Champions, deuxième étoile !

 

C'est une première.

Selon l'adjoint au Budget et aux Finances d'Auxerre, Pascal Henriat, l'AJA aurait facturé l'utilisation du stade Abbé-Deschamps par les fans et supporters de l'équipe de France de football, lors de la finale de la Coupe du Monde opposant la Croatie à la France. Une facture jugée salée et inappropriée par certains. "À ce prix là l'organisation en centre ville s'imposait... pour en faire une vrai fête populaire". On rétorquera - on peut le dire aujourd'hui, que ce n'était pas possible ce soir là, car la police ne disposait que de douze hommes, et que le déplacement de gendarmes eut affaibli d'autres secteurs de fameux soir de liesse populaire.

La ville d'Auxerre avait trouvé ce compromis sécurisant pour éviter une organisation place des Cordeliers, plus délicate en termes de sécurité et de confort. Sans évoquer le coût.

Guy Férez avait trouvé ce terrain d'entente avec Francis Graille, après un flottement, d'aucuns élus et citoyens estimant que cette finale devait être célébrée en centre ville comme dans le passé lors de matchs au sommet.

Le cabinet du maire s'y était opposé pour les raisons sus-mentionnées et aussi pour des raisons de coût que ne pouvait supporter le budget de la ville. En conséquence de quoi des adjoints et élus, pas d'accord, étaient montés au créneau notamment auprès du maire d'Auxerre en vacances en Espagne.

On avait compris que ce terrain d'entente était une opération gratuite pour la ville, l'entrée du stade étant gratuite.

Il semblerait donc que non en définitive, ce qui étonne ceux qui sont au courant, car l'AJA qui a mis à disposition le stade, a encaissé des recettes avec les boissons et casse-croûtes vendus à des milliers de fans consommateurs (7 000,  8 000 ?, Guy Roux avait annoncé 12 000 spectateurs et remercié Francis Graille pour les deux écrans géants).

 

Un contexte compliqué

 

Peut-être cette facture inopinée s'inscrit-elle dans le contexte tendu entre l'association AJA, la ville d'Auxerre et la SAS AJA où des questions foncières sont l'objet d'enjeux. Une nouvelle fois, comme à l'époque de la présidence Cotret-Limido.

Le propriétaire Chinois veut restaurer la tribune d'honneur qui est l'objet, selon lui, de désordres structurels menaçant la sécurité publique.

Or ladite tribune d'honneur appartient à la collectivité locale et le terrain sur lequel elle est édifiée, appartient, lui, à l'association AJA via la Familiale.

Les Chinois ne sont propriétaires que des loges à hauteur du toit. Ils veulent bien réaliser ce qui doit être fait, en prenant à leur compte les travaux de restauration de la tribune, mais à la condition que l'association AJA leur vende le terrain. Autrement dit, ils ne veulent pas construire sur bien d'autrui.

La ville est objectivement dans l'embarras dans ce dossier sensible, dans la mesure où propriétaire de la tribune d'honneur, c'est à la collectivité que devrait logiquement incomber les travaux de restauration et de sécurisation. Or la ville n'en a pas les moyens et il semble qu'il n'en soit pas question.

On est curieux de voir comment vont réagir les conseillers municipaux d'Auxerre, jeudi prochain, lors du conseil municipal de rentrée, où la facture de l'AJA leur sera présentée.

 

Des frais d'organisation et de sécurité

 

Francis Graille président de l'AJA, explique que le club ne gagne pas un cent sur l'opération d'accueil des supporters auxerrois de l'équipe de France au stade, au contraire.

Simplement concernant les frais de sécurité et d'organisation, il était prévu qu'ils soient à la charge de la ville. L'AJA ne fait pas payer la location du stade non plus que celle des écrans géants mais n'allait pas bourse délier pour l'opération. Concernant les buvettes, c'est un sous-traitant qui a assuré le service.

Enfin, le président de l'AJA assure que cet épisode n'a rien à voir avec d'autres problématiques évoquées. Dont acte.

 

P-J. G.