoire où furent martyrsés des hommes et des femmes. Pour qu'on n'oublie jamais... Le Dr Scherrer fut l'initiateur du Cine-club à Auxerre qui marchait fort dans les années 70-80. Il est par aileurs le père du couturier Jean-Louis Scherrer, décédé il y a quelques années (Photo Auxerre Tv)

 

"Je fis recouvrir....pour masquer "

 

Le Dr Pierre Scherrer évoque précisément, page 37 de son livre "L'Hôpital Libéré Souvenirs d'un Psychiatre", la cellule des tortures.

" La plaque de marbre qui portait cette inscription fut fixée sur la porte de la cellule où avaient été "interrogés" des résistants. La gestapo les amenait en effet de la prison, de l'autre côté de l'avenue et après ces "interrogatoires", les malheureux allaient laver les plaies de leur visage au petit lavabo qui se trouvait au bas de l'escalier venant de la galerie couverte qui longe le service des femmes. Au haut de l'escalier, les blessés allemands et leurs infirmières s'esclaffaient en voyant les "terroristes" châtiés.

"Plus tard lorsque le bâtiment fut réaménagé et destiné à être utilisé, je fis conserver cette cellule telle quelle en recouvrant porte et plaque d'une autre porte qui masquait tout.

"On n'ouvrait cette porte qu'exceptionnellement.

Chaque année pour la Journée des Déportés, elle était ouverte et les survivants venaient pieusement en pélérinage devant cette cellule qui témoignait de leurs souffrances."