La situation est ubuesque.

Le budget primitif 2018 de la Communauté de communes de Puisaye-Forterre sera voté, dans le meilleur des cas, jeudi 17 mai en soirée à Molesmes.

La commission des finances se réunira la veille, mercredi 16 mai en soirée, et devra donner un avis sur cette présentation de budget. La commission en question devait se réunir, lundi14 mai, mais la réunion a été annulée au dernier moment, sans motif apparent, le budget dans son ensemble n'étant pas bouclé.

Cela signifie que les conseillers communautaires de Puisaye-Forterre vont prendre connaissance du budget et des documents y afférents, jeudi matin, au mieux, sinon jeudi soir sur table, en début de séance à Molesme à 19 heures.

Si l'on peut admettre qu'un budget est toujours un exercice délicat, l'on peut être surpris par les difficultés poyaudines d'autant que les trois projets forts du mandat de Jean-Philippe Saulnier-Arrighi (piscine couverte de Toucy, l'aménagement d'un hôtel à St-Fargeau, immeuble communautaire permettant la centralisation des services et un aménagement touristique de Rogny-les-Sept-Écluses à Moutiers en partenariat avec Voies navigables de France ) ont dû être reportés d'une année, faute de bouclage de financement.

Alors que l'on pourrait imaginer que cela serait plus facile pour confectionner le budget primitif, il n'en est manifestement rien, au contraire.

Pourquoi ? Parce que pour boucler le budget 2018, le recours à l'impôt s'impose rien que pour équilibrer les dépenses de fonctionnement qui nécessitent une augmentation des taxes de 9 %. Un chiffre qui pourrait être ramené à 5 % si le fond de péréquation intercommnal et communal (Spic) prenait en charge la différence, ce qui n'est pas acquis. Ce qui reviendrait pour les communes à abonder au pot. Il pourrait même théoriquement ramener à  2,5% si l'effort était encore plus grand.

On ne peut totalement exclure que le budget qui sera présenté, jeudi soir, ne soit pas adopté, que se passerait-il ?.

Dans cette hypothèse peu probable, c'est le préfet et la chambre régionale de la cour de comptes qui prendraient la main. 

 

Un difficile apprentissage des règles

 

 


Kairos, par Francesco Salviati

 



Sans revenir sur l’irrégularité de l’appel d’offre pour l’école des filles à Saint-Fargeau qui a vu reporter le projet à 18 mois et dont l’apprentissage du respect du code des marchés public est bien difficile, il semble que la notion du temps n’existe pas au royaume de Jean-Philippe Saulnier-Arrighi.

Alors même que le Président s’offusque et déclenche des tempêtes qui se terminent dans un verre d’eau quand on tarde à lui envoyer des documents tel un caprice des dieux.


Pour quel dieu de la mythologie grecque, Jean-Philippe Saulnier-Arrighi se prend-il ?

Chronos était le dieu représentant la personnification du temps, et notamment des douze heures du jour ou de la nuit. (Statue de Chronos au cimetière de Staglieno)

Jean-Philippe Saulnier-Arrighi se joue des règles qui l’obligeraient à produire ses comptes en temps et en heure en premier rang à la commission des finances puis in fine, aux services de la préfecture auxquels il demande report sur report. Pourrait-on à travers ce mauvais traitement des commissions (organes de régulation) de la collectivité qualifier le budget d’insincère ?

Kairos était le dieu représentant du temps métaphysique. C’est le point de basculement décisif, avec une notion d’avant et d’après, où quelque chose de spécial arrive (Kairos représenté dans une fresque du XVIe siècle par Francesco Salviati).

Contrairement à Chronos, le temps Kairos ne se mesure pas, il est immatériel, se ressent et crée de la profondeur dans l’instant.

A priori en reportant les commissions (finances) ou ne les tenant pas (économique), pour ne pas être désavoué dans la posture de Dieu tout puissant, Jean-Philippe Saulnier-Arrighi convoque malgré tout, la veille du conseil communautaire, la commission des finances, ne permettant pas aux représentants élus d’avoir un avis sur la multitude de documents. Finalement tout se jouera en séance du conseil communautaire, jeudi soir, à Molesmes.

 

Report d'un an des projets ambitieux



Rappelons quand même que cette commission des finances s’est réunie une première fois très tardivement, et a porté un vote unanime contre l’augmentation des impôts avec en chef de file le Maire de St-Fargeau. Dans cet entre-temps, Jean-Philippe Saulnier-Arrighi  a fait le tour des conseillers communautaires pour quémander un vote « pour » son budget, mettant un mouchoir, pour 12 mois encore, sur des investissements, socle de son ambition politique, pour les projets ambitieux, qui pourraient bien se fracasser sans doute, à 12 mois des élections municipales pour ne jamais aboutir. Toujours le temps et pas de profondeur dans la décision.

Aiôn était une divinité grecque associée au temps cyclique, aux saisons, au cercle englobant l’univers (selon les croyances grecques) et au zodiaque. (Mosaïque représentant Aion et Tellus (Musée Glyptothek, Munich).

Il est fort peu probable que le cycle engagé il y maintenant 16 mois, trouve un souffle d’optimiste et de confiance car la violence des mots du président à l’endroit des tiers demeure au travers d’écrits adressés à foison ou de propos.

On pourrait d'une saillie résumer : « si tu as pas reçu un écrit,
si tu n’as pas été assigné, ... c'est que Arrighi ne te connaît pas ».

Et le temps va demeurer indéfiniment long pour les habitants du territoire qui verront malgré tout sur leur prochaine "fiche d’imposition"  le détail de la fiscalité locale et le montant versé à la Communauté.

Ainsi pourront être mises en perspective les réalisations et la facturation.

 

 Pierre-Jules GAYE

(avec Edgar GALO)