Les états généraux de l'eau dans l'Auxerrois se prolongent par un troisième colloque, vendredi, aux Boutisses, où un plan d'action va être soumis à l'assemblée des acteurs partenaires par le service de la Communauté d'agglomération animé par Denis Roycourt, vice-président en charge de l'environnement et Bérangère Marchand directrice adjointe de l'Agglo, services techniques et opérationnels.

L'accompagnement des agriculteurs dans leurs démarches d'amélioration de leurs pratiques de culture, le conseil et la pédagogie sont de rigueur. Une exposition itinérante doit être finalisée en fin d'année avant de circuler dans les 29 communes, écoles et mairies à la demande, qui composent l'agglomération des communes de l'Auxerrois. La CAA a voté au mois de juin une somme de 500 000 euros (soit un coût de 0,15 ct le m3) budget qui couvrira les premiers besoins du plan ainsi que l'amélioration du réseau d'eau (réduction, notamment des fuites multiples).

 

L'Auxerrois en border line


La qualité de l'eau est un vieux combat entamé, il y a plus de 20 ans, notamment par l'association de la plaine du Saulce qui a mené de nombreuses expériences, avant d'être reprise en mains par l'Agglomération.

Comme Lucy-sur-Yonne, explique Denis Roycourt,  l'Auxerrois est border line en termes de qualité de l'eau avec des valeurs de nitrates et surtout de pesticides relativement élevées.

La différence c'est que si la consommation d'eau du robinet est interdite par arrêté préfectoral à Lucy-sur-Yonne, elle ne l'est pas (encore ?) dans l'Auxerrois, une situation qui s'avérerait  compliquée et intenable.
Imaginez la distribution d'eau en bouteilles plastique pour 75 000 habitants des communes de l'agglomération (qui a été étudiée) ... Doublée de la mise en place d'une usine de traitement et de purification de l'eau comme il en existe une, à petite échelle, chez Yoplait. Un investissement coûteux qui ne résoudrait pas les problèmes en amont, c'est-à-dire qu'il ne traiterait pas les causes de la pollution. Auquel se refuse catégoriquement Denis Roycourt.

 

Un plan de prévention et des actions

 

L'Agglomération mise à fond sur une politique de prévention afin d'éviter que tombe l'épée de Damoclès qui menace en permanence la population de l'Auxerrois et peut tomber à tout moment sur les têtes.

Il faut savoir que les analyses se multiplient, comme le nombre de substances recherchées (400 aujourd'hui) et que cela ne va pas s'améliorer. Paradoxalement, l'État ne mène pas de véritable politique publique dans ce domaine pourtant vital.

En attendant, une nouvelle avancée va permettre l'amélioration de la qualité de l'eau dans le Coulangeois au sud d'Auxerre. Après plusieurs années de tractations, la Communauté d'Agglomération a fini par acquérir un grand étang en bordure de l'Yonne," Les Gravières", qui draine de l'eau de rivière avec de très faibles sinon inexistantes valeurs de nitrates et de pesticides.

Cet étang grâce à une technique éprouvée qui a fait ses preuves ailleurs, va être compressé ce qui va permettre à l'eau d'être projetée dans la nappe phréatique et de diluer sensiblement les nitrates et pesticides, réduisant les valeurs. Sans résoudre les causes de pollution.

 

P-J. G.

 

 

La maison pour tous

 

 

Denis Roycourt, vice-président en charge de l'environnement et Bérangère Marchand directrice adjointe de l'Agglo, services techniques et opérationnels (DR)

 

Denis Roycourt, homme de dossier, passionné (DR)

 

Une maison pour tous, où tout le monde tous les agriculteurs entrent y compris les indépendants qui ne font partie d'aucune organisation (DR)

 

Le politique et l'expert administratif, deux décideurs engagés, sans langue de bois croisent les informations (DR)

 

Bérangère Marchand directrice adjointe de l'Agglo, services techniques et opérationnels (DR)

 

 

Le centre d'information sur l'eau

 

En amont des Assises de l'eau, le Centre d’information sur l’eau a interrogé les Français, dans le cadre d'une enquête menée par Tns-Sofres.

Les Français se sentent-ils concernées par les questions liées à l’eau ?
Seraient-ils, potentiellement, favorables aux mesures énoncées, le 29 août, par le Premier Ministre ?
Qu'attendent-ils des services de l’État ?
Quel est leur degré de connaissance des différents rôles dans la gestion du service de l’eau ?
Les sujets liés à l’eau et à l’environnement les intéressent-il ?

Un lien permettant de prendre connaissance du communiqué relatif à cette enquête.

 

 

Un jugement qui fait date


Lire le jugement du Tribunal administratif de Dijon en date du mois de juillet 2018  qui donne raison à l'association LucyToyens, contre l'Agence Régionale de Santé, contre le préfet de l'Yonne et contre la mairie de Lucy-sur-Yonne, en régie autonome (personne responsable de la production et de la distribution de l'eau), sa responsabilité étant engagée juridiquement.

D'un mot, le TA a suspendu, en procédure de référé, l'autorisation de consommer de l'eau du robinet polluée, délivrée par l'ARS le préfet de l'Yonne et le maire de la commune.

Les valeurs des analyses dépassant les normes admises. Les termes de l'ordonnance sont particulièrement virulents et augurent sans doute du jugement de fond qui sera prononcé prochainement. On peut penser que logiquement, il devrait aller dans le même sens.

Cela constituerait une première et ferait jurisprudence.

Nombre de communes dans l'Yonne (50-60-80 ... ?) sont touchées par les valeurs de nitrates et pesticides élevées certaines dépassant les taux admis. Jusqu'à présent, l'ARS se basait pour donner un exemple, sur 0,5 soit la valeur totale des molécules de pesticides à ne pas dépasser. Le jugement en question suspend en référé l'autorisation délivrée par l'ARS et la préfecture de consommer l'eau du réseau communal de Lucy-sur-Yonne alors que la valeur de 0,1 d'une substance est dépassée.

Rappelons que la consommation d'eau est actuellement interdite dans les communes de Lucy-sur-Yonne, d'Étais-la-Sauvin et de Chemilly. La liste pourrait rapidement s'allonger.

Ainsi c'est un petit village et une petite association qui auront réussi à changer le cours de l'histoire en France. Par leur travail, leur combat et leur volonté d'aller au bout de leurs idées dans un souci de santé publique.

Cela suggère l'idée que l'eau du robinet est largement polluée dans l'Yonne et que pas grand chose n'est fait pour s'attaquer aux causes de cette pollution. Et cela dure depuis des années. Et cela va en empirant d'autant plus que de plus en plus de produits sont recherchés.

Voici des extraits du jugement du TA :

 

 

 

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