Un Domaine de 80 hectares sur une colline à Chassy près d'Aillant-sur-Tholon (DR Roncemay)

 

 

 

Le Domaine du golf du Roncemay change, une nouvelle fois, de main.

Après la création du golf en 1987 par neuf fondateurs emmenés par le Jovinien François Schneider, après l'épisode Marc Meneau chef étoilé de l'Espérance à Saint-Père-sous-Vézelay ; après la société Firstline Estate, un holding financier danois, spécialisé dans l'immobilier à grande échelle qui fut victime de la crise de 2008 ; après la banque danoise NYBANK KREDIT qui a récupéré 173 actions à 1 couronne pour devenir actionnaire principal (2011) de la FRANSKE FERIBOLIGER, la société englobant les deux domaines français Vaugouard et Roncemay ; c'est un joueur investisseur parisien résidant dans la région, Thierry Garret, passionné de voitures anciennes, qui acquiert le Domaine au prix 1,5 million d'euros. Il est l'un des deux actionnaires, avec Jeanne Frangié, de la société Jet Stratégie & Capital, enregistrée à Paris. Jeanne Frangié va beaucoup s'investir dans le projet.

 

Un déficit structurel

 

Cela peut paraître relativement modique aux yeux de certains pour un tel ensemble patrimonial de toute beauté par surcroît. Il faut savoir que nombre de golfs sont à vendre en France, d'une part, et d'autre part que l'exploitation du Domaine du Roncemay n'a jamais trouvé l'équilibre financier depuis sa création.

Chaque année, les propriétaires successifs, ont du combler le déficit récurrent qui se situait, en moyenne, à hauteur de 300 000 euros.

C'est qu'il n'existait pas de tradition golfique dans l'Yonne et l'entretien la gestion de l'ensemble du Domaine n'est pas une mince affaire. Le golf par ailleurs est une activité sportive qui requiert beaucoup de temps et de l'argent. Il n'arrive pas à  décoller en France en dépit des efforts de la Fédération et de l'organisation de la Ryder Cup (US vs Europe) à la fin du mois de septembre. Sans doute manque-t-il une locomotive, un champion qui suscite l'envie et entraîne les jeunes.

Un Domaine de 80 hectares pour le seul golf et 60 autres comprenant de la forêt et des anciens vergers, un hôtel (4*) restaurant, un golf 18 trous + 3 trous d'entraînement, un espace fitness, hamman et salle de réception bar, un tennis, un practice couvert, le rez-de-chaussée et le sous-sol vestaires du château, le bâtiment de l'ancienne confiturerie : il faut entretenir avec soin et compétence ainsi que gérer afin de contenter les uns et les autres dans une société où la égoïsation, l'individuation s'accentuent. Pas facile.

En outre, le système d'alimentation en eau pour arroser les fairways et les green est défaillant depuis l'été dernier. Les deux forages se sont colmatés au fil des ans - cela fait déjà 30 ans - et le principal ne peut être réparé semble-t-il d'autant qu'il va chercher l'eau à plus de 200 mètres de profondeur dans les sables albiens. La règlementation a évolué et un nouveau forage représente un investissement important.

Certes, les étangs-lacs au nombre de trois sont destinés à réguler l'apport d'eau. Cela dit, sans apport d'eau des forages, l'eau contenue dans les trois étangs n'approvisionnerait les aires de jeu que pour un peu de temps, compte tenu des besoins. À suivre.

 

Doubler le nombre de chambres

 

Thierry Garret qu'Auxerre Tv a contacté, ne souhaite pas communiquer pour l'instant. Ses projets ne sont pas finalisés et les hypothèses sont en cours d'étude et de réflexion. Tout le monde attend avec une certaine impatience qu'il exprime sa vision et ses objectifs immédiats.

Cependant, on peut dire que deux idées fortes semblent devoir tenir la corde.

- Le doublement de la capacité hôtelière, actuellement de 23 chambres, afin de satisfaire aux attentes de la clientèle. Trois solutions sont offertes, l'aménagement de la confiturerie ou de l'espace hamman, salle de fitness, bar salle d'accueil situés derrière le practice couvert, et l'extension d'un bâtiment sur un terrain constructible situé derrière le hall d'accueil et le garage à caddy.

- La séparation des entrées hôtel-restaurant et activité golfique ainsi que le réinvestissement du rez-de-chaussée du château où existaient autrefois un bar, un salon et un espace restauration self service. Avis aux nostalgiques d'une époque dorée au Roncemay, lors des débuts.

D'autres pistes existent. Il faut attendre ce que décidera le nouveau propriétaire.

À suivre donc.

 

Une bonne nouvelle

 

Quoiqu'il en soit, ce changement de main est une bonne nouvelle pour le développement du Roncemay qui ne sera plus dirigé depuis le Danemark par des banquiers qui auront contribué, de manière décisive, à préserver ce patrimoine, alors que ce n'est pas leur métier.

C'est aussi une bonne nouvelle pour la région et les intercommunalités investies de la compétence tourisme et économique depuis l'application de la loi NOTRe de réforme territoriale.

Le développement du tourisme dans l'Yonne est affiché comme une priorité et les projets prennent corps et forme, notamment à Auxerre par exemple, avec le projet d'aménagement du port fluvial afin d'accueillir les bateaux, nombreux, qui circulent sur le Canal du nivernais, emportant des Australiens, Américains et Canadiens notamment, venus pour un long séjour.

Le domaine du golf de Roncemay est un domaine de toute beauté, sauvage et un havre de sérénité et de paix au sein d'une nature luxuriante. Cela n'a pas de prix.

Long swing au Roncemay.

 

 Pierre-Jules GAYE

 

 

 

Françoise Couilloud au micro, la directrice qui poursuivra sa mission (on aperçoit son mari Hubert au fond), a connu tous les propriétaires. Elle est celle qui a contribué largement à développer les activités et la vie du club contre vents et marées, dans un contexte difficile. Plus de 400 licenciés et presqu'autant de membres, des greenfee en hausse constante, et des moments de convivialité rare initiés par une gestionnaire hors pair qui s'ignorait (DR)