Au micro, le président Saulnier-Arrighi (DR archives)

 

 

Aux forceps. Sur 85 votants, 42 voix pour l'augmentation de la pression fiscale, 40 voix contre et trois abstentions. Le président Jean-Philippe Saulnier- Arrighi a failli chuter sur le budget 2018.

Le vote des recettes indispensables à l'équilibre, précède toujours celui du budget proprement dit. Et le coup est passé près comme le vent du boulet.

Le budget 2018 de la Communauté de communes Puisaye-Forterre (20,2 millions d'euros en principal et 30,8 avec les budgets annexes santé, bâtiments/économie, habitation, déchets, zones d'activités, enfance/jeunesse, école de musique) a donc été adopté, jeudi soir, mais il s'en est fallu de peu qu'il ne capote.

Le conseil de la communauté de communes de Puisaye-Forterre a en effet adopté, in extremis, par 55 voix contre 30, après dérogation préfectorale, jeudi soir, à Molesmes, son budget 2018 très controversé, qui n'a pu être voté plus tôt compte tenu des difficultés pour le boucler.

Des coupes claires ont du être opérées dans les dépenses 48 heures auparavant, par les membres de la commission des finances, assorties d'une augmentation de la fiscalité de 2,78 à 3,1% selon les taux, votée tout juste avec 2 voix d'avance sur les "contre".

En outre, des conseillers communautaires ont fait remarquer que les documents présentés sur table étaient différents de ceux envoyés le 18 mai, ce qui a soulevé des interrogations sur la régularité des votes et du bien fondé de recours éventuels voire d'annulation pour manque notoire d'information des élus communautaires.

Le manque de fonctionnaires d'encadrement, mutés ou en arrêt et l'informatique en rade, expliqueraient en partie cette situation compliquée jusqu'au bout.

 

Projet alternatif non retenu

 

Les recettes du budget 2018 ont pu passer à 2 voix près car il était construit - subordonné à  l'augmentation de la pression fiscale, les membres de la commission des finances n'ayant pas trouvé d'autres économies possibles.

Un conseiller communautaire de Charny-Orée proposa un projet alternatif ne comprenant pas d'augmentation de la fiscalité. Mais le président ne le retint pas et ne le proposa par au vote car il aurait fallu du temps pour vérifier sa faisabilité.

D'un mot, la pression fiscale augmente pour équilibrer la section fonctionnement. En effet les dépenses d'investissement courantes ne contiennent pas d'opérations ayant des conséquences sur le budget 2018. Or la présidence avait repoussé ses projets d'investissement d'un an.

Compte tenu de cet "avertissement" délivré par les conseillers communautaires, jeudi soir, on peut se demander à quoi ressemblera le futur proche. Si voter les recettes aux forceps sans investissements nouveaux traduit le désarroi pour ne pas dire l'incompétence ; qu'en sera-t-il du financement des futurs projets (piscine, siège, voies) qui ne pourront être financés sans augmentation de la pression fiscale ? Évaluée à la louche par d'aucuns entre 30 et 35 % sinon 40 en 5 à 6 ans.

 

Ras-le-bol fiscal

 

Sachant qu'en outre concernant le projet de piscine couverte à Toucy,  les dépenses sont sous-évaluées, les subventions incertaines et les emprunts sous-estimés, si l'on regarde le plan de fincancement du projet. L'on peut constater qu'il n'y a aucune part d'autofinacement.

Le ras-le-bol de la pression fiscale et de son augmentation est l'enseignement majeur de l'assemblée communautaire.  La gouvernance devra en tenir compte et revoir ses ambitions immédiates.

La précipitation ne mène à rien. Il faut donner du temps au temps afin de doter la collectivité de moyens. Sauf à plomber la CCPF et la  rendre ingérable en 2020, année électorale, en constatant qu'il y a trop d'investissements, trop d'emprunts et un accroisement de la pression fiscale. C'est un cycle infernal.

 

P-J. G.

 

 

JPSA l'homme pressé (DR)