Le tueur en série soupçonné des meurtres de deux jeunes filles dans l'Yonne il y a près de trente ans.

Joanna Parrish assistante d'anglais au lycée Jacques-Amyot, à Monéteau et Marie Angèle Domèce à Avallon.

Michel Fourniret s'est rendu, entouré de gendarmes, sur les bords de l'Yonne à Monéteau puis en centre ville à Auxerre, mardi.

Michel Fourniret  soupçonné d'avoir tué les deux jeunes femmes a d'abord nié avant de finalement faire des aveux en février et mars dernier.

Le 17 mai 1990, le corps nu de la Britannique Joanna Parrish, alors assistante d’anglais au lycée Jacques-Aymot d’Auxerre, avait été retrouvé à Monéteau. La jeune femme de 20 ans avait été violée et battue avant sa mort.

Marie-Angèle Domece, handicapée mentale, avait disparu le 8 juillet 1988 dans l’Yonne, à 19 ans. Son corps n’a jamais été retrouvé.

 

 

DOCUMENT

 

 

Photo prise de l'autre rive de Monéteau. Berges de l'Yonne, où le corps de Joanna Parrish avait été découvert en 1990 ( DR Philippe Thuru)

 


 

On avait un mouchard à l'agence du temple qui captait les urgences des pompiers. C'est la seule fois où ça a fonctionné de memoire. Un corps vers les tennis de Monéteau.
Un matin de mémoire. peut être que JF Faroux était avec moi (c'etait un type barré et adorable qui doit être aujourd'hui au Figaro). Je venais d'acheter à mes frais un 180 Nikon.
La rive coté tennis était interdite.J'ai pris le pont et suis allé de l'autre côté. J'ai fait plusieurs photos, Germain a du tout mettre dans ses enveloppes marrons. Celle-ci a été très utilisée je me souviens l'avoir vendue a Détective 500 francs et reversé la somme à une asso fondée par Roger et Pauline, les parents, qui étaient encore ensemble.
Je me souviens de cette lumiere et ce drap blanc. il est quand même singulier que la seule photo de crime que j'ai faite (quoique Rouvray...) soit des dizaines d'années plus tard le fait de Fourniret. Moi qui n'avais pas la fibre d'un fait diversier (personne ne l'avait à l'époque) j'ai pressenti un truc.
Le soir même on apprenait qu'il s'agissait d'un crime. Le lendemain la famille de Jo arrivait et nous demandait de publier un appel à temoin photos d'elle à l'appui. Nous sommes devenus amis. Nous avions installé une ligne téléphonique chez moi dans mon appartement de la rue du Pont et avions attendu l'espace d'un week end des appels en vain. Nous avions -Ils avaient- reçu des messages de sympathie. Je me souviens que nous avions tué l'attente à coups de Marc de Bourgogne. Je fus au début leur seul interlocuteur. Leur avocat était un demi sel conseillé par jacam... où il avait été lycéen. Cette photo mérite mon cher Pierre-Jules un arrêt sur image.
Elle dit à la fois la légèreté de la presse de proximité (car contrairement à la presse britannique nous faisions un traitement de surface) et la fulgurance de la science qui est capable, trente ans plus tard, de faire l'horreur en trouvant le coupable.
 
 

Un nouveau procès en 2020 ?

 

La magistrate pourrait clore son instruction à la fin de l’année, ouvrant la voie à un nouveau procès courant 2020, selon les avocats des familles des jeunes filles.

Michel Fourniret avait déjà été mis en examen en 2008 dans ces affaires mais il avait bénéficié d’un non-lieu en 2011, faute de preuves suffisantes.

La justice avait finalement ordonné en 2012 la reprise des investigations.

 

En février dernier, l’Ogre des Ardennes a reconnu avoir "croisé la route" de deux femmes tuées au début des années 90, Joanna Parrish et Marie-Angèle Domece. (Photo DR François NASCIMBENI)