L'inauguration de l'exposition (8-29 septembre) consacrée à l'histoire des avocats dans la cité d'Auxerre du 5 è siècle au 19 è siècle, de saint Germain l'Auxerrois à Ambroise Challe, organisée par la Société des Sciences de l'Yonne à la Maison de l'écrivain Marie-Noël, a eu lieu vendredi en fin d'après-midi.

Maître Jean-Louis Alliot avocat honoraire, a brossé une rétrospective édifiante du barreau d'Auxerre devant une salle comble. Le bâtonnier de l'Ordre des avocats Me Marie-Christine Lanfranconi a été accueillie par le président de la société des Sciences Alain Cattagni, qui prononça les mots de bienvenue d'usage dans la forme accoutumée, avant de donner la parole au conférencier.

Les avocats, aujourd'hu,i au nombre de 56 au barreau d'Auxerre, ont toujours été mêlés à la vie de la cité.

À commencer par saint-Germain dont le rôle dépassa le diocèse, il réussit à obtenir la suppression d'impôts qui pesaient lourdement sur les pauvres Auxerrois, puis la phase de droit coutumier au 16ème siècle jusqu'au droit civil issu de la Révolution, et le guide des usages locaux (1861) qui demeurèrent résiduels mais dont les juges peuvent s'inspirer notamment en matière de droit de passage, de distance d'implantation, qui font encore aujourd'hui référence.

Me Alliot évoqua aussi le rôle des avocats du barreau d'Auxerre dans la rédaction des voeux du Tiers État à la Révolution introduisant les concepts d'égalité et de non exemption de l'impôt des nobles. Monarchistes modérés, ces avocats Auxerrois étaient à la fois attachés au roi mais aussi aux nouveaux droits.

La première déclaration des droits de l'Homme, préambule de la Constitution, fut imprimée à Auxerre, expliqua Me Aillot, en 1791. L'avocat conférencier qui a préparé une plaquette disponible pour ceux qui visitent l'exposition, a entrepris la géographie du barreau d'Auxerre depuis de nombreuses générations.

Il souligna le rôle important des avocats auxerrois au 19 è siècle, dans la vie politique, juridique et culturelle d'Auxerre. Il évoqua la figure d'Ambroise Challe, engagé volontaire à 15 ans pour combattre les Autrichiens.

Il fut maire d'Auxerre, président de la société des Sciences de l'Yonne la plus ancienne association du département, et fut l'auteur de nombreux ouvrages divers sur l'histoire de l'Auxerrois mais aussi sur l'histoire de la guerre entre calvinistes et la ligue, sur l'agriculture, la culture de la vigne et l'assèchement des marais poyaudins.

À la fin de sa vie il eut encore la force de porter secours aux malades de la typhoïde.

Me Alliot évoqua aussi les figures d'Auguste Michelon, avocat et sculpteur et d'un historien de l'Auxerrois. Auguste Michelon est l'auteur des grands médaillons incrustés sur la façade de la mairie place du Maréchal-Leclerc, l'ancien Palais des comtes d'Auxerre.

Ernest Petit notaire, archiviste des usages (1923) compta lui aussi, parmi de nombreux autres, le conférencier ne pouvant les citer tous, un choix s'imposant compte tenu du temps imparti.

Une chose apparaît clairement c'est l'importance et l'influence des avocats Auxerrois au fil des siècles. Que la poétesse Marie Noël reconnut.

Un buffet extérieur dressé dans la cour qu'affectionnait la poétesse ainsi que le petit jardin au bout, permit aux uns et aux autres, à toute la grande famille des avocats du barreau d'Auxerre auxquels s'était joint Jean-Pierre Soisson, de prolonger la conférence par des conversations qui rapidement dérivèrent vers d'autres thèmes.

 

P-J. G.

 

 Maître Jean-Louis Aillot, avocat honoraire, ancien bâtonnier du barreau d'Auxerre

 

 

L'exposition se prolonge jusqu'au 29 septembre